Le désert de l'Atacama est la région du monde qui connaît les plus faibles précipitations annuelles. Plus sec que le Sahara ! Le ciel y est si pur, en l'absence de toute pollution et de toute humidité, que de nombreux observatoires astronomiques, parmi les plus grands du monde, y ont été construits.
Naturellement, ce genre de description a aiguisé notre curiosité, et nous avons donc décidé de faire une halte prolongée à San Pedro de Atacama, principale bourgade de ce petit coin de Chili. Comparée aux images d'Epinal que nous avions en tête, la réalité nous a réservé son lot de surprises, tout comme le nord de l'Argentine nous avait étonnés, avec ses faux airs de Far West.
Premier constat : l'Atacama ne manque pas d'eau !!!
Certes, le climat est des plus secs. Les serviettes de toilette séchaient en un temps ridiculement court, et nous absorbions des quantités d'eau (ou d'autres boissons...) assez impressionnantes chaque jour. Mais s'il n'y pleut presque pas, une quantité d'eau non négligeable est présente en sous-sol, en provenance des montagnes qui entourent la cuvette au milieu de laquelle se trouve San Pedro. Cette eau, si elle ne coule pas sous forme de rivières, se retrouve dans plusieurs "lagunas", réparties un peu partout dans la région. Elle forme aussi, dans quelques cas, des geysers, lorsqu'elle s'infiltre jusqu'à une poche de magma proche de la surface. Car n'oublions pas que le Chili se trouve dans une zone particulièrement active sur le plan tectonique, avec quelques dizaines de volcans en activité (et plus de 2000 éteints !). Enfin, l'eau, sous forme de nuages, nous a quand même conduits à reporter la séance d'observation du ciel déjà racontée par Norah, annulée une première fois au dernier moment pour cause de cirrus malvenus.
Second constat : l'Atacama ne manque pas de vie !!
Entendons-nous bien, il n'y pousse pas de forêt luxuriante, hein. Il n'y pousse d'ailleurs pas grand-chose. Mais, à l'exception des "salars", avec leur épaisse croûte de sel, et des pentes des montagnes au-delà de 5000 m, il y pousse toujours "quelque chose". Maigres buissons, touffes d'herbes jaunes, cactus, et même parfois quelques arbres adaptés au désert, aux racines cherchant loin dans le sol un peu d'eau : la végétation n'est presque jamais totalement absente.
Les animaux non plus, d'ailleurs. Nous y avons vu des oiseaux (flamants roses, canards, oiseaux de mer, condors), des vigognes, sauvages parentes des lamas et des alpagas, tout deux domestiqués, et même un renard.
Les sources chaudes (85°C) elles-mêmes sont, paraît-il, le lieu de vie de plusieurs espèces de bactéries et d'algues microscopiques. Et même les lagunes les plus salées contiennent de minuscules crevettes dont se nourrissent les flamants roses...
Enfin le dernier constat, qui justifie ce titre : l'Atacama n'est pas toujours très désert !!
Même en moyenne saison, même dans ce coin perdu du pays, il règne en toute heure du jour une remarquable agitation dans le centre de San Pedro. Cette petite ville de 5000 habitants environ est truffée d'auberges et d'agences de voyage. Comme nous, de nombreux touristes, sans doute attirés par ce désert exceptionnel, viennent se loger à San Pedro et s'incrire pour les excursions proposées. Il existe une demi-douzaine d'excursions "classiques", proposées par la quasi-totalité des dizaines d'agences. Ce qui signifie pas mal de minibus sur les parkings des principaux sites, et souvent quelques difficultés pour prendre des photos sans qu'une ribambelle de touristes colorés n'y figurent inopportunément... Bien sûr, nous faisions partie du lot, et avons participé à trois excursions différentes, en particulier vers certaines des lagunes et vers le champ de geysers du Tatio.
