mardi 21 juillet 2015

Heureux qui, comme Ulysse...

Laissant derrière nous le Japon, où le cyclone 1511 n'aura finalement laissé que beaucoup de pluie, mais peu de vent, nous avons gagné Doha. Dix jours auparavant, nous avions obtenu de l'agence de voyage de pouvoir raccourcir de 24 heures notre séjour qatari. La mi-juillet est en effet la période la plus chaude dans le Golfe Persique, et nous n'étions guère enthousiastes à l'idée de prolonger plus que nécessaire cette escale.

Je n'ai, hélas, pas d'image à vous montrer du tronçon d'autoroute et des quelques rues que nous avons parcourues en taxi. Honte à nous, nous n'avons pas même sorti l'appareil photo du fond du sac à dos où il se trouvait ! Mais où sont donc passés les Barbarr avides de découvertes qui avaient quitté la région bordelaise 11 mois plus tôt ? Rassurez-vous, ce sont (presque) les mêmes, peut-être juste un peu fatigués par le décalage horaire !

Du Qatar, nous retiendrons donc une sensation de chaleur assez extrême, encore que supportable, car sèche. Un peu l'impression de se balader dans un four : le moindre objet métallique, même à l'ombre, est chaud au contact. L'eau du robinet elle-même, malgré la climatisation de l'hôtel, arrivait directement à 40°C. On avait donc le choix entre une douche très chaude, ou alors bouillante ! Par contre, le hall de l'aéroport est consciencieusement refroidi à 20°C, ce qui n'apparaît pas comme très pertinent (euphémisme), puisqu'il fallait alors impérativement sortir les polaires, pour leur ultime utilisation !

Nous sommes donc arrivés, fourbus, à Roissy, où nous avons retrouvé Floriane et François, avant d'attaquer le tout dernier trajet de ce tour du monde : Paris - Les Sables d'Olonne en TGV (ouais, ça fait un peu moins rêver que Papeete - Auckland, je sais)  En nous arrêtant le temps d'un café à la gare Montparnasse, nous avons pu vérifier le cliché sur l'amabilité toute relative de certains serveurs des établissements parisiens : c'est 100% authentique ! Mais pourquoi tant de haine, alors que c'est avec le sourire que nous avons été accueillis partout ailleurs ?

Après un voyage sans histoire (mais animé, grâce à une colonie de vacances qui faisait aussi le trajet jusqu'en Vendée !), nous sommes descendus sur le quai de la petite gare sablaise. Pas beaucoup plus reposés que la veille au soir, en raison d'une horloge biologique qui s'obstine à nous réveiller à quatre ou cinq heures du matin. Et là, ce fut un sacré choc ! Au bout du quai, un comité d'accueil surprise nous attendait, avec force banderoles ! Il ne manquait que la fanfare municipale... La famille s'était déplacée pour nous escorter jusqu'à la maison et fêter dignement ce retour ! Comme quoi, ça a du bon, de rentrer !

L'unique photo de ces deux derniers jours de voyage. Mais pas la moindre !



A bientôt pour faire ensemble le bilan de ce périple.


Renaud

jeudi 16 juillet 2015

Les Barbarr au pas de course




Pour cette seconde semaine au Japon, nous sommes passés en mode "vacanciers normaux". Vous savez, ces "usual tourists" qui, n'ayant qu'une semaine ou deux devant eux, sont contraints de courir d'un bout à l'autre pour en voir le plus possible. Ô, qu'il était doux jusqu'ici de se dire que nous avions le temps !

Mais à l'heure où je vous écris, trois jours à peine nous séparent de notre retour sur le sol métropolitain. Une misère ! Et donc, bravant les intempéries et les handicaps physiques (j'y reviendrai), nous avons employé au mieux les quelques jours dont nous disposions pour visiter les villes de Hiroshima, Nagasaki et Osaka, avec une petite escale sur l'île de Myajima et une visite au château médiéval de Himeji.

Comme je le laissais entendre, le mauvais temps nous a accompagné presque jusqu'au bout. Le soleil nous a fait la grâce de se montrer pendant deux jours, histoire de souligner, avec ironie, combien sa présence enjolivait les photos, un brin grisâtres sans lui... Mais la pluie est revenue, car un cyclone tropical (rien de moins !), doit passer à quelques 150 km à l'ouest, cette nuit ! Nous espérons simplement qu'il ne retardera pas trop le décollage de l'Airbus qui doit nous ramener un bon nombre de fuseaux horaires vers l'Ouest, jusqu'au Qatar.

