Le Grand Nord... (34°C à l'ombre !)

Ouh là ! Un petit coup d’œil au blog m'apprend que cela fait bien longtemps que j'aurais dû vous narrer la suite de notre voyage. Pourquoi un tel retard ? Tout d'abord parce que l'étape suivante, Cordoba, se révéla un peu décevante à nos yeux, et ensuite parce que, ayant rejoint la région de Salta, au nord du pays, nous y avons au contraire beaucoup vadrouillé (ce n'est d'ailleurs pas encore tout à fait fini), sans toujours rester à portée d'un de ces bon vieux réseaux WiFi qui nous permettent de donner quelques nouvelles, et de prendre des vôtres.

Mais reprenons dans l'ordre.
Cordoba. Décevante, oui, même si je suis injuste. Après notre séjour à Puerto Madryn, il était un peu difficile de rivaliser, en terme d'intérêt touristique, avec le spectacle extraordinaire des baleines... Cordoba est la seconde ville du pays en population (1.5 millions d'habitants environ). D'après notre guide touristique numérique, il est agréable de flâner dans les rues où s'imbriquent harmonieusement bâtisses historiques de l'époque coloniale et construction moderne. Pour ma part, je retiens surtout une circulation dense (ce qui, comme partout ailleurs en Argentine, implique une certaine dose de stress pour le piéton...). D'harmonie, je n'en vis point, les immeubles récents, sans charme, se sont taillés la part du lion dans le paysage urbain.

L'une de nos meilleures photos de Cordoba : les filles posant devant une "expression d'art contemporain" au pied de notre immeuble...

J'exagère bien sûr un peu. Certaines des églises étaient plutôt sympathiques.

Positivons toutefois : Cordoba compte quelques musées intéressants, dont nous avons largement eu le temps de faire le tour en trois jours. Elle nous a permis aussi de recharger nos batteries dans un logement confortable (n'oublions pas les 20 heures de bus depuis Puerto Madryn !), dont le propriétaire avait eu la gentillesse de venir nous chercher à la gare routière. C'est certes un détail, mais après avoir loué des appartements à Rio, Belo Horizonte, Curitiba et Buenos Aires, c'est agréable de pouvoir enfin rencontrer l'un des propriétaires et de discuter avec lui, plutôt que de se voir remettre les clés par le gardien de l'immeuble...

Iris en plein vernissage pour l'exposition de ses œuvres au musée d'art de la ville !

C'est sans regret que nous avons mis cap au nord, ensuite, pour la ville de Salta. 12 heures de bus seulement : c'est une broutille ! Là, nous avons renoué avec des températures très agréables, voire un peu chaudes. Nous n'avions pas connu de journées à plus de 30°C depuis les chutes d'Iguazu ! La ville est plutôt mieux entretenue que Cordoba, et aussi un peu plus calme. Application de notre règle des 3 jours pour profiter de quelques balades et musées à notre rythme (c'est-à-dire, en préservant un créneau d'école pour les filles).

Nous avons fait une jolie promenade jusqu'en haut de la colline qui surplombe la ville. Et non, nous n'avons pas pris le téléphérique (trop cher, et puis un peu de sport, ce n'est pas plus mal !) au grand désespoir des filles

Salta se trouve au milieu d'une plaine assez arrosée (selon les critères de la région...) Norah a donc pu faire cette jolie photo en profitant des jeux d'eau installés sur la colline.

Un angle un chouïa plus original que d'habitude pour montrer l'église...

En plus d'être une ville agréable, Salta nous a permis de faire de belles rencontres. Pure coïncidence, nous nous sommes retrouvés à l'auberge avec deux autres couples de Français, eux aussi en voyage de longue durée. Fanny et Martin sont également en tour du monde, et leur itinéraire présente plusieurs similitudes avec le nôtre (on essaiera de se revoir en Nouvelle-Zélande), tandis que Kevin et Nathie, Bretons, sillonnent l'Amérique du Sud pendant trois mois. C'est fou ce que c'est agréable de papoter "voyage" avec ces gens super sympas, sans même avoir à faire l'effort de formuler des phrases en anglais ou (bien pire !) en espagnol. Iris a bien pris part à nos discussions (cela n'étonnera personne...), mais Norah aussi, ce qui est déjà plus remarquable !

A l'issue de notre séjour à Salta, nous avons décidé de louer une voiture, afin de circuler librement et de profiter pleinement de ce qui fait tout l'intérêt de cette région : ses paysages. Une première boucle, de trois jours, nous a conduit de Salta à la petite ville de Cachi, puis à Cafayate, l'un des haut lieux de la viticulture argentine. Dans cette dernière, nous avons eu l'occasion d'assister à la grande fête religieuse annuelle (l'Argentine compte un grand nombre de pratiquants), et surtout au défilé, à bord de chars ou de véhicules décorés, des différentes corporations de la ville (commerçants du marché, école d'agriculture, domaines viticoles, pompiers,...).

Sur la route vers Cachi, certains prennent facilement la pose..

...d'autres moins !

Mais on arrive parfois, avec de la patience, à obtenir un sourire simultané chez Norah et Iris !

Le cactus, roi de la région !

Mais l'attrait principal de cette virée résidait avant tout dans le trajet lui-même. Je ne saurais dire combien de "Waou !" d'admiration nous ont arrachés les paysages qui se sont succédés autour de nous. Montagnes arides, érodées, rochers torturés, minéraux d'une variété de couleur absolument inédite, sans oublier les cactus omniprésents : nous ne savions parfois plus où donner de la tête, tellement c'était splendide. Quand je dis "nous", il faut comprendre "Muriel et moi". Les filles faisaient en effet montre d'un enthousiasme beaucoup plus mesuré... Encore que, je crois que Norah cache parfois bien son jeu. Malgré l'immense ennui que semblait provoquer en elle le défilement de ces magnifiques contrées, elle a explosé son record journalier de prise de vues !

Le monde entier est un cactus, comme il disait... En tout cas, c'est bien pratique pour meubler un premier plan !

Une vue de Cachi depuis une petite colline à proximité, gravie avec force jérémiades (de la part de qui ?)

Les Barbarr à Cactusland

Ce n'est pas l'ouest américain, mais ça y ressemble un peu.

Grandioses sculptures de pierre sur la route vers Cafayate (route que l'on aperçoit d'ailleurs : 150 km de piste en gravier, ça use un peu le véhicule, et le conducteur !)

Croyez-moi, quand on est plongés dans ces paysages, avec un petit coup de "Le bon, la brute et le truand" sur l'autoradio, ça fait des frissons partout !

Au retour vers Salta, petit détour par un lac. Mine de rien, ça fait du bien de voir autant d'eau après tant de kilomètres dans ces immensités arides !

A présent, nous avons entamé une seconde boucle de cinq jours, dans le nord de la région, pas très loin de la frontière avec la Bolivie. Ensuite, retour à Salta pour ramener la voiture, et départ pour le Chili, ultime pays sud-américain de notre itinéraire.

Renaud