|
Première excursion vers la lagune du Cejar, où l'eau très salée nous a permis de joyeuses expériences sur la poussée d'Archimède (n'oublions pas que nous sommes aussi là pour instruire nos enfants !)... |
|
...expériences dont s'est bien vite lassé Iris, qui est retournée poser sur le bord ! |
|
Une seconde lagune, plus petite et circulaire, permettait la baignade. Toutefois, le soir approchant et le vent se levant, nous n'avons pas été tentés par le plongeon. |
|
Un peu plus loin, une troisième lagune a servi de décor pour un joli coucher de soleil sur les montagnes, sans oublier un petit apéritif sympa (pas mauvais, le "pisco sour" !) |
|
Le soleil a plongé sous l'horizon avec une rapidité surprenante ! |
|
Seconde "expédition" : après un départ au petit jour, direction la lagune de Chaxa pour y observer quelques flamants roses. Nous étions parmi les premiers sur place : quel calme ! |
|
Les flamants étaient au rendez-vous, pas trop perturbés par notre présence. |
|
Contrairement aux "Salinas Grandes", côté argentin, la croûte de sel avait ici un aspect tourmenté du plus bel effet |
|
Le clocher du petit village de Socaire |
|
En route vers les lagunes, presque seuls au monde... |
|
Le salar de Talar : des couleurs pastels magiques, des montagnes saupoudrées de sel... |
|
La laguna Miscanti, où certains trouvèrent une pause (pose ?) bien méritée... |
|
Les vigognes, autrefois effrayées par les hommes, et en danger d'extinction, car constamment chassées, sont visiblement plus sereines aujourd'hui |
|
Effet de l'altitude ? Les cirrus apparaissaient tout irisés |
|
Le 19 octobre, ce fut jour de repos... et célébrations des 9 ans de notre fille aînée ! |
|
Après un départ à 5 heures du matin (!), nous eûmes droit au spectacle des panaches de vapeur crachés par les geysers du Tatio |
|
Au lever du soleil à 4200 m, nous avons rencontré les températures les plus basses de notre voyage : -7°C ! J'en suis encore frigorifié en y repensant ! |
|
Heureusement, une source thermale à quelques centaines de mètres de là nous a permis de nous réchauffer. Spectacle étrange que ces gens en maillots de bain au milieu de ceux vêtus de parkas et bonnets ! |
|
Après le colvert, voici le canard becbleu ! |
|
L’église de Machuca, près de laquelle nous avons, non sans un cas de conscience, goûté une brochette de lama (Iris a beaucoup aimé !) |
|
Après plusieurs jours sans eux, nous avons retrouvés nos amis les cactus... |
|
Dans le bus qui nous emmène vers le sud, à plus de 100 km de San Pedro, nous avons enfin aperçu des zones si arides qu'elles étaient dénuées de végétation ! Mieux vaut tard que jamais... |
Alors le bilan ? Assez positif, je dois dire : les paysages, le plus souvent différents de ceux que nous avions pu voir en Argentine, sont exceptionnels. Bien sûr, on aimerait parfois un peu plus de solitude, mais n'exagérons pas, on ne se marche quand même pas sur les pieds. De plus, il n'est pas désagréable de pouvoir bénéficier d'explications données par des guides parlant très bien anglais, chose qui serait plus difficile dans une région moins touristique.
Nous avons à présent mis le cap au Sud, vers la région de La Serena, avant de nous rendre samedi prochain à Santiago et d'y poser nos sacs pour toute une semaine, afin de souffler un peu !
A bientôt
Renaud
Je comprends mieux pourquoi les 400 et quelques photos prises dans l'Atacama... encore des paysages surréalistes...Et on arrive à dormir le soir quand on a vu tout ça ?
RépondreSupprimerCe qui fait plaisir aussi c'est de voir vos sourires à tous les 4, même par -7° !
Je crois que vous aurez bien mérité de vous poser un peu à Santiago.
Merci de nous enchanter ainsi et 1000 bisous.
PS : brochettes de lama vous dites ?... je crois que je me rabattrai sur une salade de cactus...!!