C'est d'ailleurs en coup de vent que nous avons une première fois traversé Hiroshima, avec cependant une visite incontournable pour les filles au mémorial de la Paix.

Derrière le parc du Mémorial pour la Paix, l'un des seuls bâtiments à être resté partiellement debout, après l'explosion. Un témoignage parlant des souffrances de la ville et de ses habitants.
Notre but était de nous rendre à Nagasaki dès le vendredi soir, afin d'y passer le week-end avec Patrick et sa fille Haru. Ils ont eu la gentillesse de nous promener dans la région, pour nous faire découvrir des lieux que nous n'avions pas visité lors de notre précédent voyage au Japon. Un grand merci d'ailleurs à Patrick pour avoir enchaîné les heures de route, car la perte de nos permis de conduire internationaux en Australie nous interdisait de prendre le volant... Les filles ont eu aussi le bonheur de trouver en Haru une super copine avec qui jouer, même si celle-ci débutait en français, et si la connaissance du japonais par notre progéniture était inexistante... Comme quoi, on peut surmonter la barrière de la langue !

A Nagasaki, ces équipes bariolées se sont prêtées obligeamment à la prise d'une photo. Mais que faisaient-elles là ? Pour nous, cela reste un mystère...

L'imposante structure du temple de ???
(Patrick, au secours ! Rappelle-nous son nom !)

Au moins la pluie ajoute-t-elle quelques jolis reflets sur les tuiles du temple...

Les Barbarettes en compagnie de Patrick et d'Haru

Le château de Kumamoto. Il a fallu faire un peu de route, mais cet édifice le mérite !

Les filles étaient parfois calmes...

... et parfois un peu moins (avec une bonne note artistique pour Iris sur ce cliché) !

Tout autour du château, la ville de Kumamoto contraste avec l'élégante forteresse !

Puis nous avons pris le chemin du retour, en retournant passer deux nuits à Hiroshima. Cela donna à Muriel et aux filles l'occasion de visiter un autre château, et à nous tous de prendre le ferry pour l'île de Myajima, très photogénique avec son torii flottant, ses multiples temples, et ses pentes escarpées.

Le château d'Hiroshima

Plusieurs des symboles de Myajima : le torii, la lanterne, le daim... et l'Iris !

Chance : les filles ont pu apercevoir un mariage au temple d'Itsukushima

Impressionnante pagode à cinq étages, non loin du temple

Iris a eu l'occasion "d'enfiler" les habits traditionnels d'une Japonaise.
Comment ? D'un Japonais ? Mais le chignon ? Ah bon, d'accord...

Avec un peu de soleil, Myajima devient magique !

Version japonaise de Blanche-Neige, avec Bouddha dans le rôle du prince endormi...

...et ces petits personnages dans celui des sept nains (il y en a un peu plus, c'est vrai) !

 Sur le chemin d'Osaka, nous avons aussi pris le temps d'un arrêt de quelques heures à Himeji, petite ville qui héberge l'un des plus célèbres châteaux du pays (eh oui, encore un !) Celui-ci, qui a réouvert au printemps après quelques années de travaux de rénovation, était éclatant sous le soleil !

Le château d'Himeji, resplendissant sous un ciel d'azur...

... et la désormais traditionnelle pose "Zéro-G" !

La vue depuis le donjon : pas mal, non ?

Un grand merci au Shinkansen, qui nous aura permis de parcourir en un temps record tous ces kilomètres, avec une ponctualité qui laisserait rêveurs bien des planificateurs de la SNCF !

Dernière escale japonaise, Osaka est une ville très active, et peuplée ! Si l'on n'y trouve que peu de  constructions traditionnelles (il faut pour cela se rendre à Kyoto ou à Nara, toutes deux situées à proximité), il semble que déambuler dans les rues et les grands magasins offre un spectacle réjouissant, si j'en crois le récit des filles. En effet, des différents lieux décrits dans cet article, il en est une bonne moitié que je n'ai pas pu visiter par moi-même, en raison d'une méga-tendinite qui a eu la bonne idée de s'installer dans mon pied gauche ! Vous saisissez j'espère l'ironie du titre...
Pas trop de regrets quand même, car j'avais pu voir la plupart de ces lieux lors de notre voyage précédent. Mais il n'en reste pas moins que cette dernière semaine de voyage a, pour moi, un peu la saveur douce-amère des glaces au macha (le thé vert, très bon dès qu'on lui adjoint une bonne quantité de sucre... ce que les Japonais ne font pas !)


