jeudi 30 avril 2015

Le top du Top


Top End : voici le nom de la région où s'achève notre escapade au pays des kangourous. C'est la plus au Nord du Territoire, juste en face de l'Indonésie et du Timor. Ici, on est bien loin des déserts d'Alice Springs, où il nous faudra aller un jour, en mode 4x4, pour pousser un cran plus loin l'aventure.

Le Top comprend grossièrement la région de Darwin, la capitale aux airs de calme bourgade de province, y compris le parc de Litchfield, aux somptueuses cascades, où je vous avais laissés la dernière fois, et la terre d'Arnhem, immense territoire aborigène, peuplé paraît-il de... 17 000 habitants environ ! Entre les deux, le parc de Kakadu, qui s'étend sur plus de 150 km, où nous nous sommes rendus pour la dernière semaine de notre errance australienne.

Très schématiquement, ce parc est composé de grandes étendues de marais, où la mer se mêle aux eaux des pluies torrentielles qui tombent pendant le "Wet", et d'escarpements rocheux, pas très hauts, qui ont constitué pendant des dizaines de millénaires des abris pour les peuples aborigènes. Vu le climat de la région, une grande partie des sites ferme jusqu'en mai ou en juin, pour laisser le temps à l'eau de s'écouler, et aux hommes de refaire les routes. Pour leur laisser le temps aussi de "gérer" la population de crocodiles, histoire de ne faire courir qu'un risque "acceptable" aux touristes.

C'est donc avec un peu d'appréhension que nous parcourons les 250 km qui sépare le Litchfield de Jabiru, la seule ville située au milieu du Kakadu. Pas l'appréhension de se faire dévorer par des reptiles géants (quoique), mais plutôt celle de faire toute cette route pour pas grand-chose. Nous sommes bien vite rassurés : la moitié des sites sont ouverts, même si beaucoup des balades à proximité des rivières ou des lacs (billabongs), restent inaccessibles, les rangers n'ayant pas encore fait le ménage dans la population de sauriens (sans les abîmer bien sûr, les crocodiles étant protégés).

Nous nous rendîmes donc successivement à Ubirr puis à Nourlangie, dont les rochers abritent certains des plus beaux exemples de "rock art" (comprendre "peinture rupestre", pas "reprise des hits d'Elvis en plein air") aborigène. Les rochers eux-mêmes, et les panoramas qu'ils offrent, sont de toute beauté, ce qui ne gâte rien !

OK : sur la photo, on ne réalise pas la taille de la bestiole... Mais on vous jure que d'avoir cela suspendu au-dessus de sa tête en se promenant, ce n'est pas hyper-confortable (hein, Muriel ?) !
Si encore ces araignées faisaient correctement leur boulot en débarrassant les environs des hordes de moustiques qui les infestent...

L'East Alligator River, qui marque la "frontière" avec l'Arnhem Land (pour se rendre de l'autre côté, il faut un permis). Malgré son nom, pas un croco en vue : snif !


Petite promenade à l'ombre des rochers

Sous mon chapeau, la plus intrépide exploratrice de l'équipe

La série "les Barbarr à Ubirr, effet soleil couchant" :




La série "les Barbarr à Nourlangie, pas d'effet particulier" :



Pour les deux derniers jours, retour à la civilisation (que nous n'avions pas vraiment quittée, puisque les "bush camps" où nous avions passé les nuits étaient dotés de douches chaudes : quel luxe en pleine nature !) Nous avons visité l'agréable Darwin, par une chaleur devenue plus supportable que ce que nous avions connu vers Broome. Musée du Territoire du Nord, piscine à vagues en front de mer (avec les crocodiles, les méduses et les serpents marins, les locaux ne sont pas très "bains de mer", et ont préféré construire une piscine...), et petit musée de l'aviation (sur mon idée, est-il besoin de le préciser ?) nous ont occupés lors de ces journées.


Nous avons eu beau scruter partout, c'est au musée que nous vîmes notre seul vrai crocodile (empaillé !)

A côté de la piscine à vagues, la "douche à cloche" (mais non, je ne parle pas de mes filles !)


Norah et le train d'atterrissage d'un B-52 : la belle et la bête !


Enfin, après une matinée de rangement et de nettoyage (c'est qu'on en accumule de la poussière en 50 jours et 9100 km !), nous avons rendu notre fier camping-car, à peine cabossé ! Un chapitre de notre voyage se termine...
Photo d'adieu pour notre Barbarrmobile, qui a fièrement arboré le pavillon noir (depuis la visite de l'expo sur les pirates à Geraldton, bien des semaines auparavant) : 128 jours en camping-car, Nouvelle-Zélande et Australie confondues, ça marque !
A bientôt, et un grand merci pour vos commentaires !


Renaud

vendredi 24 avril 2015

C'est l'été pour la vie, la météo l'a dit...