Bon voilà que mon commentaire s'est vidé tout seul ..... il faut que je recommence
RépondreSupprimerJe disais donc qu'il y avait des lève tôt dans la famille.........
Je viens de lire et regarder avec plaisir et grand intérêt description et photos à l'appui de cette nouvelle étape dans ce lieu finalement pas si désertique que cela et me dis que, si vous n'aviez pas décidé ce tdm je n'aurais pas découvert moi aussi tous ces pays traversés.
La halte prévue pour une semaine sera la bienvenue car vous avez certaines fois de très longues journées.
Je suis partante pour la brochette de lama enfin par curiosité!!!
Plein de tendresse pour mes 4 Barbarr et à bientôt pour un nouvel épisode tout aussi passionnant.
il faut lire dans la première ligne le récit de cette ..... je suis pourtant bien réveillée .....
RépondreSupprimerNous vous avions Skypés hier soir, donc nous étions prévenus. Mais c'est quand même étourdissant de beauté, ce coin là...
RépondreSupprimerC'est presque aussi grandiose que La Chaume..
Bises et rebises....
oui presque .... si ce n'est pas du chauvinisme ça !!!!! bises à toi mon grand
SupprimerUn seul mot : épatants vos sourires, le pays, les photos, votre menu et le teeshirt d'Iris ...
RépondreSupprimerBisous les Barbarr...
( Une technique contre les messages qui disparaissent : le copier juste avant de le publier coquin de blog !!! )
merci pour ce conseil
SupprimerAu bout du deuxième message avalé on se dit il faut que je ruse !!!
SupprimerCordailement ,
Grâce à Jeannine, je peux suivre vos pérégrinations et je me régale.
RépondreSupprimerJ'avais déjà eu l'occasion de découvrir les talents d'écriture de Renaud, je vois que Norah assure bien la relève.
Je fais désormais partie du fan club des barbarr et serai à l'affût des prochains épisodes.
Je vous embrasse
Coucou Martine !
SupprimerBienvenue au club : c'est sympa de savoir que tu suis nos aventures !
Grosses bises à toi !
Vous voilà revenus au niveau de la mer. Vous allez pouvoir nous dire si le Pacifique est aussi pacifique que ça ?
RépondreSupprimerEn évoquant la "foule", vous avez vécu le dilemme du touriste ... "Je voulais y être ... mais pourquoi d'autres ont eu la même idée que moi ? et pourquoi des autochtones essaient d'en profiter ?" C'est le jeu ! Dites-vous que les gens du pays, dans un respect mutuel des règles de sociabilité (souhaitons-le), y trouvent leur intérêt ... sans y perdre leur "âme" (espérons !).
Belles photos qui nous dépaysent !
Merci Renaud pour ce long texte instructif !
On dit que les lamas blatèrent ... Dit-on que Renaud déblatère ? Non ! (Petit Robert : parler longuement (oui) avec impétuosité (non !!)...)
Bisous à nos barbarr civilisés !
Papy Jean-Michel
coucou
RépondreSupprimertres jolie photo de Norah pour son anniversaire tu fais vraiment jeune fille
c'est quoi cette histoire de dent ?
bisous a tous les 4
Bonjour Norah c'est toujours moi Marie. J'espère que tu na pas eu trop froid car ici à Chambéry (c'est là que mes grands-parents habitent) : il fait assez chaud ce matin (13 degrés) et cette après-midi il va faire 17 degrés. J'espère que tu n'es pas trop jalouse.
RépondreSupprimerJe te souhaite un bon ANNIVERSAIRE (en retard) Norah. 28/10/14 bisous Norah, à bientôt. MARIE. Réponds-moi s'il te plait.
Merci Marie de m'avoir souhaité un joyeux anniversaire. Je ne suis pas trop jalouse parce qu'aujourd'hui, à Santiago, il fera 24 degrés.
SupprimerBonnes vacances et bisous,
Norah
Superbe !! quelle aventure merveilleuse !! Stéphanie Parra Iglesias
RépondreSupprimer