En jetant un regard dans le rétroviseur, je m'aperçois que nous avons carrément omis d'écrire notre second rapport d'étape (un par continent !), lorsque nous avons quitté Darwin il y a déjà presque deux mois de cela. Il est grand temps que je rattrape ici cet oubli, en espérant que ma vieille mémoire (la quarantaine approche !) ne me fera pas défaut après tout ce temps...
Budget :
Alors là, pas de surprise, l'Océanie nous aura coûté entre un peu et beaucoup plus cher que l'Amérique du Sud.
En tête de classement, et de très loin, la Polynésie, où nous avons joyeusement explosé le budget quotidien moyen fixé pour ce tour du monde. L'hébergement est certes un peu cher, même si nous avons parfois trouvé des tarifs très raisonnables, comme à Moorea. Mais ce sont avant tout les transports intérieurs (vols d'Air Tahiti), qui auront grevé notre budget. On peut y ajouter aussi, bien sûr, mon idée saugrenue de passer mon premier niveau de plongée, même si, il faut le noter, les tarifs n'étaient pas supérieurs à ceux pratiqués en métropole.
Australie et Nouvelle-Zélande sont des destinations réputées onéreuses. C'est pourquoi nous avions opté pour le camping, plus économique. Effectivement, il nous a fallu surveiller de près les prix dans les supermarchés, et surtout faire presque totalement une croix sur les activités du genre sortie en mer, tour d'avion, parcs d'attraction... et même certaines visites de musées. En procédant de la sorte, nous avons pu rester dans nos limites, assez confortablement pour la Nouvelle-Zélande, de façon beaucoup plus serrée pour l'Australie. Plusieurs explications à cela : 1) en partageant les frais avec Jean-Claude et Huguette, qui nous avait rejoints pendant trois semaines en NZ, nous avons sans doute réalisé quelques économies; 2) en raison des distances à parcourir, et du type de carburant (essence en Australie, gazole en NZ), le budget "essence" a été plus lourd côté kangourou que kiwi; 3) La location du camping-car elle-même s'est avérée 20% plus chère en Australie, en partie parce que nous n'avions pas, contrairement à la Nouvelle-Zélande, réservé un an en avance.
Au final, et grâce au coût plus modéré de la vie en Amérique du Sud, nous avons abordé l'Asie un peu en-dessous de notre plafond. Ouf !
Transports :
Changement radical de mode de transport par rapport à l'Amérique du Sud. En Polynésie, nous avons, lorsque la taille de l'île le justifiait (Tahiti, Moorea, Raiatea), loué une voiture, au moins pour une journée. Rien de bien difficile, l'état des routes étant tout à fait correct, et les distances peu importantes.
En Nouvelle-Zélande et en Australie, vous l'avez compris, ce sont ces bons vieux Toyota Hiace qui ont constitué à la fois notre moyen de transport et notre hébergement. C'était là une première pour nous, et nous en garderons un très bon souvenir. Quelle impression de liberté de pouvoir parcourir à sa guise ces grands espaces ! Et sans le stress de la conduite en Europe, en raison d'une densité de trafic très basse (sauf dans les grandes agglomérations !) et de la "coolitude" des conducteurs. La boîte de vitesse automatique, que l'on trouve presque sur tous les véhicules, apporte aussi un certain confort : c'est ça de moins à penser ! Bien sûr, il y eut quelques moments un peu "chauds" lors de l'adaptation à la conduite à gauche, de l'éclatement de notre pneu sur l'autoroute, à peine sortis d'Auckland, ou du "boum" contre une barrière, lors d'une manœuvre, en cherchant désespérément la pédale de frein alors qu'une tong traîtresse avait glissé du pied !
On l'a vu dans la rubrique "Budget", l'essence a représenté une dépense importante. Le prix du litre est assez bas dans les régions peuplées (moins de 1 euro), mais il grimpe vite dans les coins plus reculés, lorsque les stations services se retrouvent séparées de 150 ou 200 km ! Et puis, forcément, avec une conso de 10 litres au 100 (version Diesel), ou 13 litres (version essence), il fallait faire le plein souvent...
Argent :
En Polynésie, nous n'avions pas prêté attention, avant notre départ, au fait que les plafonds de retrait et de paiement par carte sont nettement plus bas qu'en métropole. Et comme la vie y est un peu plus chère...
