mercredi 29 octobre 2014

La bicyclette maudite

Nos fidèles lecteurs se rappelleront que notre séjour à San Pedro de Atacama s'était conclu par une excursion avec lever à 4h30. J'avais triché, et réglé le réveil à 4h40, car 10 minutes de sommeil en plus, à cette heure-là, ça n'a pas de prix. Résultat, nous avions bien failli louper le minibus qui, pour une fois, était en avance ! Malgré cette précaution, je dois dire que cela reste un tout petit peu trop tôt au goût de mon organisme.

Nous avons ensuite, dans l'après-midi, pris le bus de nuit vers le Sud et le cœur du Chili. J'y ai passé une excellente nuit, selon mes critères personnels. Cela signifie que j'ai réussi à dormir pendant plusieurs tranches de - facilement - 15 à 20 minutes chacune, entre 1 heure et 6 heure du matin...

Très curieusement, je me sentais donc passablement lessivé lors de notre arrivée à La Serena. Nous avions choisi cette ville comme étape, à la fois parce qu'elle était proche de la vallée d'Elqui, dont on nous avait dit le plus grand bien (j'y reviendrai), mais aussi parce qu'elle était à distance commode entre l'Atacama et Santiago, nous permettant ainsi d'éviter un trajet direct d'au moins 22 heures (gloups).

La Serena, dont le centre est plutôt agréable pour la promenade, a cependant un climat un peu humide (sacré contraste avec le désert !) A cause des courants marins froids, il se forme très fréquemment un brouillard côtier qui, selon son humeur du jour, condescendra peut-être à se lever. Ou pas...

Une jolie place de La Serena, où se joue le drame ô combien classique : l'une veut bien poser pour la photo, l'autre non...

Je devais être un tout petit peu fatigué : je crois bien avoir joué au testeur de banc pendant une bonne partie de notre première journée à La Serena !

On ne vous refera pas la coup du faux retour anticipé avec escale au Japon, promis !

Elles ne sont pas mieux comme ça ?

Norah court au milieu du jardin japonais : il faudra qu'elle prenne des leçons de sérénité avant la visite des temples de Kyoto... Mais bon, quand elle a l'air de s'amuser, difficile de lui en vouloir !


Après avoir récupéré un peu, nous avons formé le projet de louer des vélos le lendemain, afin de parcourir le front de mer, distant d'un ou deux kilomètres du centre, et de profiter de la vue sur le Pacifique. Rien de plus facile, a priori : la pension où nous étions (Hostal del Punto, très recommandable...) avait, d'après les panneaux d'affichage, un accord avec un loueur. Hélas, la réceptionniste m'a annoncé, lorsque je lui ai fait part de notre intention, que, même si le loueur en question n'était pas malhonnête (encore heureux !), contrairement à certains de ses collègues (!), des problèmes de qualité des vélos avaient été signalés par d'autres clients. C'est vrai qu'un coup d’œil aux vélos en question (deux exemplaires étaient présents à l'auberge) n'inspirait pas grande confiance.
En plus, ils étaient dotés d'un système de freinage au pédalier (je déteste !)...
En plus, renseignements pris, le loueur n'avait pas de siège enfant...
En plus, le lendemain, des stratus ont tenu à s'inviter pendant toute la journée, ce qui aurait de toute façon enlevé une bonne partie du charme de la promenade.
La malédiction avait frappé une première fois : pas de vélo !

Le jour d'après, nous avons pris la direction de la vallée d'Elqui dans un collectivo (un taxi qui suit une ligne régulière, un peu comme un bus). Nous avions repéré sur Internet une pension à proximité du village de Diaguitas, lui-même non loin de Vicuna.
Là, je dois dire que l'accueil que nous avons reçu dans cette pension (Hostal Luz del Valle) aurait justifié à lui seul nos quelques jours d'étape dans la région ! Le couple qui la tient, Marina et Michel (lui belge, elle chilienne) a été vraiment adorable avec nous. Les filles s'y sont également beaucoup plu : elles ont assisté au repas des poules et des poussins, et ont joué longuement avec les chiens et les chats de la maisonnée.

