jeudi 27 novembre 2014

Le grand bleu avec une palme noire

Allez ! J'ai suffisamment abusé. Huit jours après notre arrivée en Polynésie, voici l'article sur Tahiti et Moorea. Je sais combien certains sont impatients d'en découvrir les images, surtout après le petit "teaser" de Norah. Ceux-là pourront remercier les cieux, qui nous envoient aujourd'hui notre première vraie journée de pluie tropicale, ce qui me permet de trouver le temps d'écrire cet article. Qu'ils ne les remercient pas trop vivement, toutefois, car j'aimerais bien avoir encore un peu de soleil pour le reste de notre séjour...


Tout d'abord, voici le programme de notre étape polynésienne :
  • 5 nuits à Tahiti
  • 3 nuits à Moorea
  • 5 nuits à Raiatea (d'où je vous écris en ce moment)
  • 5 nuits à Maupiti
  • 1 dernière nuit à Tahiti avant l'envol vers la nouvelle-Zélande, le 6 décembre
Ironiquement, je suis assez mal placé pour vos parler de Tahiti. Eh si. Car j'ai passé le plus clair de mon temps à faire des bulles dans l'eau (d'où le titre déplorable de l'article, qui a gagné d'une courte tête devant "Tahiti douce"). J'avais décidé de mettre à profit cette escale tahitienne pour prendre quelques cours de plongée, histoire de pouvoir aller voir les petits poissons des autres îles, ou encore de la Grande Barrière de Corail, un peu plus tard. Du coup, j'ai enchaîné un baptême et cinq plongées en l'espace de quatre jours, dans un petit club situé dans l'enceinte du yacht-club de Tahiti. Là, j'ai plongé avec des moniteurs super sympas,  dans un décor autrement plus attrayant que le bassin d'une piscine : coraux, poissons de toutes tailles et de toutes couleurs, barracudas, requins... Evidemment, il a fallu surmonter quelques difficultés techniques, principalement liées à mes capacités de flottaison ultra-développées... Mais je suis parvenu au but fixé !
La préparation du sportif avant sa toute première plongée, à la recherche d'une palme de taille 44,35 qu'il ne trouva jamais (j'ai toujours eu des palmes soit trop larges, soit trop serrées !)

C'est pourquoi, tandis que les filles exploraient un peu l'île, je n'ai arpenté que le front de mer de Papeete, ainsi que quelques plages. De leur côté, elles sont essentiellement restées le long du littoral, si bien que l'intérieur de l'île nous restera inconnu. C'est un peu dommage, car il paraît qu'il y a là de superbes paysages, mais ils sont assez difficiles d'accès (pas de route, juste quelques pistes pour 4x4, et quelques sentiers de randonnées non balisés). Ils sont aussi très souvent sous les nuages, qui se développent rapidement au cours de la matinée, un peu comme à la Réunion.
C'est de notre balcon que nous avons pris le plus de photos de Tahiti ! Il faut dire que la vue le valait bien...
Tahiti compte quelques jolies plages, même si son lagon est peu développé

Evénement rarissime : Muriel dans l'eau ! Il faut dire que cela ne se produit que quand la température de la mer dépasse 26°C, ce qui est assez peu souvent le cas aux Sables d'Olonne

Mini-vahiné...

... sirène...

... ou étoile de mer, les filles se sont bien adaptées à l'ambiance locale !
Paquebots...

...et voilier de luxe : à côté des zones commerciales et militaires, le port de Papeete abrite aussi de bien beaux navires.

Après Tahiti, nous avons pris le ferry vers Moorea, toute proche (c'est elle que l'on aperçoit sur certaine des photos précédentes, sur l'horizon). Arrivés le soir, et devant repartir en début de matinée, nous n'avons eu que deux jours pleins sur cette île. Ce fut court, mais qu'est-ce que c'était bien ! Bien moins peuplée que Tahiti, Moorea est une île magnifique, avec un très joli lagon, et de superbes reliefs dentelés.
Nous avons passé le plus clair de notre temps à profiter du lagon, d'abord avec une excursion d'une demi-journée en bateau, d'où nous avons vu, à défaut de baleines (la dernière était partie la veille, snif !), des dauphins. Tout en dégustant un plateau de fruits frais (délicieux), nous avons fait une halte dans le lagon, entourés d'un paysage de carte postale, histoire de faire un peu de snorkelling.

Ensuite, nous avons passé une journée complète au "Lagoonarium". Qu'est-ce ? Le concept est simple : on vous conduit en pirogue à moteur jusqu'à un banc de sable, à quelques centaines de mètres de la côte, juste à côté d'un motu (petit îlot corallien recouvert de cocotiers). Là, on vous alloue une petite "maison" individuelle pour vous changer ou vous reposer à l'ombre, des chaises longues, des tables, des kayaks à disposition. Juste devant, un jardin de corail équipé de cordes tendues entre des bouées, pour vous y mouvoir plus aisément. Vous amenez un pique-nique, ou vous achetez sur place un repas léger, et vous y restez simplement le temps que vous voulez...

