Nous avons ensuite, dans l'après-midi, pris le bus de nuit vers le Sud et le cœur du Chili. J'y ai passé une excellente nuit, selon mes critères personnels. Cela signifie que j'ai réussi à dormir pendant plusieurs tranches de - facilement - 15 à 20 minutes chacune, entre 1 heure et 6 heure du matin...
Très curieusement, je me sentais donc passablement lessivé lors de notre arrivée à La Serena. Nous avions choisi cette ville comme étape, à la fois parce qu'elle était proche de la vallée d'Elqui, dont on nous avait dit le plus grand bien (j'y reviendrai), mais aussi parce qu'elle était à distance commode entre l'Atacama et Santiago, nous permettant ainsi d'éviter un trajet direct d'au moins 22 heures (gloups).
La Serena, dont le centre est plutôt agréable pour la promenade, a cependant un climat un peu humide (sacré contraste avec le désert !) A cause des courants marins froids, il se forme très fréquemment un brouillard côtier qui, selon son humeur du jour, condescendra peut-être à se lever. Ou pas...
Une jolie place de La Serena, où se joue le drame ô combien classique : l'une veut bien poser pour la photo, l'autre non... |
Je devais être un tout petit peu fatigué : je crois bien avoir joué au testeur de banc pendant une bonne partie de notre première journée à La Serena ! |
On ne vous refera pas la coup du faux retour anticipé avec escale au Japon, promis ! |
Elles ne sont pas mieux comme ça ? |
Après avoir récupéré un peu, nous avons formé le projet de louer des vélos le lendemain, afin de parcourir le front de mer, distant d'un ou deux kilomètres du centre, et de profiter de la vue sur le Pacifique. Rien de plus facile, a priori : la pension où nous étions (Hostal del Punto, très recommandable...) avait, d'après les panneaux d'affichage, un accord avec un loueur. Hélas, la réceptionniste m'a annoncé, lorsque je lui ai fait part de notre intention, que, même si le loueur en question n'était pas malhonnête (encore heureux !), contrairement à certains de ses collègues (!), des problèmes de qualité des vélos avaient été signalés par d'autres clients. C'est vrai qu'un coup d’œil aux vélos en question (deux exemplaires étaient présents à l'auberge) n'inspirait pas grande confiance.
En plus, ils étaient dotés d'un système de freinage au pédalier (je déteste !)...
En plus, renseignements pris, le loueur n'avait pas de siège enfant...
En plus, le lendemain, des stratus ont tenu à s'inviter pendant toute la journée, ce qui aurait de toute façon enlevé une bonne partie du charme de la promenade.
La malédiction avait frappé une première fois : pas de vélo !
Le jour d'après, nous avons pris la direction de la vallée d'Elqui dans un collectivo (un taxi qui suit une ligne régulière, un peu comme un bus). Nous avions repéré sur Internet une pension à proximité du village de Diaguitas, lui-même non loin de Vicuna.
Là, je dois dire que l'accueil que nous avons reçu dans cette pension (Hostal Luz del Valle) aurait justifié à lui seul nos quelques jours d'étape dans la région ! Le couple qui la tient, Marina et Michel (lui belge, elle chilienne) a été vraiment adorable avec nous. Les filles s'y sont également beaucoup plu : elles ont assisté au repas des poules et des poussins, et ont joué longuement avec les chiens et les chats de la maisonnée.
Et la vallée en question, me direz-vous ? Très jolie, ma foi. Il s'agit d'une vallée assez étroite, enserrée par des montagnes arides, où les cactus abondent. Eh oui : encore des cactus ! Toutefois, la quasi-totalité des terres de la vallée, et même une bonne partie des pentes, est recouverte de rangs de vignes d'un vert soutenu qui contraste merveilleusement avec les montagnes. Cette vallée est en effet une région de production majeure, à une échelle que l'on peut sans peine qualifier d'industrielle, du pisco, apéritif local. Celui-ci, d'ailleurs, passe très bien avec du citron, dans sa version pisco sour...
La vue depuis l'auberge. Moi, j'aime bien ! |
A proximité de Vicuna, les rangs de vigne s'étendent à perte de vue... |
Muriel et Iris après l' "harassante" montée jusqu'à la colline qui surplombe Vicuna |
En se rapprochant de Pisco Elqui, la vallée se resserre, ce qui n'empêche pas les vignerons de planter jusque sur des pentes à 30°, histoire de maximiser la surface cultivée ! |
Dans le village de Diaguitas, de nombreux dessins "ethniques" décorent les murs... |
... mais nous y avons aussi découvert une alternative au pisco, avec une brasserie artisanale. N'écoutant que mon esprit d'aventure, je me suis dévoué pour tester (comme pour les bancs !) |
Au retour vers l'hôtel, le soleil se couchant sur les vignes nous a offert une bien belle lumière |
Nous avons alors, sur la suggestion de nos hôtes, prévu d'aller dans le village de Pisco Elqui (officiellement renommé ainsi, comme vous pouvez le constater, en l'honneur de la fameuse boisson), et de se faire transporter par une agence de tourisme, avec des vélos, plus haut dans la montagne. Le but était ensuite de pouvoir descendre tranquillement en profitant du paysage. Nous avons donc pris le bus jusqu'au village en question. Pratiquement pas âme qui vive... A côté, la place centrale de Mérignac, un 15 août, aurait parue noire de monde (pour ceux qui ne connaissent pas, je confirme que c'est pourtant très très calme...) !
A midi, soit une heure et demi après notre arrivée, une première agence de location ouvre ses portes... et nous apprend qu'ils n'ont pas de vélos avec siège enfant... mais qu'il y en a une autre, qui possède ce genre d'équipement... mais qu'elle est fermée pour trois jours !
La malédiction avait encore frappé ! Toujours pas de balade en vélo...
Ce sera donc pour une prochaine fois.
A présent, nous avons repris la route et avons atteint Santiago, pour y couler une paisible semaine, tout en préparant nos plans pour la suite.
A bientôt
Renaud