Comme, de toute façon, nous n'avions à l'époque pour ainsi dire plus de cartes bancaires (souvenez-vous de l'épisode des cartes piratées), nous avons payé beaucoup de choses en liquide, grâce au soutien de notre "base arrière" et à Western Union !
En Australie, et plus encore en Nouvelle-Zélande, il est bien rare de ne pouvoir payer par carte, même dans les régions les plus reculées. C'est quand même pratique de ne pas avoir à chercher partout un distributeur, ni de garder constamment un œil sur l'épaisseur des liasses de billets en stock !
Nourriture :
Dans ces contrées, pas plus de risques sanitaires à craindre qu'en Europe, évidemment. La Polynésie fut l'occasion de goûter quelques spécialités succulentes (ah, le poisson cru au lait de coco !), tout en retrouvant certains produits "bien de chez nous", souvent au prix fort !
On ne peut pas dire qu'un voyage en Australie ou en Nouvelle-Zélande se justifie pleinement du point de vue gastronomique. Certes, c'était sympa de retrouver là-bas du "fish&chips", par exemple, juste avant de se rappeler que ça n'est pas si bon que ça, surtout quand c'est gorgé d'huile de friture ! Il faut dire aussi que nous n'avions guère les moyens de nous payer des restaurants haut de gamme, tout juste quelques salades et sandwichs dans les cafés... Nos meilleurs souvenirs culinaires dans ces contrées seront ceux des restaurants asiatiques (indiens, thaïs...), au rapport qualité-prix imbattable !
Santé :
Nous ne nous attendions pas à des difficultés particulières en Polynésie, et nous avons donc appris avec un peu d'inquiétude que sévissait là-bas une épidémie de chikungunya. On a donc investi dans les répulsifs, mais cela restait tout de même un motif de préoccupation, car il n'est jamais possible d'éviter 100% des piqûres. Heureusement, nous sommes passés à travers les gouttes (on l'aurait eu mauvaise de passer la moitié de notre séjour sur place au lit !)
En Nouvelle-Zélande, c'est bien simple, il n'existe à peu près aucune espèce dangereuse pour l'homme ! On peut donc randonner le cœur léger, même au plus profond des forêts... Attention toutefois, je n'ai pas dit qu'il n'y avait aucune espèce "embêtante". Les
sandflies peuvent vous gâcher une soirée comme les pires des moustiques !
Pour l'Australie, c'est assez différent : la liste des araignées, scorpions, serpents, reptiles, méduses, poissons à éviter est longue comme le bras, et on ne peut s'empêcher d'y penser de temps à autre, lors des balades dans le "bush", ou en sortant du camping-car de nuit pour aller aux toilettes ! Mais comme pour les agressions au Brésil, et même encore davantage, le danger perçu est bien supérieur au danger réel. C'est tout juste si nous croiserons la route d'un serpent et de quelques araignées, qui chercheront à nous fuir plutôt qu'à nous causer le moindre mal. Quant aux crocodiles, ils resteront désespérément absents de notre parcours...
Sécurité :
Pas de problème particulier en Polynésie, surtout hors de Papeete. La Nouvelle-Zélande est probablement dans le Top 3 des pays les plus sûrs de la planète, et l'Australie ne doit pas être loin derrière !
Langues :
Je ne compte plus les fois où Norah et Iris nous ont déclaré : "La Polynésie, c'est super, et en plus on parle français !" Mes filles ne sont décidément pas de futures spécialistes des langues étrangères...
Je redoutais un peu l'accent des Kiwis et des Australiens. Il est vrai que chez certaines personnes, c'est assez compliqué de comprendre quelque chose, mais dans l'ensemble, on s'en sortait plutôt bien, je trouve.
Hébergements :
En Polynésie, nous avons navigué entre location d'appartement ou de bungalow à Tahiti et à Moorea, et petites pensions à Raiatea et Maupiti. Les tarifs nous ont semblé élevés à Tahiti, mais un peu moins ailleurs.
Si nous avons eu la chance de trouver un appartement bon marché à louer à Auckland, ce ne fut pas le cas à Sydney. Même sans être dans l'hypercentre, il a fallut débourser près de 100 € par nuit. Cela restait cependant préférable à l'hôtel (70 € pour une chambre très spartiate à Melbourne, et même 120 € le long d'une rocade entre Perth et son aéroport...)