Les rues d'Osaka, aux enseignes aussi discrètes que stylées...

Le King Kong local, en pleine ascension de gratte-ciel...


Quel dommage qu'elles n'aient pas jugé bon d'acheter ce masque ! Ah, si j'avais pu les accompagner !


Prochain et dernier rendez-vous dans quelques jours, pour faire le bilan de ce qui fut pour nous une aventure extraordinaire...

A bientôt


Renaud

mercredi 8 juillet 2015

Au pays du matin-calme-mais-pluvieux...



Quoi ? Qu'ouïs-je ? Il y aurait une erreur de quelques centaines de kilomètres ? Comment, "le pays du Soleil Levant ?"
Vous êtes drôles, vous ! Encore faudrait-il qu'on puisse le voir, le soleil ! Car depuis notre arrivée ici, la couleur du ciel hésite fortement entre gris plus que moyen et noir clair. Avec le niveau d'humidité correspondant, bien sûr. Petit détail que nous avions négligé lors de la préparation de ce tour du monde : le mois de juillet correspond, au Japon, à la saison des pluies. Alors qu'à peine un mois plus tard, comme nous en avions fait l'expérience il y a sept ans, une bonne grosse chaleur tropicale s'installe... Bref, il faut bien viser !

Par contre, malgré ses 13 millions d'habitants, Tokyo nous a semblé, oui, presque calme au premier matin de notre séjour nippon. Nous étions tellement habitués à zigzaguer entre les scooters pétaradants ! Du coup, c'est un confort que de pouvoir marcher dans la rue sur un vrai trottoir, sans devoir sans cesse vérifier l'absence d'obstacle ou de trou dans le sol. De pouvoir aussi traverser une rue sur un passage piéton en ayant la certitude que le trafic automobile va bel et bien s'interrompre au feu rouge !

Première étape sur notre trajet, le quartier "geek" d'Akihabara, fantastique concentration de magasins d'électronique et de mangas. Les immeubles sont couverts de panneaux et d'écrans publicitaires. Dans la rue, des animateurs crient au micro des promotions  certainement incroyables, d'après leur ton, mais totalement incompréhensibles pour nous. Cette ambiance valait bien un petit détour, et puis notre fidèle appareil photo accusait bien son âge, depuis quelques temps... A moins qu'il ne s'agisse des quelques traumatismes qu'il  subi lors du voyage ? Aussi fallait-il lui trouver un remplaçant. Ce qui fut fait, avec un rabais de 30% sur le tarif pratiqué sur notre territoire. Tout n'est pas forcément cher au Japon !

Afin de changer un peu d'air, nous avons ensuite arpenté les allées des parcs des quartiers de Shinjuku, d'Harajuku et de Ueno. Nouveauté pour nous, nous sommes aussi allés au musée d'Edo-Tokyo, qui présente l'évolution de la ville depuis le XVIIe siècle, au travers de belles maquettes, et autres reconstitutions de bâtiments d'époque. Enfin, un petit tour dans les "mecques" du shopping que sont Shibuya et Ginza, sans pratiquement rien acheter, ce qui est un exploit !

Le "Mangaland" d'Akihabara, surprenant ! On reste ébahis par la quantité de figurines ou de poupées personnalisables proposées dans ses boutiques (même s'il s'agit à 90% de robots armés jusqu'aux dents, si j'ose dire, ou de nymphettes aux poumons surdimensionnés, ce qui n'a pas échappé à la sagacité de notre progéniture...)

Les demoiselles de Tokyo...
On vous épargne la bande-son !

Vu ce qui reste de mes quelques rudiments de japonais, ne comptez pas sur moi pour tenter d'y comprendre quelque chose. Mais, c'est joli, non ?

L'un des étangs du beau jardin japonais de Shinjuku-Gyoen

Monumentaux, les torii qui mènent vers le sanctuaire Meiji ! Nos Barbarrettes sont à peine visibles...

Les temples les plus fréquentés proposent ce genre de plaquettes pour y inscrire les prières de votre choix. J'ignore ce que signifie celle-ci, mais il doit y avoir une histoire d'amour derrière...

A Shibuya, on croise de drôles de bestiaux sur les murs des immeubles

L'une des belles maquettes montrant à quoi ressemblait Edo à l'époque

Norah a trouvé un boulot de pilote de tuk-tuk, et une première cliente !

A Tokyo, non seulement il y a des plaques d'égouts (et c'est un fameux progrès par rapport à, par exemple, Makassar), mais en plus, elles sont belles !