Lors de ces deux sorties, nous avons évidemment pu observer une multitude de poissons de lagons. Il faut dire que les guides les nourrissent chaque jour à heure fixe, et qu'ils ont ainsi pu "apprivoiser" de grandes raies qui se livrent à un véritable ballet autour d'eux à l'heure du repas. Des petits requins de lagon ("pointes noires") sont aussi de la partie, comme un tas d'autres espèces. Je peux vous dire que nager au milieu de ces requins, et sentir les caresses des raies qui vous frôlent les jambes, laisse un souvenir indélébile... Ce sont des moments où l'on regrette de ne pas avoir investi dans un appareil photo submersible, car les photos prises depuis la surface ne rendent pas justice, loin s'en faut, à la beauté du spectacle !
La vue depuis le pas de la porte de notre fare, à Moorea
Voiliers au mouillage à proximité de la baie de Cook

Un petit détour dans l'intérieur de l'île nous a conduit à ce belvédère : ça valait le coup !
Petite parenthèse culturelle, avec la découverte d'un des nombreux marae construits par les Polynésiens, une sorte d'esplanade de pierre qui servait de lieu de prières, de cérémonies, de délibérations politiques...
Les petits dauphins qui habitent de façon permanente près des passes du lagon nous ont permis de les approcher à une ou deux occasions : cela a fait plaisir aux filles !

C'est l'heure du déjeuner ! Les requins se regroupent...

Bon, ben oui : parfois, c'est juste comme une carte postale...


L'une des raies qui sentaient également l'heure du repas approcher...

A gauche : moi, en train de prendre de mémorables coups de soleils (trois jours après, ça tire encore un peu..) et à droite : Norah découvrant les joies du snorkelling

C'est beaucoup, beaucoup plus beau vu de sous la surface...

Les "pointes noires" sont assez petits (à peine plus d'un mètre) pour ne pas être effrayants, mais nager à quelques pas de cinq ou six d'entre eux reste impressionnant

Iris sur la pirogue à moteur qui nous emmène au Lagoonarium

Vue sur le motu, avec le petit chenal où les filles ont fait la découverte du kayak

Ayant retenu la leçon pour les coups de soleil, nous avons gardé nos T-shirts une bonne partie du temps le deuxième jour...

Norah, seule maîtresse à bord de son kayak : elle a pris le pli assez facilement, ouf !

Moorea s'éloigne tandis que le ferry met le cap vers Tahiti

Vous l'aurez compris, c'est avec une pointe de regret que nous avons quitté Moorea. Espérons que, après ce passage pluvieux, Raiatea et Maupiti nous offrirons d'aussi belles images.

Réponse dans quelques jours...

 A bientôt, et merci encore pour vos messages !

Renaud





lundi 24 novembre 2014

Au réveil (par Norah)


Ce que je vois devant moi, ce sont de belles fleurs roses se balançant au vent et plus à gauche quatre palmiers. En bas de la colline sont construites quelques maisons : quelques unes aux toits blancs, d'autres aux toits oranges, une au toit rouge, deux aux toits verts et une au toit bleu. Entre les toits des maisons, se dressent une dizaine de palmiers. Au fond, la mer turquoise se dégrade en bleu foncé. J'entends des oiseaux gazouiller, certains ont un cri aigu, d'autres un piaillement plus grave. Et au loin, un coq chante. Ce paysage ressemble à ce que j'imaginais de Tahiti.

jeudi 20 novembre 2014

Il va pas l'réseau, à Valparaiso

Je sais, je sais. J'ai honte, mais j'ai quand même préféré ce titre à "Nous irons à
Valpaaaaraiso, good bye farewell" (après "Santiano", ça ferait un peu recueil de chants de marins, ce blog !).  Et puis, c'est quand même un peu moins plat que "les aventures des Barbarr à Valparaiso", non ?

Avant de vous expliquer pourquoi le réseau n'allait pas, parlons tout de même un peu de la ville. Il vous faut savoir dans un premier temps que nous avions recueilli sur elle des avis très partagés, entre les voyageurs croisés sur notre chemin et les blogs de tourdumondistes.
Nous avons quand même réservé une chambre pour 3 nuits dans "la plus vieille auberge de jeunesse de la ville", disaient-ils. Effectivement, cette auberge n'est pas toute jeune, non plus que la demeure qu'elle occupe (plafonds à 4 mètres de hauteur, douche un peu décrépite, isolation phonique "light"). Mais la gentillesse des gérants, le bon petit déjeuner, la présence de petits rien, comme quelques jouets pour enfants, ont fait que nous nous y sommes sentis très bien.

