mercredi 19 novembre 2014

Petite pause vendéenne

Après quelques incertitudes quant à notre point de chute suivant, nous nous sommes, en une petite dizaine (!) de mails, mis d'accord avec le gérant d'un hôtel situé sur la côte Pacifique, à hauteur d'Osorno pour ceux qui auront le courage d'aller regarder une carte. Sur environ 80 km, il n'existe en tout et pour tout qu'une seule route vers l'océan, qui mène à quelques villages de la communauté Huilliche : Bahia Mansa, Maicolpue, où se trouve l'hôtel, et quelques autres, parfois accessibles uniquement par mer.

Nous louons donc une voiture à notre arrivée à Osorno, puis mettons le cap vers l'Ouest, avec Muriel au volant. La route est plutôt belle, mais ce n'est pas tout à fait le cas de la météo. En effet, très classiquement au Chili, les nuages sont accrochés par les premiers reliefs de la cordillère littorale, et alors que nous approchons, le plafond baisse. C'est dans la grisaille que nous découvrons les superbes criques de la côte. Soupir... Dans le petit village, la quasi-totalité des commerces sont fermés (c'est lundi), l'ambiance est donc à la Bretagne, variante arrière-saison. Ce n'est d'ailleurs sûrement pas une coïncidence si nous sommes accueillis par une jeune Bretonne, qui travaille quelques jours à l'hôtel avant de repartir vers l'Argentine. En tout cas, le poêle à bois installé dans la chambre sera le bienvenu, vu le froid humide qui règne une fois le soir tombé. Mais la vue sur la mer est jolie, et nous nous endormons bercés par le bruit du ressac.

Et paf ! Le lendemain, "Here comes the sun" ! Pendant deux jours, nous aurons le bonheur de voir de nombreuses et belles éclaircies. La mer, les plages, les dunes, les rochers, tout apparaît bien plus joyeux dans la lumière du soleil. Du coup nous passons instantanément de la Bretagne à la Vendée, où, comme chacun sait, celui-ci brille beaucoup plus (mais non, je ne suis pas chauvin !). La couleur de l'eau, celle du sable, rappellent en effet furieusement les paysages familiers de là-bas. Le découpage de la côte, cependant, le relief, et la morphologie des algues, rappellent tout de même que nous en sommes bien éloignés. Nous courons dans le sable, ramassons des coquillages et des cailloux, escaladons les rochers... Pas très exotique, mais sympa ! J'ai même la chance d'apercevoir à une trentaine de mètres de moi un phoque se mettre à l'eau, sans doute surpris de trouver quelqu'un dans ce recoin isolé de la baie. Par contre, petite déception du côté des dauphins, dont on nous avait dit qu'ils venaient souvent tout près de la côte. Pas grave : on en verra en Nouvelle-Zélande ou ailleurs !

Avouez que l'on s'imagine sans problème à 10 000 km de là, au bord de l'Atlantique, non ?


Si l'on excepte l'architecture locale, on retrouve aussi en courant dans les dunes des sensations familières (Ah ! la dune du Pyla...)

Pour changer, c'est Norah qui remporta ce jour-là le prix d'endurance sur sable...

... par forfait de l'adversaire !

La ressemblance avec l'Ouest français ne se limite pas aux paysages. Certains éléments du décor manquent même franchement d'exotisme...

Mais quand des condors jouent le rôle des mouettes, on se rend bien compte qu'on est ailleurs !

En tout cas, la côte était magnifique !
Vue sur la plage de Pucatrihue...

...dont le pont me paraissait bien frêle par rapport au panneau routier qui annonçait avec confiance "20t max" !
Et débrouillez-vous avec ça !

La plage de Manzano, au bout du bout du chemin...
Malgré la présence de quelques bateaux, nous ne rencontrâmes pas âme qui vive à Manzano...

...mais peut-être quelques âmes qui ne vivent pas, ou ce qu'il en reste !

Ah l'escalade de rochers sur la plage ! Toute mon enfance !

Comme il se doit, un beau coucher de soleil vint conclure ces deux belles journées !

Le dernier jour, ayant exploré toute la partie de la côte que nous pouvions atteindre en voiture ou par de courtes marches, nous sommes allés dans l'intérieur des terres, à l'est d'Osorno jusqu'à la petite ville d'Entre Lagos, qui dispose d'une jolie vue sur un lac et les volcans environnants. Mais comme souvent lorsque nous étions à Puerto Varas, ces montagnes ne nous sont apparues que comme des cônes tronqués, car les nuages, de retour, enserraient les sommets. Le grand intérêt d'Entre Lagos, pour les filles, a consisté en deux toboggans géants !

Un lac gris, un ciel gris, des volcans voilés, ça ne vous rappellent rien ? Nous, hélas, si !
Alors, c'est pas du toboggan de compèt', ça ? En tout cas, on voit que les Chiliens sont loin d'être paranos sur les normes de sécurité pour jeux infantiles...

Attention : vous avez sur cette image l'unique point d'intérêt de toute la ville d'Osorno ! C'est dire.


De retour à Osorno, nous rendons la voiture, et prenons le bus de nuit pour Valparaiso, où nous passons nos derniers jours sur le territoire sud-américain. A suivre dans quelques jours, dans un autre article...

J'écris ces lignes alors que nous partons vers l'aéroport, où nous attend l'avion qui va nous emmener à Tahiti. Une certaine excitation règne dans la famille, car je pense que nous attendons tous beaucoup de notre séjour dans les îles. Espérons qu'elles soient à la hauteur !


Renaud

6 commentaires:

  1. Bizarre , comme c'est bizarre ! je suis le premier à mettre un commentaire .....
    il y a un peu de nostalgie de la côte vendéenne dans ce dernier article : c'est bien normal après 3 mois de périple.
    On attend avec impatience vos impressions dans le pacifique sud.
    Grosses bises nantaises....

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  2. Bons vents ....
    En attendant la page sur la prochaine étape tout le Maugistan chante à tue tête :
    Si t'as été à tahiti T'as pu y aller qu'en bateau (๑◠▿◕๑)♫•*¨*•.¸¸♪✧
    Bisous

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  3. Normal que la Vendée vienne vers vous lorsque vous voyez des paysages similaires, les racines sont là et tenaces moi c'est Ville d'Avray vous c'est la Vendée. Vous allez donc vers le Pacifique et nous allons visiter avec vous les Îles et nous avons un avantage et pas des moindres nous ne faisons aucun effort ..... il manque tout de même l'air que vous respirez dans tous ces pays. Plein de tendresse pour vous quatre.

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  4. Les vaches paissent (comme chez nous !) ... Les condors passent (pas comme chez nous !)

    Personnellement, je préfère "El condor pasa" à "Si t'as été à Tahiti" ! ... Mais les goûts et les couleurs ... c'est comme chacun veut !
    Un continent traversé ! Un océan à traverser d'île en île ! Quel beau jeu de marelle !
    bisous

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  5. Bon, je vois qu'il y a une certaine attente sur les compte-rendus à venir de notre séjour en Polynésie ! On essaiera d'être à la hauteur au niveau des photos (weather permitting) !

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  6. Je retiens :
    - le micro climat
    - un joli petit paquet rose et gris échoué tout seul sur le sable
    - la photo superbe photo des condors (minus les goélands à côté de ça !)
    - "le petit pont de bois...."
    - des calanques
    - et l'air déconfit d'Iris devant son trophée (trop encombrant j'imagine pour le ramener à Mérignac...) !
    Quant à la Polynésie, vous savez ce que je vous ai dit...
    Bonne route ! et 1000 bisous.

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