jeudi 28 mai 2015

Hors-série : Petite pause iriséenne

En attendant notre embarquement vers les îles Togian, nous passons la nuit dans la modeste bourgade d'Ampana.

Ayant quelques heures devant moi, j'en profite pour recopier ici un petit récit imaginé par Iris, qui avait envie à son tour de publier sur le blog un texte de sa création. Evidemment, il intéressera au premier chef les grands-parents, qui ne pourront manquer de déclarer leur petite fille formidable. Pour les autres, je les remercie par avance de leur indulgence.

Voici donc :



Le volcan

Il était une fois quatre amis : Cœur l'éléphant, Arthur le singe, Kecko le lézard et Max le dragon de Komodo. Un jour, Cœur et Arthur se baladaient dans la forêt. A un moment, il n'y avait plus beaucoup d'arbres, et ils aperçurent un volcan en train de fumer : un volcan explosif. Ils eurent peur et firent tout de suite demi-tour pour prévenir leurs amis. Quand Max le sut, il monta dans un arbre et regarda le volcan et la fumée. Il se dit : "Ah, je pense qu'il va entrer en éruption et il faudrait bien déménager." Donc les amis décidèrent de partir. 
Sur le chemin, il rencontrèrent un bébé humain en train de saigner : il était blessé. L'éléphant le mit sur son dos et regarda le volcan. Il vit que la fumée était beaucoup plus grosse et il sentit que la terre se mettait à trembler. Il dit à ses amis : "Fuyons, le volcan va entrer en éruption !"
Ils se mirent à courir encore et encore. Au bout de trois heures, ils arrivèrent à la mer et aperçurent un endroit où ils pourraient loger. Ils construisirent une cabane avec des morceaux de bois. Ils s'occupèrent du bébé : ils soignèrent ses blessures et lui donnèrent de l'eau de coco.
Les années passèrent et le bébé devint enfant. Les animaux retrouvèrent le village de l'enfant et rentrèrent là où ils avaient construit leur cabane. Ils vécurent tous ensemble, très heureux sans n'avoir plus peur de rien.


Évidemment, la fin est un peu expéditive, et l'on sent l'influence de l'Age de Glace, mais au moins un effort a-t-il été fait pour intégrer la faune indonésienne...
A bientôt pour la suite de nos aventure.


Renaud

dimanche 24 mai 2015

Seuls dans la jungle

 


C'est une image, évidemment.
Après quelques jours de relaxation dans la paisible Gili Air, où les véhicules à moteur sont bannis, nous avons regagné Bali. Les uns ont repris l'avion pour Paris, via Singapour, tandis que les autres se lançaient dans la phase suivante de leurs aventures : l'île de Sulawesi. Dans mon imaginaire collectif à moi tout seul, je voyais l'île à moitié recouverte d'une forêt vierge impénétrable. En fait, c'est plutôt un autre type de jungle qui nous attendait.

Les élégants prahus des îles Gili, et la vue sur Lombok, enjolivent le cadre dans lequel nous avons pratiqué snorkelling et canoë à fond transparent, pour voir les zolis poissons

Aux Gilis, le transport des touristes, comme des...ordures se fait "hippomobilement"

Sulawesi, en effet, ce fut d'abord pour nous l'arrivée dans sa capitale, Makassar. Renommée Ujung Pandang à l'indépendance, puis re-renommée Makassar (si bien que les deux noms sont utilisés de façon aléatoire : très pratique !), cette métropole ne nous a pas fait grande impression. Je cite Norah, qui a trouvé là le début d'un bon rap :
A Makassar, c'est le bazar !
Il y a plein de trous dans les trottoirs !

