D'eau et de nuages

Cap au Sud ! Direction la Terre de Feu !
Bien sûr, nous n'irons pas si loin. Le printemps est encore trop peu avancé pour que les quelques vêtements "chauds" que nous avons emmenés nous protègent suffisamment des basses températures. Après tout, nous voyageons léger, ayant choisi un itinéraire dont la plus grande partie a lieu sous les tropiques, ou en plein été... De plus, notre budget ne prévoit pas le (très) coûteux transport aller-retour jusqu'à cette région, que ce soit en ferry ou en avion. Notre destination est donc la Région des Lacs, à plus de 2000 km au nord du détroit de Magellan, donc de la Terre de Feu... Nous avons bien un moment caressé l'espoir d'une traversée maritime d'une journée, plus abordable, vers le nord de la Patagonie. Toutefois, les conditions météo, plus que changeantes, nous ont fait abandonner cette idée.

Nous avons donc posé nos valises pour cinq jours à Puerto Varas, au bord du lac Llanquihue. Lorsque les cieux se montrent cléments, c'est-à-dire pas tous les jours, la vue qui se présente depuis le rivage du grand lac est splendide, avec deux grands volcans enneigés qui dominent les environs : Osorno et Calbuco. A d'autres moments, il a fallu prendre notre mal en patience et imaginer, plus que voir, la forme de ces géants sur l'horizon bouché. Je crois que c'est aussi à Puerto Varas que nous avons pris notre plus belle saucée depuis le début de notre voyage. Et même pas, héroïquement, en randonnant le long d'un sentier. Non, simplement en marchant de l'hôtel au restaurant où nous voulions déjeuner, ce qui est quand même moins glorieux. Cela nous a cependant confirmé que nous n'étions pas équipés pour subir des intempéries trop sévères.
Ces fortes pluies ne sont tombées que sous la forme de courtes averses, même si les nuages sont restés toujours très présents. C'est dommage, car la moisson de photos apparaît un peu terne, mais cela ne nous a pas empêchés d'apprécier la région des lacs.

Cette zone du Chili pourrait également s'appeler "Neue Deutschland", ou "Germanialand", tant l'influence des colons allemands arrivés il y a plus de 100 ans est encore forte. Que ce soit dans l'architecture de nombreuses maisons, les énormes pâtisseries dans les vitrines, les slogans publicitaires (genre "La technologie allemande près de chez vous") ou la nationalité de la plupart de nos compagnons-touristes dans les hôtels, la culture germanique est bien là. Cela change, après un San Pedro de Atacama où l'on entendait parler français à tout les coins de rue !

Après un court séjour encore un peu plus au sud, sur l'île de Chiloé, dont je vous reparlerai plus longuement dans un prochain article, j'en connais qui ne cachent pas leur hâte de retrouver un climat plus chaud, et aussi la possibilité de parler français. Ce sera chose faite en s'envolant vers la Polynésie. Même si là-bas, nous risquons également de recevoir des torrents de pluie sur la tête, au moins, elle sera tiède !

Deux membres de l'équipe aux prises avec un problème apparemment insurmontable : le franchissement d'un fleuve aussi large que puissant... Y parviendront-ils ?

Devant le lac Todos Los Santos, avec les montagnes enneigées en toile de fond. Et en plus, nous avons réussi à entraîner les filles dans une ballade de 14 km le long de ce lac ! Et elles n'ont même pas (trop) râlé !

Les rives boisée du lac Todos Los Santos

Lors de cette balade, au pied du volcan Osorno, ce dernier a bien souvent fait preuve d'une pudeur exagérée, en se drapant de nuages. Nous avons profité du bref instant où il s'est dévoilé pour sauter sur notre appareil photo

Norah n'a (presque) pas protesté lors de notre randonnée... Bon d'accord, peut-être un peu !

Heureusement pour le moral des troupes, la randonnée se terminait par une marche le long de la plage de cendres noires au bord du lac...

... avec ce panorama. Plutôt chouette !

Une photo de Norah que je suis bien embêté pour commenter. Impossible de me souvenir de l'endroit où elle a été prise. C'est pas beau de vieillir !

L'église de Frutillar, une charmante bourgade de villégiature, à l'apparence encore plus teutonne que Puerto Varas

 

 

 

A Frutillar, le ponton sur le lac

 

Oiseau typique du coin : le canardbis. Une espèce d'hybride entre un ibis (pour le bec) et un canard (pour le cri !)

Un autre volatile qui avait eu l'obligeance de poser pour nous, et suffisamment éloigné du pigeon commun pour susciter notre intérêt. Si Jean-Michel peut nous aider pour l'identification des volatiles, son soutien sera le bienvenu !

Le volcan Osorno, encore, vu depuis Puerto Varas. Le mélange lac + volcan, c'est quand même joli !

Même si les matériaux de construction sont bien typiques des maisons de la région, la table à dessin de l'architecte devait pencher un peu...

A bientôt


Renaud