Du coup, le camping s'est imposé, et nous avons alterné entre sites gratuits ou pas cher, et camping mieux équipés (courant électrique, douches avec eau chaude, et parfois piscine !) Amusant, car nous passions ainsi assez régulièrement de sites "routards", avec une majorité de jeunes couples en campervan, à des campings plutôt orientés "retraités", ou "familles" en période de vacances. Les tarifs de la Nouvelle-Zélande et de l'Australie pour ces campings sont assez voisins. Par contre, les campings australiens étaient souvent un peu moins bien équipés, en particulier en termes de cuisine, qui se résumait souvent à des barbecues mis à disposition.
Ne souhaitant pas courir de risque, nous ne nous arrêtions que dans des sites gratuits explicitement autorisés pour le camping (ou décrits comme tels dans les applications que nous avions téléchargées avec la liste des campings). Ils sont souvent plus nombreux en Australie, surtout pour les camping-cars non-autonomes (comprendre : sans toilettes), qu'en Nouvelle-Zélande, bien que cela varie beaucoup d'une ville à l'autre. Parfois, il nous a ainsi été possible de stationner sur un parking gratuit en bord de mer, en pleine ville, avec toutes les commodités à proximité (toilettes, jeux pour enfants, barbecue gratuit !)
Sites préférés :
Ils sont nombreux :
- Polynésie : partout ! mais en particulier Moorea et son lagoonarium et Maupiti avec sa petite plage
- Nouvelle-Zélande : Rawene, dans le Nord, les volcans du Tongariro, Milford Sound, le Mont Cook, la péninsule de Fairbanks et la région de Wanaka
- Australie : Le Jervis Park, le Wilson Promontory Park, Le Karijini Park, le Litchfield Park, Broome
Sites où l'on n'est pas allés mais on le regrette (programme d'un prochain tour du monde ?) :
- En Polynésie : la prequ'île de Tahiti Iti, les Marquises, les îles Australes, les Tuamotu
- En Nouvelle-Zélande : le Coromandel (loupé à cause de notre incident de pneu... Et de la tempête !), le cap Reinga (extrême Nord), de nombreuses "Great Walks" (belles randonnées de plusieurs jours)
- En Australie : la barrière de corail, Brisbane, Uluru, les Kimberleys
Ecole :
Après un gros "reboot", nous avons repris le programme de CM1 pour Norah avec les supports disponibles sur le site de "l'Académie en ligne", beaucoup plus fouillés que le livre que nous avions pris avec nous. Nous nous concentrons toujours beaucoup sur le français et les maths, tout en complétant avec des leçons d'histoire-géo et de sciences qui tournent souvent à la discussion à bâtons rompus. Quant à l'Anglais, il y a du progrès, grâce à l'étude d'une version "light" de Robinson Crusoe que nous avait prêtée les institutrices.
Du côté d'Iris, nous naviguons à l'aveuglette. Le nouveau cahier "niveau grande section" que nous avions acheté à Tahiti a été terminé aussi vite que le premier. Du coup, nous inventons quelques activités (mots croisés, petits problèmes de maths) pour maintenir les acquis. En assistant aux leçons pour sa sœur, Iris a aussi appris bien des choses hors programme pour elle : les atomes, l'histoire, l'électricité, la lumière... Elle a aussi bien commencé le déchiffrage des mots (j'espère qu'elle ne s'embêtera pas trop l'an prochain !)
Bagages et équipement emporté :
Notre équipement s'use peu à peu, surtout au niveau des vêtements. Il a ainsi fallu remplacer slips, chaussettes, T-shirts, et parfois pantalons pour les filles. Norah fait également une grande consommation de tongs ! Côté électronique, notre appareil photo commence aussi à être fatigué, avec un stabilisateur d'images qui souffre de Parkinson et des plantages toutes les 30 secondes. Il faut dire aussi qu'il a connu plusieurs chutes au cours de notre périple...
Dernier investissement en date : une tondeuse pour pallier au faible nombre de salons de coiffures dans certains recoins de l'Australie !
Heureusement, nous avons pu, à Tahiti, en Nouvelle-Zélande, puis après notre arrivée en Indonésie, donner à de généreux bienfaiteurs certains livres et souvenirs, qui ont ainsi déjà été rapatriés en France et n'encombrent plus nos sacs...
Dernier bilan à venir : celui de la fin, lorsque nous rentrerons dans maintenant moins d'un mois !!
A bientôt
Renaud