Et la vallée en question, me direz-vous ? Très jolie, ma foi. Il s'agit d'une vallée assez étroite, enserrée par des montagnes arides, où les cactus abondent. Eh oui : encore des cactus ! Toutefois, la quasi-totalité des terres de la vallée, et même une bonne partie des pentes, est recouverte de rangs de vignes d'un vert soutenu qui contraste merveilleusement avec les montagnes. Cette vallée est en effet une région de production majeure, à une échelle que l'on peut sans peine qualifier d'industrielle, du pisco, apéritif local. Celui-ci, d'ailleurs, passe très bien avec du citron, dans sa version pisco sour...

La vue depuis l'auberge. Moi, j'aime bien !

A proximité de Vicuna, les rangs de vigne s'étendent à perte de vue...

Muriel et Iris après l' "harassante" montée jusqu'à la colline qui surplombe Vicuna

En se rapprochant de Pisco Elqui, la vallée se resserre, ce qui n'empêche pas les vignerons de planter jusque sur des pentes à 30°, histoire de maximiser la surface cultivée !

Dans le village de Diaguitas, de nombreux dessins "ethniques" décorent les murs...

... mais nous y avons aussi découvert une alternative au pisco, avec une brasserie artisanale. N'écoutant que mon esprit d'aventure, je me suis dévoué pour tester (comme pour les bancs !)

Au retour vers l'hôtel, le soleil se couchant sur les vignes nous a offert une bien belle lumière


Nous avons alors, sur la suggestion de nos hôtes, prévu d'aller dans le village de Pisco Elqui (officiellement renommé ainsi, comme vous pouvez le constater, en l'honneur de la fameuse boisson), et de se faire transporter par une agence de tourisme, avec des vélos, plus haut dans la montagne. Le but était ensuite de pouvoir descendre tranquillement en profitant du paysage. Nous avons donc pris le bus jusqu'au village en question. Pratiquement pas âme qui vive... A côté, la place centrale de Mérignac, un 15 août, aurait parue noire de monde (pour ceux qui ne connaissent pas, je confirme que c'est pourtant très très calme...) !
A midi, soit une heure et demi après notre arrivée, une première agence de location ouvre ses portes... et nous apprend qu'ils n'ont pas de vélos avec siège enfant... mais qu'il y en a une autre, qui possède ce genre d'équipement... mais qu'elle est fermée pour trois jours !
La malédiction avait encore frappé ! Toujours pas de balade en vélo...

Ce sera donc pour une prochaine fois.
A présent, nous avons repris la route et avons atteint Santiago, pour y couler une paisible semaine, tout en préparant nos plans pour la suite.

A bientôt


Renaud

mercredi 22 octobre 2014

Atacama, foule du désert

Le désert de l'Atacama est la région du monde qui connaît les plus faibles précipitations annuelles. Plus sec que le Sahara ! Le ciel y est si pur, en l'absence de toute pollution et de toute humidité, que de nombreux observatoires astronomiques, parmi les plus grands du monde, y ont été construits.

Naturellement, ce genre de description a aiguisé notre curiosité, et nous avons donc décidé de faire une halte prolongée à San Pedro de Atacama, principale bourgade de ce petit coin de Chili. Comparée aux images d'Epinal que nous avions en tête, la réalité nous a réservé son lot de surprises, tout comme le nord de l'Argentine nous avait étonnés, avec ses faux airs de Far West.

Premier constat : l'Atacama ne manque pas d'eau !!!
Certes, le climat est des plus secs. Les serviettes de toilette séchaient en un temps ridiculement court, et nous absorbions des quantités d'eau (ou d'autres boissons...) assez impressionnantes chaque jour. Mais s'il n'y pleut presque pas, une  quantité d'eau non négligeable est présente en sous-sol, en provenance des montagnes qui entourent la cuvette au milieu de laquelle se trouve San Pedro. Cette eau, si elle ne coule pas sous forme de rivières, se retrouve dans plusieurs "lagunas", réparties un peu partout dans la région. Elle forme aussi, dans quelques cas, des geysers, lorsqu'elle s'infiltre jusqu'à une poche de magma proche de la surface. Car n'oublions pas que le Chili se trouve dans une zone particulièrement active sur le plan tectonique, avec quelques dizaines de volcans en activité (et plus de 2000 éteints !). Enfin, l'eau, sous forme de nuages, nous a quand même conduits à reporter la séance d'observation du ciel déjà racontée par Norah, annulée une première fois au dernier moment pour cause de cirrus malvenus.