La ville est constituée de deux parties bien différentes. Le port, et quelques rues parallèles au front de mer, concentrent toute l'activité économique et commerciale. Ils sont enserrés par de nombreuses collines, parfois escarpées (nos pieds nous l'ont confirmé), et littéralement recouvertes de tout un bric-à-brac de maisons de toutes tailles et de toutes couleurs. Car là aussi, il y a de la couleur, en particulier dans les très nombreuses peintures murales, de tous les styles, qui ornent les rues. Bref, séjourner un ou deux jours dans cette ville est tout à fait recommandable, pour le touriste moyen que je suis, d'autant que les températures y sont particulièrement agréables, comparées à la chaleur de Santiago et à la fraîcheur de la région des volcans...

La ville recèle quelques bâtiments de style colonial, parfois assez jolis


Le relief bien particulier donne aussi régulièrement de beaux points de vue
Un petit port abritait les barcasses destinées aux promenades touristiques, et sans doute aussi à un peu de pêche

Petites boîtes, toutes pareilles... Le terminal des porte-container, juste à côté, était impressionnant
Exemple de peinture murale (dont ne font pas partie les deux sujets de droite !)

Elles prennent parfois des dimensions assez étonnantes


Quand je vous disais que ça montait !




Bon, et alors, ces aventures ? Ce réseau ?

Eh bien, le réseau en question est Internet, bien sûr, et le réseau des malfaiteurs, un peu plus doués que moi en informatique, capables de pirater nos deux numéros de carte bancaire, à Muriel et à moi ! Le soir de notre arrivée à Valparaiso, nous avons détecté chacun de 3 à 7 retraits d'argent hautement suspects (car réalisés à Aruba, île des Antilles, où nous ne nous trouvions pas !) sur nos relevés de compte. Je précise tout de suite que l'origine du délit n'est même pas lié à notre présence en Amérique du Sud. Non, nous ne nous sommes pas fait "cloner" nos cartes dans un distributeur suspect. Non, un vil commerçant ne s'est pas éclipsé quelques instants avec elles. Nous avons tout bêtement fait un achat en ligne, comme nous aurions pu le faire depuis notre canapé en France. A ce moment-là, les données de nos cartes ont été interceptées par un procédé dont j'ignore tout, et utilisées, je pense, pour fabriquer de fausses cartes.

Ce genre d'évènement peut sembler assez bénin, la loi française protégeant plutôt bien les utilisateurs d'Internet, qui se voient assez facilement remboursés par leur banque. Mais quand vous êtes pour encore 8 mois à des milliers de kilomètres de votre agence bancaire, et que vous devez faire opposition sur vos deux plus importants moyens de paiement, le stress monte d'un cran. Quand en plus, vous êtes à trois jours de vous rendre dans une destination chère, où il faut payer cash (dans certaines petites îles), et que vous n'avez emmené que l'équivalent de 200 euros en liquide, le stress en question monte bien plus haut encore !

Après un bon paquet d'e-mails, et quelques heures de sommeil en moins, notre situation s'est tout de même arrangée, la famille ayant pu nous faire un transfert d'argent par Western Union. Ouf ! Vivement la réception de nos nouvelles cartes, toutefois, pour être tout à fait tranquilles...

Pour couronner le tout, en termes d'aventures, nous avons connu, le dernier soir avant notre départ d'Amérique, notre premier tremblement de terre du voyage. Pas un gros, bien sûr. Juste assez pour faire trembler un peu nos postérieurs, assis sur un fauteuil, et faire vibrer les vitres... Mais cela fait quand même tout drôle, surtout pour les filles (nous avions, Muriel et moi, déjà vécu ce genre de chose lors d'un voyage au Japon en 2008) ! Il a fallu ensuite parler tectonique des plaques avec Iris...

Voilà toutes nos mésaventures : pas de quoi fouetter un chat, quand on y pense. Notre nouveau décor, avec vue sur Papeete et Moorea, a lui aussi bien contribué à booster notre moral ! Je vous en reparle d'ici quelques jours, promis.

A bientôt

Renaud

mercredi 19 novembre 2014

Petite pause vendéenne

Après quelques incertitudes quant à notre point de chute suivant, nous nous sommes, en une petite dizaine (!) de mails, mis d'accord avec le gérant d'un hôtel situé sur la côte Pacifique, à hauteur d'Osorno pour ceux qui auront le courage d'aller regarder une carte. Sur environ 80 km, il n'existe en tout et pour tout qu'une seule route vers l'océan, qui mène à quelques villages de la communauté Huilliche : Bahia Mansa, Maicolpue, où se trouve l'hôtel, et quelques autres, parfois accessibles uniquement par mer.