Comme un Kuta puissance dix, la plage en moins. Pour filer la ressemblance avec la station balnéaire balinaise, nous avons d'abord mis longtemps avant de trouver l'hôtel, situé dans une petite ruelle, sans la moindre pancarte, ce qui mit à mal les nerfs de notre chauffeur de taxi. 
La ville est bien moins touristique que Bali. Nous faisons un peu figure de curiosité, et je ne compte plus les "Hello, mister!" dans la rue, ni les demandes de prise de photos à nos côtés! Mais pour la circulation, même topo : il faut avoir le cœur bien accroché pour oser traverser les boulevards... Les trottoirs sont défoncés, lorsqu'ils existent, et les égouts sont à ciel ouvert. Si l'on ajoute, même si je n'ai rien contre la religion musulmane, les appels à la prière des deux ou trois mosquées avoisinantes, entre 4 et 5 heures du matin, on comprendra que l'envie ne nous a pas pris de rester plus longtemps que le strict nécessaire pour définir la suite de notre itinéraire.

Près de la mer, à Makassar, un espace piéton totalement inespéré permettait aux enfants de découvrir les joies de la voiture, de la trottinette et du scooter électrique

Le front de mer nous a même offert - tiens, comme c'est original ! - un beau coucher de soleil...

Seuls Occidentaux dans les parages, nous avons connu un certain succès photographique auprès des promeneurs.
Ici, Norah pose avec joie, après quelques minutes difficiles passées à maîtriser son engin électrique !

Au vu de la pose de cette statue, combinée au sourire horizontal de la lune à l'équateur, nous ne pouvions pas résister à l'envie de faire cette photo !

Faisant le tri parmi les différentes options, nous avons finalement choisi la plus classique : un départ vers le Nord, pour visiter le pays Toraja, avant de gagner un peu plus tard les îles Togian.

C'est ainsi que nous avons débarqué, après 10 heures de bus, à Rantepao, la capitale du Nord-Toraja. Pour une fois, le chauffeur connaissait l'hôtel : ouf ! Nous fîmes aussitôt (que le "hasard" fait bien les choses !) la connaissance d'un guide, John, prêt à nous faire découvrir la région. John, c'est sûr, ça ne fait pas très local... Mais il faut savoir que les Torajas ont subi une évangélisation récente (un siècle à peine), et que les prénoms "bibliques" sont toujours en vogue. Malgré son prénom, c'est donc bien un sympathique jeune homme du pays qui nous a emmené découvrir la culture toraja.

La forme la plus visible de cette culture réside dans l'architecture des maisons et des greniers, très décorés, et possédant un toit à nul autre pareil : élancé, élégant, évoquant les cornes du buffle, l'animal le plus vénéré ici. Si l'on voit assez peu de ces maisons traditionnelles en ville, elles sont encore très nombreuses dans les campagnes, même si des matériaux modernes ont partiellement remplacé ceux des méthodes ancestrales. Et sur fond de rizières et de montagnes, elle contribuent à offrir aux touristes des paysages fabuleux... Jugez plutôt :








 

Nous avons aussi découvert l'immense marché local : buffles et cochons, destinés aux cérémonies, coqs "cocoricant" à tout va, poissons à peine tirés de la rivière, piments multicolores, fruits, tabac, articles en tout genre. Très impressionnant ! Surtout lorsqu'il faut se faufiler entre les buffles, en évitant de passer trop près de l'avant (cornes) ou de l'arrière (bouses) !






Puis notre guide nous a emmenés assister à une cérémonie. En arrivant, nous comprîmes tout de suite ce que "destinés aux cérémonies" signifiait.
Imaginez. Entouré de constructions traditionnelles, le site est jonché de quartiers de cochons fraîchement découpés. Des flaques de sang parsèment le sol. De temps en temps, on entend les cris d'un porc que l'on égorge, tandis que les équarrisseurs officient, et que des hommes équipés de lance-flamme brûlent la peau des animaux (pour en retirer les poils ?). Ambiance... Nos filles sont impressionnées par le spectacle, et nous aussi ! De façon presque incongrue, au milieu du carnage, un groupe d'enfants impeccablement habillés se met à jouer de la musique avec des instruments en bambou...