Second constat : l'Atacama ne manque pas de vie !!
Entendons-nous bien, il n'y pousse pas de forêt luxuriante, hein. Il n'y pousse d'ailleurs pas grand-chose. Mais, à l'exception des "salars", avec leur épaisse croûte de sel, et des pentes des montagnes au-delà de 5000 m, il y pousse toujours "quelque chose". Maigres buissons, touffes d'herbes jaunes, cactus, et même parfois quelques arbres adaptés au désert, aux racines cherchant loin dans le sol un peu d'eau : la végétation n'est presque jamais totalement absente.
Les animaux non plus, d'ailleurs. Nous y avons vu des oiseaux (flamants roses, canards, oiseaux de mer, condors), des vigognes, sauvages parentes des lamas et des alpagas, tout deux domestiqués, et même un renard.
Les sources chaudes (85°C) elles-mêmes sont, paraît-il, le lieu de vie de plusieurs espèces de bactéries et d'algues microscopiques. Et même les lagunes les plus salées contiennent de minuscules crevettes dont se nourrissent les flamants roses...

Enfin le dernier constat, qui justifie ce titre : l'Atacama n'est pas toujours très désert !!
Même en moyenne saison, même dans ce coin perdu du pays, il règne en toute heure du jour une remarquable agitation dans le centre de San Pedro. Cette petite ville de 5000 habitants environ est truffée d'auberges et d'agences de voyage. Comme nous, de nombreux touristes, sans doute attirés par ce désert exceptionnel, viennent se loger à San Pedro et s'incrire pour les excursions proposées. Il existe une demi-douzaine d'excursions "classiques", proposées par la quasi-totalité des dizaines d'agences. Ce qui signifie pas mal de minibus sur les parkings des principaux sites, et souvent quelques difficultés pour prendre des photos sans qu'une ribambelle de touristes colorés n'y figurent inopportunément... Bien sûr, nous faisions partie du lot, et avons participé à trois excursions différentes, en particulier vers certaines des lagunes et vers le champ de geysers du Tatio.
Première excursion vers la lagune du Cejar, où l'eau très salée nous a permis de joyeuses expériences sur la poussée d'Archimède (n'oublions pas que nous sommes aussi là pour instruire nos enfants !)...

...expériences dont s'est bien vite lassé Iris, qui est retournée poser sur le bord !

Une seconde lagune, plus petite et circulaire, permettait la baignade. Toutefois, le soir approchant et le vent se levant, nous n'avons pas été tentés par le plongeon.

Un peu plus loin, une troisième lagune a servi de décor pour un joli coucher de soleil sur les montagnes, sans oublier un petit apéritif sympa (pas mauvais, le "pisco sour" !)

Le soleil a plongé sous l'horizon avec une rapidité surprenante !


Seconde "expédition" : après un départ au petit jour, direction la lagune de Chaxa pour y observer quelques flamants roses. Nous étions parmi les premiers sur place : quel calme !

Les flamants étaient au rendez-vous, pas trop perturbés par notre présence.

Contrairement aux "Salinas Grandes", côté argentin, la croûte de sel avait ici un aspect tourmenté du plus bel effet

Le clocher du petit village de Socaire

En route vers les lagunes, presque seuls au monde...




Le salar de Talar : des couleurs pastels magiques, des montagnes saupoudrées de sel...


La laguna Miscanti, où certains trouvèrent une pause (pose ?) bien méritée...

Les vigognes, autrefois effrayées par les hommes, et en danger d'extinction, car constamment chassées, sont visiblement plus sereines aujourd'hui

Effet de l'altitude ? Les cirrus apparaissaient tout irisés
Le 19 octobre, ce fut jour de repos... et célébrations des 9 ans de notre fille aînée !

Après un départ à 5 heures du matin (!), nous eûmes droit au spectacle des panaches de vapeur crachés par les geysers du Tatio


Au lever du soleil à 4200 m, nous avons rencontré les températures les plus basses de notre voyage : -7°C ! J'en suis encore frigorifié en y repensant !