Vous vous doutez, après un titre pareil, que nous n'avons pas connu beaucoup de précipitations dernièrement... Le soleil règne en effet sur notre route. Notre dernière pluie doit remonter à 3 semaines, et à 2500 km ! La chaleur est parfois étouffante, lorsqu'aucune brise, même la plus légère, ne daigne rafraîchir nos nuits, et que nous n'avons dans le camping-car que quelques ouvertures équipées de moustiquaires. Bien souvent, pas question d'ouvrir la porte en grand, sous peine d'invasion instantanée par toutes sortes de bestioles. Mais, d'autres fois, avec un peu d'air et d'ombre, c'est tout à fait supportable, et cela nous donne - j'espère ! - un avant-goût du bel été que nous espérons avoir à notre retour (histoire de faciliter notre "réinsertion" !).

Nous sommes passés dans le Territoire du Nord, extrémité tropicale du continent australien. Comme nous sommes un peu en avance sur notre planning (en voilà, un drôle de mot ! Rassurez-vous, il n'est pas établi au jour le jour..., mais plutôt à l'échelle du mois !), nous allons pouvoir prendre notre temps avant de rejoindre Darwin.
Les rochers ressemblent beaucoup à ceux que nous avons déjà vus, et maintes fois photographiés, mais un changement bien perceptible s'opère. Ici, c'est la fin de la saison humide, au cours de laquelle des mètres de pluie se sont abattus sur tout le territoire. Du coup, forcément, l'eau n'est plus un problème. Nous avons le bonheur de trouver, même dans les campings les plus basiques, un petit robinet, luxe suprême par rapport à ce que nous avons connu jusqu'ici ! Nous surveillons donc avec un peu moins d'appréhension le niveau de notre réserve d'eau, que nous avions portée à près de 60 litres. Tout à fait exagéré, puisque pour nous, faute de 4x4, point d'outback sur des pistes à moitié carrossables. Sur la highway que nous avons suivie, nous n'avons jamais été à plus de quelques heures d'un point de ravitaillement...

Pas de problème pour boire ou se laver, donc. Mais en voyant la route s'éloigner franchement de la côte, et en sachant celle-ci infestée de bêtes pas très sympas, je me demandais comment nous allions faire pour prendre un petit bain rafraîchissant, de temps en temps (je sais, j'ai des préoccupations de nanti, parfois). Nulle crainte à avoir, l'Australie pense à tout ! L'eau, accumulée pendant les mois précédents, a le bon goût de s'écouler abondamment via de multiples cascades. Et bien souvent, un petit (ou un grand) bassin permet de s'immerger. Ô joie ! La contrepartie : de nombreux sentiers sont encore fermés, la saison touristique ne commençant que le mois prochain.

Mais nous n'avons pas renoncé totalement à la marche, même si, en raison de la chaleur, les distances se sont sensiblement raccourcies... En suivant les sentiers des parcs nationaux, nous découvrons des palmeraies auxquelles je ne m'attendais pas, des rochers d'une forme encore insoupçonnée, et quelques peintures rupestres aborigènes.

Pour couronner le tout, nous avons eu le plaisir de rencontrer une famille lyonnaise en tour du monde elle aussi : Béatrice, Patrice, Maerema et Balthazar. Les filles ont pu jouer et discuter avec des copains de leur âge, ou presque, ce qui n'était pas arrivé depuis bien longtemps, pendant que les adultes papotaient "voyage" de leur côté. Nous avons ainsi passé deux-trois jours ensemble, passant d'une cascade à l'autre, ou devisant autour d'un feu de camp (en faisant griller les marshmallows qu'ils avaient apportés !). Un grand merci à eux pour ces très bons moments !



A bientôt,

Renaud



Lake Argyle :
La nuit fut chaude, mais la piscine à débordement, le matin, nous a un peu réconfortés !

Le lac est une retenue artificielle, mais il est beau !
Keep River et Gregory Park :
Juste après la frontière, après tant de paysages arides, nous avons eu la surprise de découvrir quelques plans d'eau

Néanmoins, le soleil tapait fort, et je me suis exclamé plus d'une fois, à la vue d'un de ces boabs : "Oh ! Une bouteille géante !"

Ces formations rocheuses sont décrites comme des "ruches" sur les panneaux du parc

Les Barbarr arpentent le bush

Un émeu, mets de choix pour les aborigènes

Il faut croire que les grenouilles figurent aussi à leur menu ?
A l'ombre de la falaise, les palmiers apportent une touche nouvelle dans le paysage. Pas de cocotiers, hélas...
  


La Victoria River :
Cette large rivière, infestée paraît-il de crocodiles (on n'en a pas encore aperçu la queue d'un !), démontre elle aussi que nous sortons juste de la saison humide
Les Bitter Springs, et les Edith Falls :
Une eau claire, un fond recouvert d'algues ballottées par le courant, quelques petits poissons, et vous n'avez qu'à vous laisser porter sur quelques dizaines de mètres : le bonheur...

Suite du barbotage à Edith Falls : vu le temps qu'elles ont passé dans l'eau, on a pu mesurer les progrès accomplis par nos filles pour la natation !