Nous louons donc une voiture à notre arrivée à Osorno, puis mettons le cap vers l'Ouest, avec Muriel au volant. La route est plutôt belle, mais ce n'est pas tout à fait le cas de la météo. En effet, très classiquement au Chili, les nuages sont accrochés par les premiers reliefs de la cordillère littorale, et alors que nous approchons, le plafond baisse. C'est dans la grisaille que nous découvrons les superbes criques de la côte. Soupir... Dans le petit village, la quasi-totalité des commerces sont fermés (c'est lundi), l'ambiance est donc à la Bretagne, variante arrière-saison. Ce n'est d'ailleurs sûrement pas une coïncidence si nous sommes accueillis par une jeune Bretonne, qui travaille quelques jours à l'hôtel avant de repartir vers l'Argentine. En tout cas, le poêle à bois installé dans la chambre sera le bienvenu, vu le froid humide qui règne une fois le soir tombé. Mais la vue sur la mer est jolie, et nous nous endormons bercés par le bruit du ressac.

Et paf ! Le lendemain, "Here comes the sun" ! Pendant deux jours, nous aurons le bonheur de voir de nombreuses et belles éclaircies. La mer, les plages, les dunes, les rochers, tout apparaît bien plus joyeux dans la lumière du soleil. Du coup nous passons instantanément de la Bretagne à la Vendée, où, comme chacun sait, celui-ci brille beaucoup plus (mais non, je ne suis pas chauvin !). La couleur de l'eau, celle du sable, rappellent en effet furieusement les paysages familiers de là-bas. Le découpage de la côte, cependant, le relief, et la morphologie des algues, rappellent tout de même que nous en sommes bien éloignés. Nous courons dans le sable, ramassons des coquillages et des cailloux, escaladons les rochers... Pas très exotique, mais sympa ! J'ai même la chance d'apercevoir à une trentaine de mètres de moi un phoque se mettre à l'eau, sans doute surpris de trouver quelqu'un dans ce recoin isolé de la baie. Par contre, petite déception du côté des dauphins, dont on nous avait dit qu'ils venaient souvent tout près de la côte. Pas grave : on en verra en Nouvelle-Zélande ou ailleurs !

Avouez que l'on s'imagine sans problème à 10 000 km de là, au bord de l'Atlantique, non ?


Si l'on excepte l'architecture locale, on retrouve aussi en courant dans les dunes des sensations familières (Ah ! la dune du Pyla...)

Pour changer, c'est Norah qui remporta ce jour-là le prix d'endurance sur sable...

... par forfait de l'adversaire !

La ressemblance avec l'Ouest français ne se limite pas aux paysages. Certains éléments du décor manquent même franchement d'exotisme...

Mais quand des condors jouent le rôle des mouettes, on se rend bien compte qu'on est ailleurs !

En tout cas, la côte était magnifique !
Vue sur la plage de Pucatrihue...

...dont le pont me paraissait bien frêle par rapport au panneau routier qui annonçait avec confiance "20t max" !
Et débrouillez-vous avec ça !

La plage de Manzano, au bout du bout du chemin...
Malgré la présence de quelques bateaux, nous ne rencontrâmes pas âme qui vive à Manzano...

...mais peut-être quelques âmes qui ne vivent pas, ou ce qu'il en reste !

Ah l'escalade de rochers sur la plage ! Toute mon enfance !

Comme il se doit, un beau coucher de soleil vint conclure ces deux belles journées !

Le dernier jour, ayant exploré toute la partie de la côte que nous pouvions atteindre en voiture ou par de courtes marches, nous sommes allés dans l'intérieur des terres, à l'est d'Osorno jusqu'à la petite ville d'Entre Lagos, qui dispose d'une jolie vue sur un lac et les volcans environnants. Mais comme souvent lorsque nous étions à Puerto Varas, ces montagnes ne nous sont apparues que comme des cônes tronqués, car les nuages, de retour, enserraient les sommets. Le grand intérêt d'Entre Lagos, pour les filles, a consisté en deux toboggans géants !

Un lac gris, un ciel gris, des volcans voilés, ça ne vous rappellent rien ? Nous, hélas, si !
Alors, c'est pas du toboggan de compèt', ça ? En tout cas, on voit que les Chiliens sont loin d'être paranos sur les normes de sécurité pour jeux infantiles...

Attention : vous avez sur cette image l'unique point d'intérêt de toute la ville d'Osorno ! C'est dire.


De retour à Osorno, nous rendons la voiture, et prenons le bus de nuit pour Valparaiso, où nous passons nos derniers jours sur le territoire sud-américain. A suivre dans quelques jours, dans un autre article...

J'écris ces lignes alors que nous partons vers l'aéroport, où nous attend l'avion qui va nous emmener à Tahiti. Une certaine excitation règne dans la famille, car je pense que nous attendons tous beaucoup de notre séjour dans les îles. Espérons qu'elles soient à la hauteur !


Renaud