Heureusement, une source thermale à quelques centaines de mètres de là nous a permis de nous réchauffer. Spectacle étrange que ces gens en maillots de bain au milieu de ceux vêtus de parkas et bonnets !


Après le colvert, voici le canard becbleu !

L’église de Machuca, près de laquelle nous avons, non sans un cas de conscience, goûté une brochette de lama (Iris a beaucoup aimé !)

Après plusieurs jours sans eux, nous avons retrouvés nos amis les cactus...

Dans le bus qui nous emmène vers le sud, à plus de 100 km de San Pedro, nous avons enfin aperçu des zones si arides qu'elles étaient dénuées de végétation ! Mieux vaut tard que jamais...


Alors le bilan ? Assez positif, je dois dire : les paysages, le plus souvent différents de ceux que nous avions pu voir en Argentine, sont exceptionnels. Bien sûr, on aimerait parfois un peu plus de solitude, mais n'exagérons pas, on ne se marche quand même pas sur les pieds. De plus, il n'est pas désagréable de pouvoir bénéficier d'explications données par des guides parlant très bien anglais, chose qui serait plus difficile dans une région moins touristique.

Nous avons à présent mis le cap au Sud, vers la région de La Serena, avant de nous rendre samedi prochain à Santiago et d'y poser nos sacs pour toute une semaine, afin de souffler un peu !

A bientôt


Renaud


lundi 20 octobre 2014

Les étoiles du désert d'Atacama (par Norah)

[Note de Renaud : A San Pedro, nous avons cassé la tirelire pour nous offrir des excursions dans le désert d'Atacama. Nous avons même fait une séance d'observation du ciel nocturne. Cette petite excursion, organisée par un astronome français, a semble-t-il beaucoup plu à Norah, qui la raconte ici.]

Dans le bus qui nous emmenait à l'observatoire, c'était bizarre d'entendre tout le monde parler français.

Le guide était très gentil et rigolo. Il n'y avait pas un nuage et les étoiles étaient très belles.

Dans le télescope, j'ai vu une très belle galaxie, une nébuleuse ovale, plein de petites étoiles appelées les Pléiades, Uranus et les nuages de Magellan. Nous avons aussi vu la Voie Lactée.

Puis nous sommes allés dans une petite maison où nous avons pris un chocolat chaud pendant que l'astronome nous racontait la vie des étoiles.


jeudi 16 octobre 2014

Le franchissement des Andes

Ça y est : nous somme passés de l'autre côté de la frontière, et passons à présent quelques jours à San Pedro de Atacama, dans le désert du même nom.

Le passage des Andes n'a pas été de tout repos. Alors d'accord, je vous vois venir : vous allez me dire qu'un certain Guillaumet en a légèrement pus bavé que nous après le crash de son avion. Ce n'est pas faux. Pour notre part, nous étions installés au premier rang d'un bus à impériale, dans des fauteuils inclinables (un peu...) et avec repas servis à bord ("repas" est peut-être un peu fort, comme terme...)

Toutefois, à notre humble niveau, je pense que ce trajet restera longtemps dans nos mémoires, autant pour les péripéties rencontrées que pour les paysages.

Une grande partie de l'étage de notre bus était occupée par un groupe de jeunes touristes néo-zélandais. Jusque là, tout va bien : cela permettait de se ré-acclimater doucement à la langue de Shakespeare. Toutefois, après le franchissement d'un premier col à 4000 m, la jeune femme qui était assise juste derrière Iris, victime sans doute du mal des montagnes, s'est évanouie et a été prise de convulsions. Heureusement, le bus était équipé d'une bouteille d'oxygène et d'un masque, ce qui a permis d'atténuer les symptômes, et la guide qui accompagnait le groupe a bien su gérer la situation. Mais nous nous trouvions alors à 2 heures de route du poste de secours le plus proche, dans le petit village de Susques, dernier patelin de quelque importance avant la frontière. La pauvre néo-zélandaise, Anna, est restée inconsciente la plus grande partie de ce temps-là, mais a pu tout de même débarquer pour faire quelques examens.
Il a été jugé préférable de l'amener jusqu'à Calama, destination finale du bus, et ville chilienne assez importante, pour des examens complémentaires.