La promenade dans les vertes rizières, ensuite, fut la bienvenue ! Nous avons également vu les sites funéraires, très importants dans la culture toraja. A flanc de falaise, des grottes, ou bien des trous creusés par les hommes, abritent les cercueils des défunts. Lorsque ceux-ci appartiennent à la caste supérieure, ils sont représentés par une statue à leur image, observant sans lassitude les allées et venues des visiteurs. Certaines grottes importantes sont de véritables catacombes : des ossements et des crânes sont rangés, nombreux, au milieu des cercueils. Décidément, la mort était très présente lors de cette journée...



Pour terminer sur une note plus légère, nous avons pu voir les affiches électorales d'un improbable cousin éloigné ! Nous sommes également passés devant un magasin au nom de "Barito", mais trop vite pour prendre la photo.






A bientôt


Renaud

dimanche 17 mai 2015

Temples et rizières...


... mais aussi volcans et mer, routes sinueuses et scooters innombrables. Ces clichés balinais, cette Asie d'Epinal, existent bel et bien. En quelques centaines de mètres (mais il est vrai qu'ici, les parcourir peut prendre du temps...), on passe de l'animation d'un marché de village au calme (relatif !) de la rase campagne, tout en ayant croisé trois temples et autant de magnifiques points de vue sur les rizières, les cocotiers, les collines ou la côte.

Les rizières offrent souvent un beau paysage, que ce soit grâce au vert tendre des jeunes pousses...

...ou aux reflets dans l'eau des parcelles en cours de piquage. En raison du climat, le riz est récolté trois fois par an, ce qui permet de voir les cultures à tous les stades de maturité.

Près d'Ubud, un temple typique avec ses merus à 3, 5, 7 ou 11 étages

Moitié livrés à nous-même, moitié guidés par Titak (toujours aussi agréable et intéressant dans ses explications sur toutes les facettes de la vie balinaise), nous sommes arrivés au terme de notre seconde semaine sur l'île.
Après Ubud, nous nous sommes d'abord rendus à Munduk, situé près de plusieurs grands lacs, et suffisamment en altitude pour ne pas avoir besoin de climatiseur dans les chambres (au niveau de la mer, par contre, on apprécie !) Ciel un peu plus voilé, qui ne nous a pas empêché de profiter d'une balade en forêt, d'une traversée de lac en pirogue, et d'un panorama somptueux depuis notre chambre.

Le temple d'Ulan Danu Bratan, au bord du lac


Encore mieux lorsque le soleil a daigné se montrer un peu !

Dans la "jungle" (mais le long d'un sentier bien aménagé), les lianes ont donné l'occasion aux filles d'imiter Tarzan (ou Cheetah ?)


 

Après la forêt, retour par le lac, où nous avons pu démontrer, à bord de ces pirogues, nos qualités de pagayeurs...

Iris nous a étonnés en acceptant de poser avec quelques animaux (je vous laisse voir lesquels sur les photos ci-dessous !). Attrape-touriste, oui, mais cela va lui laisser quelques souvenirs, je pense... Puis, direction la côte Nord, plus sèche, histoire de comparer les paysages et l'architecture des temples locaux avec ceux du Sud.

Première étape : la roussette...

...puis l'iguane...


...Et enfin, toujours avec le sourire, un python qui ne devait pas être beaucoup plus léger qu'elle ! Bravo Iris !

En chemin vers Amed, la visite du plus grand temple bouddhiste de l'île nous a permis d'étendre nos connaissances sur la culture religieuse de Bali. Puis nous sommes arrivés à Jemeluk, où nous fîmes escale deux nuits. Là, parenthèse "activités nautiques", pour changer. Snorkelling à quelques mètres du rivage pour certains (dont un baptême de snorkelling pour Jean-Michel, qui a paru apprécier !), plongée pour Iris et pour votre serviteur.