Ginza, le quartier des grandes marques, offre à la vue plusieurs façades originales

Même un samedi après-midi à Ginza, grâce à la fermeture de certaines rues au trafic, l'affluence reste gérable... Tranquille, qu'on vous dit, le Japon !

Bien évidemment, les enseignes et les rayons regorgent de dessins "Hello Kitty". Ici, les filles posent avec des concurrents de ce petit chat certes "trop mignon", mais aussi un peu trop présent !









Après Tokyo, et comme en 2008, un shinkansen nous a conduit à Kyoto, la ville aux 1001 temples. Littéralement, et même si elle présente une façade très banale au premier abord, la ville compte plusieurs centaines de temples bouddhistes et shintoïstes, dont beaucoup sont remarquables. Il nous faudra certes composer encore avec les intempéries et les travaux de réfection de certains de ces édifices. Mais leur multitude nous a permis d'en choisir que nous n'avions pas eu le temps de voir il y a quelques années, comme le Kinkaku-Ji (Pavillon d'Or).  
La gare de Kyoto elle-même, par ses proportions gigantesques et son architecture audacieuse, mérite une petite visite

Les toitures présentent souvent des petits détails tout en finesse...


Particularité de Kyoto : nombre de touristes japonaises (mais pas que), choisissent de louer un kimono traditionnel pour la visite des temples. Il faut reconnaître que ça a de l'allure !

De notre côté, la garde-robe n'est pas aussi flamboyante (qu'est-ce qu'on sera contents de pouvoir porter autre chose dans quelques semaines !), mais le moral est bon et l'on apprécie les visites !

L'une des nombreuses pagodes, disponibles en deux teintes : bois foncé ou "orange search-and-rescue". Un peu de couleur dans le paysage !

Jardins magnifiquement entretenus (et bien arrosés), temples centenaires, odeur de bois...

Le plus beau lotus que nous avons croisé... Il était en pot, mais ça ne se voit pas !

Devant chaque temple, la petite fontaine de purification et les "louches" pour puiser l'eau

A en croire le petit guide distribué à l'entrée, le jardin de ce temple a fait l'objet d'une conception extrêmement élaborée, il y a quelques siècles, jusque dans les proportions des "collines" ou l'emplacement des "rochers" et des "cascades". C'est vrai que c'est joli...

Que ce soit dans certains temples ou dans l'appartement que nous louions à Tokyo, je me suis vite aperçu que je dépassais la taille du Japonais moyen. Et de plusieurs centimètres !

Surprise, des hérons en pleine ville, à Kyoto !

Le Pavillon d'Or. Même sous une pluie battante, c'est une chouette idée que de recouvrir un bâtiment de feuilles d'or, pour faire de belles photos !
Pour nos repas du soir, nous écumons régulièrement les rayons bento des magasins. Ça a quand même un autre style qu'une Pasta Box !

Petit coup de cœur de notre voyage de 2008, nous somme retournés au sanctuaire de Fushimi, avec ses 10 000 torii.

C'est comme ça sur 4 km, donc non, "aux 10 000 torii" n'est pas une exagération manifeste !

Chaque torii étant "sponsorisé" par un particulier ou une entreprise, il paraît que les inscriptions ont un petit côté "pub". Mais quand on n'y comprend rien, ça peut tout aussi bien passer pour des prières shinto !

Très présents, les renards se retrouvent dans tous les petits sanctuaires disséminés au fil du chemin

Que ce soit à Tokyo ou Kyoto, nous avons donc cherché à retrouver les lieux que nous avions déjà bien aimé, pour le plaisir de les montrer aux filles, tout en alternant de temps en temps avec des nouveautés. Le résultat ? Eh bien, au-delà des "c'est moche", "j'en ai marre des temples", "je veux rentrer à l'appartement", assez fréquents (ne faites jamais d'enfants !), nous avons  l'impression que le Japon plaît vraiment à nos deux monstresses. En quelques jours à peine, Norah l'a même hissé en seconde place de son Top 5 des meilleures destinations de ce tour du monde !
Tour du monde qui touche d'ailleurs à sa fin, très rapidement, puisqu'il nous reste à peine une dizaine de jours avant de débarquer triomphalement à Roissy, et de retrouver les joies du RER ou de la circulation parisienne. On le touche donc du doigt ce retour, à la fois tant attendu (même par nous !) et tant redouté. C'est donc avec des sentiments très mitigés que nous vivons les derniers instants de cette parenthèse enchantée.

A bientôt pour les derniers articles, et merci à vous pour les petits commentaires ou messages !

Renaud