Mais avant cela, il fallait bien entendu passer le poste-frontière. Celui-ci était tenu conjointement par les autorités argentines et chiliennes, sans doute pour fluidifier un peu le passage. Cependant, tout n'était pas d'une efficacité remarquable, puisqu'il nous fallait faire trois fois la queue, à trois guichets différents, situés côte à côte, dans une petite salle qui peinait à contenir tous les passagers du bus : sortie du territoire argentin, entrée dans le territoire chilien, et passage de la douane chilienne. Ouf ! Là aussi, un petit coup de "simplification des procédures" ne ferait pas de mal, surtout quand en bon Européen, on est habitué à Schengen...

Et là évidemment, avec la combinaison de l'altitude et du temps d'attente, voilà Anna qui s'évanouit à nouveau. Le poste comptait une infirmière, et le malaise fut heureusement moins long que dans le bus.

Toutefois, ces deux épisodes sont restés plutôt impressionnants, en particulier pour les filles (qui ne sont pas des habituées de Dr. House), mais pas seulement. Et ce, même si notre participation s'est limitée à offrir quelques conseils et un peu de place sur nos sièges pour les personnes qui s'occupaient d'Anna.

Dernier petit coup de stress, avant de franchir la douane chilienne : faut-il déclarer nos sachets de "yerba mate" (tisane argentine), nos biscuits aux céréales et raisins secs, et notre jus de fruit ? En effet, sur les papiers de rentrée sur le territoire, il est stipulé qu'il est interdit, entre autres, d'importer des fruits ou légumes frais ou secs, des graines, et toute une liste d'article du même genre. Une fois posée la question, la fonctionnaire nous a fait cocher un "oui" sur le formulaire (vous savez, ce genre de formulaire similaire à celui pour rentrer aux USA, où la moindre case cochée "oui" vous vaut, sinon la prison, au moins un tête-à-tête prolongé avec un charmant agent fédéral...) Heureusement, cela n'a pas eu de conséquence, et nous avons pu rentrer avec notre tisane !

Le chauffeur du bus a dû régler, si j'ai bien compris, une amende aux autorités pour les deux heures de retard que nous avions lors du passage de la frontière par rapport à l'horaire annoncé, puis, enfin, nous sommes repartis.

La frontière franchie, il restait encore plus de deux heures de trajet. Mais, quel trajet ! Comme en Argentine, nous n'avons pas eu droit à des pics acérés et couverts de neige, mais plutôt à une succession de cols et de large vallées, avec des lagunes et des salines. Un peu plus avant en territoire chilien, cependant, nous avons pu apercevoir nos premiers volcan. Nous avons, à quelques mètres près, atteint l'altitude du Mont-Blanc au point le plus haut de notre trajet. Malgré notre habitude de l'altitude, grâce aux quelques jours passés dans la Quebrada d'Humahuaca, nous sentions que l'air était bien ténu. Pas de nouveau malaises, mais il n'y avait pas un bruit dans le bus (il faut dire aussi qu'Iris s'était endormie...)

Le village de Susques, juste à côté du petit hôpital

Quelques-uns des nombreux lamas, moutons et ânes que nous croiserons sur le trajet

On croirait voir des vagues mourir sur une plage. Mais "l'écume" est en réalité du sel, et la lagune est bien loin de l'océan le plus proche...

Après le passage de la frontière, nous ne croiserons pratiquement plus personne sur 150 km...


Juste avant l'arrivée, l'un des volcans visibles depuis San Pedro


Bref, avec deux heures de retard, nous avons rejoint San Pedro et notre auberge. Le lendemain fut consacré à récupérer un peu de ces épreuves, et à planifier notre séjour dans l'Atacama. Nous attaquons cet après-midi la première excursion, que je ne manquerai pas de vous narrer par le menu prochainement.


Encore merci à tous pour vos commentaires encourageants !

