Well, well, whales !

Nous avons laissé Buenos Aires un soir, en embarquant dans un autocar à destination de Puerto Madryn, porte d'entrée de la péninsule de Valdés. 16 heures plus tard, le jour se lève et nous écartons les rideaux  après la nuit passée dans le bus, pour jeter un tout premier coup d’œil sur la mythique Patagonie.

Le paysage a bien changé depuis les luxuriantes forêts qui bordent les chutes d'Iguazu ! La route est parfaitement rectiligne, et n'y circulent que de rares camions. Une lande rase s'étend à perte de vue, sans le moindre relief.
 

Paysage typique du nord de la Patagonie. Il faut aimer les grands espaces ! Et une certaine dose de solitude...

C'est hélas tout ce que nous verrons de cette contrée de bout du monde, puisque le temps nous manque pour aller découvrir les glaciers, les montagnes et les côtes découpées qui se trouvent encore à plus de 1000 km plus au sud, le long de cette route. Ce sera pour un prochain voyage, j'espère, à une saison un peu plus propice.

Deux heures plus tard, nous avons débarqué, frais et dispos (je vous laisse imaginer...), dans cette petite ville de bord de mer. Premier constat : la fraîcheur de l'air, accentuée par les restes d'un coup de vent de la veille. Rien d'extrême, toutefois : à l'abri, le thermomètre grimpe autour de 15°C.

Nous avons découvert une petite ville de bord de mer plutôt active, avec un port où accostaient plusieurs cargos. La plage de sable gris en fait une station balnéaire prisée, la température l'été étant voisine, paraît-il, de celle de Buenos Aires (je demande quand même à voir...).

La jolie plage de Puerto Madryn. Pour les bains de mer, il n'y avait pas foule en cette saison !

Une rue de Puerto Madryn. Admirons la créativité des madrynais (madrynois ? puertaliens ?) pour le choix des noms des commerces (ici un salon de coiffure). Allez savoir pourquoi, cela a fait mourir de rire les filles, et moi aussi un peu, il faut bien l'avouer...

 Évidemment, les stars de la région sont, vous l'aurez compris, les animaux sauvages, au premier rang desquels la baleine franche australe, que Norah vous a présentée dans le précédent article, et qui fait quand même la moitié de la taille de la baleine bleue, ce qui n'est pas rien...

"La" baleine ? Quelle blague ! Sincèrement, je me suis pris une claque magistrale en découvrant la population de cétacés locale.  Jusqu'à présent, mon expérience des baleines se résumait à un ou deux spécimens, plutôt petits, entraperçus lors de sorties en bateaux sur le Saint-Laurent et au large des Canaries. Peut-être la saison n'était-elle pas propice à l'époque... Mais, là, près de la péninsule de Valdés, des baleines, il y en a partout !

Nous en avons vu, d'abord, depuis une plage située à une dizaine de kilomètres de la ville. Là, la grande profondeur de l'eau permet aux baleines, à marée haute, d'évoluer à quelques dizaines de mètres du rivage. A tout moment, un tour d'horizon permet de repérer au minimum une demi-douzaine d'entre elles.

Depuis la côte, une mère et son petit, vision fréquente en cette saison

Contraste sympa entre la baleine et une "tache de soleil" sur l'eau calme...

L'équipe féminine des Barbarr devant - oh, surprise - une baleine !

Puis nous les avons vues d'un peu plus près en nous embarquant dans un "bateau à touristes". Expérience grandement appréciée par les filles, au moins autant pour les mouvements du bateau (hein Norah, c'est impressionnant, lorsque l'on monte dans la tour d'observation !) que pour les baleines. Nous avons cependant vu ces dernières de près, qu'elle soient en train de virevolter juste sous la surface, en faisant dépasser leurs nageoires, ou bien de frapper régulièrement la surface de l'eau avec leur queue, ou simplement de faire surface près du bateau en poussant un gros soupir plein d'embruns.

Avant d'embarquer, on nous avait déguisés en bibendum orange...

Les baleines communiquent aussi en frappant l'eau avec la queue à intervalles réguliers...

Quand on vous dit qu'on était près !

La côte toute en falaises offrait un bel arrière-plan à notre séance d'observation nautique

Petite particularité, les gros zodiacs utilisés étaient mis à l'eau depuis la plage par ces  tracteurs. Au retour, l'accostage dans la remorque secoue un peu...

Mais le lendemain, chose inattendue, nous avons pu observer des baleines dans la baie de Puerto Madryn même, juste au large de la plage, et juste à côté du port. Mon souvenir le plus marquant reste celui de cette forme noire, énorme, glissant sous l'eau, à un mètre de la jetée le long de laquelle nous nous promenions.

Baleine vue depuis la jetée, juste après avoir fait surface

Rassasiés des baleines ? Rassurez-vous, je m'arrête là. Par contre, la péninsule compte d'autres animaux sauvages, marins ou pas. L'excursion que nous y avons faite nous a permis d'en photographier quelques-uns.

L'éléphant de mer, dont une colonie assez importante (plusieurs dizaines d'individus) se dorait au soleil. De temps en temps, l'un deux remuait même une nageoire, ou se traînait sur le sable sur 50 centimètres, avant de faire une pause bien méritée.

Le pingouin de Magellan, haut comme trois pommes, et pas farouche pour un sou. Nous avons pu les approcher à moins d'un mètre sans susciter de réaction particulière...

Le mara, aux faux airs de lapin

L'une des espèces de tatous, en variante "laineuse". La photo est floue, mais qu'est-ce que ça court vite !

Un groupe de nandous

Et enfin, un "chama" (en argentin, souvenez-vous, le double "ll" sonne comme un chuintement) !

Autant dire que nous n'avons pas regretté un seul instant le détour par ce lieu  exceptionnel !

Aller, pour finir, une dernière photo de baleine (pas fraîche) :

Iris devant la pêche du jour...

A bientôt !


Renaud


P.S.  Cela fait plusieurs articles que je souhaite vous remercier, en oubliant à chaque fois de le faire, de nous lire, et de suivre notre parcours. Vos commentaires et encouragements nous font énormément plaisir, et je suis navré de ne pas trouver le temps de répondre à chacun d'entre vous. Promis, je vais faire un effort !