Sur le marché, la variété des bananes
  

Lovina, station balnéaire un peu démodée, mise tout sur les sorties en mer pour aller voir les dauphins, largement présents dans les monuments de la ville. Nous avons déjà donné, et avons préféré nous réserver pour d'autres activités.
Dans un style un peu différent, le temple bouddhiste, extérieur...

... et intérieur

Les nombreux prahus amarrés le long de la côte, pour la pêche et les balades en mer.


Les temples hindouistes du Nord offrent un aspect plus rustique, plus minéral...

Petite particularité de ce temple, la représentation de deux Hollandais au milieu des sculptures, lors des débuts de la colonisation

Iris, très sérieuse, s'apprête à plonger à nouveau


Le "must" de la plongée dans cette région est l'épave d'un cargo américain, coulé lors de la seconde guerre mondiale. J'en serais resté la mâchoire tombante, si le besoin de respirer un minimum ne m'avait contraint à garder la bouche sur le détendeur... Jugez plutôt : requin, barracuda, anguilles, tortues marines de belle taille, cheminement dans plusieurs parties de l'épave, presque entièrement recouverte de coraux, abritant bien sûr leur cohortes de jolis poissons !  Certes, on a vu aussi beaucoup de poissons à palmes et bouteille sur le dos, mais au vu des merveilles sus-décrites, cette plongée reste l'un de mes plus beaux souvenirs. Quant à Iris, elle a pu faire deux petites plongées encadrée par un moniteur, où elle a vu de près quelques poissons-clowns. Ces "Nemos" et leurs anémones ont largement suffi à son bonheur !

Dernière journée avec Titak, ensuite, en redescendant vers le Sud, avec le palais d'eau (un palais royal aujourd'hui reconverti en hôtel), le temple de Goa, construit à côté d'une grotte sacrée, habitée par une nuée de chauve-souris (ça volette, ça piaille... et ça sent un peu  !), et le temple de Besakih. Ce dernier, le plus sacré de Bali, est un complexe très étendu, où de nombreux, et riches, temples "claniques" ont également été construits. Très impressionnant... Très touristique aussi, mais, comme nous étions avec notre guide, nous avons échappé à la plupart des sollicitations des "marchands du temple".

Le palais d'eau (Tirta Gangga), et ses bassins, l'occasion d'une photo de famille



Elle n'a pas l'air commode ! Les statues représentent, à part égale, les divinités et les démons, le bien et le mal...

Nous n'avions encore jamais vu une libellule de ce genre !

Petit arrêt sur la route pour observer la technique locale de production du sel. Ici, pas de larges bassins, mais de petites rigoles remplies régulièrement d'eau de mer, où le sel est récolté après un jour ou deux.

Les chauve-souris grouillent dans la grotte du temple de Goa. C'est un peu la crise du logement là-dedans !

Les merus du complexe de Besakih



Bali aura donc été, à l'exception de Kuta (mais comment ils font, ces Australiens, pour y passer une semaine entière ?), une île très agréable, où nous avons passé des "vacances" (les filles n'ont pas eu beaucoup d'école !) enrichissantes. Sur le plan culturel d'abord, grâce à Titak (terimah kasi !), qui nous en aura appris bien plus en 8 jours que nous n'aurions pu en découvrir par nous-mêmes en un mois. Sur le plan financier aussi (eh oui, il faut bien garder un œil sur les dépenses !), où il s'avère que l'Indonésie, malgré une inflation importante, reste une destination économique. Ici, il est possible de se loger confortablement, tout en se faisant plaisir avec quelques excursions ou activités, pour moitié moins cher qu'en Australie. Ouf !

A présent, nous avons embarqué pour les îles Gili, histoire d'y passer quelques jours au calme, avant de revenir une nuit à Bali et de nous rendre à l'aéroport. Ce sera alors le départ vers la France, pour Jean-Michel et Marylène, et vers Sulawesi pour nous, avec la reprise de nos aventures (sans guide !)

Dernier coucher de soleil sur les rizières


A bientôt. Et un grand merci pour les nombreux commentaires du précédent article !

Renaud