A bientôt


Renaud

mercredi 15 octobre 2014

La Quebrada de Humahuca

La Quebrada de Humahuaca (ce nom fleure bon les Andes, pas vrai ?) est une vallée qui s'étire vers la Bolivie. Sur les conseils de notre guide, nous avons choisi de l'explorer lors de notre deuxième boucle en voiture au départ de Salta. Cette région est encore majoritairement peuplée de descendants des Indiens qui s'étaient installés là sans penser que les Espagnols allaient leur chercher des noises des siècles plus tard. Sur les marchés, les étals sont remplis de ponchos, sacs, et autres articles en textile multicolores, peut-être pas tous 100% authentiques (la cible est avant tout le touriste), mais charmants.

Outre les villages, et quelques ruines précolombiennes plus ou moins restaurées, ce sont encore et toujours de somptueux paysages qui se sont offerts à nous. Ici les montagnes sont plutôt arrondies, lorsqu'elles ne sont pas ravinées par l'érosion, avec un faux air de Massif Central. Deux différences de taille, toutefois. Les précipitations sont bien plus rares qu'à la Bourboule, et les températures, même à 4000 m, restent largement au-dessus des 10°C, du moins le jour, car nous sommes exactement sur le tropique du Capricorne. Conséquence, pas la moindre trace de neige, mais des cactus à foison !

Côté montagne, je suis loin d'être blasé. Ceux qui connaissent le relief tourmenté de la Gironde ou du littoral vendéen comprendront pourquoi je suis enclin à m'extasier devant le moindre monticule. Mais alors là ! Moi qui m'imaginais que les rochers étaient tous soit gris clair, soit gris foncé, je me suis pâmé devant la diversité des coloris de ces montagnes."Palette du peintre", "Colline aux sept couleurs", "Montagne aux 14 couleurs", ça sent un peu la surenchère touristique, certes, mais ça n'est pas complètement faux !



Nous avons également fait un détour par les Salinas Grandes, un des nombreux "déserts de sel" des Andes, et l'un des plus grands d'Argentine. C'est assez étrange de marcher sur une couche de sel de quelques dizaines de centimètres d'épaisseur, s'étendant à perte de vue, et aussi plate que la plaine de Luçon (ça ne parlera pas à tout le monde...).

Voilà donc un petit best-of de nos souvenirs de la Quebrada.



Purmamarca : il faut marcher un peu pour s'éloigner des bus de tourisme, mais on a alors droit à de bien belles images



A pied autour de la colline aux sept couleurs à  Purmamarca. Entre les jérémiades de l'une (qui préfère "rester dans la voiture"), et les singeries de l'autre, on a quand même apprécié la vue !



Question philosophique : qu'est-ce qui pousse les gens à faire n'importe quoi sur les photos prises à Salinas Grandes ? Selon moi, c'est pour amortir le voyage.  Je m'explique : on est à 3600 m d'altitude dans un lieu exceptionnel, mais terriblement monotone. Une seule photo suffit à immortaliser la totalité des lieux ! Alors, tant qu'à être là, autant délirer un peu... Et du coup, forcément, on a fait la même chose !
Après un démarrage difficile ("j'veux pas marcher !"), la montée vers la Gorge du Diable, à Tilcara, a rallié tous les suffrages : belles vues sur la montagne...


...Franchissements de ruisseaux un peu acrobatiques (on déplore juste une chaussure mouillée !) ...

... et rencontres animalières sympathiques !
Quand à la montagne aux 14 couleurs, à une heure de piste de Humahuaca, elle était carrément bluffante !

La présence d'un troupeau de lamas ne gâchait rien, bien entendu...

... et Norah, tout comme nous, a tenté d'immortaliser le fier animal !

4400 m, pas de neige, un peu de vent, et un paysage de toute beauté, que demande le peuple ?
Le cabildo (hôtel de ville) de Humahuaca

... le pucara (ancien village / temple / forteresse) de Tilcara

... et comme le monde entier est un cactus, plutôt que de s'asseoir, voyons le bon coté des choses : les fleurs plutôt que les épines !




 A l'issue de cette escapade, l'effet de la fatigue se fait sentir. Le cocktail altitude + beaucoup de route n'est pas des plus stimulants, aussi avons-nous pris, en rentrant à Salta, un petit coup de "voir la vie en rose"(c) en guise de remontant :






Prochain épisode : le Chili !

Renaud