Nous n'avons pas testé l'eau de ce bassin-là, mais quel point de vue !
Lichtfield Park :
Là, les termites exagèrent un peu, tout de même ! Il paraît qu'il leur suffit de cinquante ans pour édifier ce genre de "cathédrale"

Les Florence Falls : un peu peuplées, mais aller prendre une douche sous la cascade est un vrai plaisir. Au premier plan, Norah et Maerema papotent...

Un peu plus loin, le même jour, la section féminine de l'équipe profite des bassins de Buley Rockhole




mercredi 15 avril 2015

Sunset départementale

Vous allez penser que je ne me renouvelle guère au niveau des titres (et des sujets de photographie), et vous aurez parfaitement raison. Sans doute, ce manque de renouvellement est-il en accord avec une certaine monotonie des paysages. Comprenez bien : ce n'est pas que l'on s'en lasse, non. C'est plutôt que, depuis le Parc de Karijini, les changements sont lents, progressifs, étalés sur des centaines de kilomètres.

Tout d'abord, nous avons retrouvé une certaine "animation" (tout est relatif), sur la route. En effet, la Highway qui nous a permis de rejoindre la côte relie de nombreuses mines à Port Hedland, un port dédié à l'exportation du minerai de fer. Aussi croisons-nous quantité de "road trains", parfois avec des gabarits impressionnants. Le port en lui-même ne présente que peu d'attrait pour nous, mais nous apercevrons les grues gigantesques et les cargos à quai, visibles à des kilomètres dans ce décor tout plat.

Passé Port Hedland, il nous a fallu avaler les kilomètres, aucune agglomération, même minuscule, n'apparaissant sur la carte avant la ville de Broome. La Highway prend des allures de départementale sous-utilisée, les arrêts se font aux stations services, tous les 2-300 kilomètres, et aux aires de repos où nous campons la nuit venue (c'est-à-dire vers 18 heures : il est pressé le soleil, ici !) Seule pause sur la route : l'unique accès vers la plage de Eighty Miles Beach, où nous nous sommes baignés avec plaisir, car la température dépasse à présent le plus souvent les 35°C.

Arrivés à Broome, nous tombons sous le charme : des couchers de soleil magnifiques sur la plage, et, surtout, PRATIQUEMENT PAS DE MOUCHES !!!   Après les deux semaines précédentes, où le port de la moustiquaire était devenu obligatoire de 8 heures à 18 heures, sous peine de démence immédiate, c'est un tel soulagement ! Pourvu que cela dure jusqu'à Darwin...

Mais revenons aux couchers de soleil. Après Broome, nous avons à nouveau passé beaucoup de temps à rouler, sans guère de choses à voir pour nous divertir. Parfois, au détour de la route (expression amusante, vu la rectitude du tracé), un beu paysage se présente : falaises, escarpements, beau rochers rouges. Hélas, aucune route n'y mène. De plus, écrasés par le soleil et la chaleur, les paysages ne se prêtent pas à de longues séances photo. Forcément, frustrés de l'obturateur que nous sommes alors, nous nous lâchons sur le premier coucher de soleil venu. Quoique, le premier...
Pas tout à fait. Pas du tout, même ! Car nous avons pu contempler, je crois, la plus magnifique série de couchers de soleil, et de tombées de la nuit, de notre existence. Dommage que l'appareil photo, s'il rend à peu près bien les premiers, ne puisse capter convenablement les secondes... Car la Voie Lactée est ici un sacré spectacle !

Nous abordons à présent la dernière phase de notre périple australien : les Territoires du Nord. Dans deux semaines, et 1000 km, nous arriverons à Darwin, non sans avoir au préalable, je l'espère, passé quelques moments mémorables dans les parcs nationaux qui sont sur le parcours. Et vu quelques crocodiles ?

A bientôt

Renaud

Cable Beach (là où arrivait le premier câble télégraphique en Australie...), près de Broome
Port Hedland, et ses milliers de wagons de minerai quotidiens...

L'un des fameux road trains
Un peu long à dépasser, mais la visibilité est bonne et le trafic assez ténu : ça passe !

Voilà le genre de chose que l'on croise sur la route. Tout le monde s'arrête et attend que le "monstre" soit passé

La nuit arrive sur notre aire d'autoroute, et Vénus va se coucher à la suite du Soleil

Eighty Mile Beach : ça tapait, et nous avons oublié notre appréhension des méduses "tueuses" pour un petit plouf !

Elles couraient sur la plage, abritée des alizés...

Iris se tait et la caravane passe...


Les chameaux ne servent plus aujourd'hui qu'à promener les touristes, mais ça fait toujours sensation de les voir sur la plage !

On a même eu droit à des aires de repos avec vue 4* !

Iris grandit peu à peu, mais il y a encore de la marge de progression...


Grotto pool : re-chaud, donc re-plouf !

Je cite : "le plus gros boab (baobab ?) en captivité (sic). 2000 ans, 25 m de circonférence"

Un beau soleil bien rouge à Wyndham