A mi-parcours : retour vers les Alpes

Ça y est : à un ou deux jours près, nous avons fait la moitié de notre voyage ! Est-ce que cela passe vite ? Oui, car on n'a pas l'impression d'avoir quitté la France depuis si longtemps. Mais pas si vite que ça, en fait, car dès que l'on regarde par dessus notre épaule pour voir le chemin parcouru, dès que l'on jette un œil sur les photos prises il y a trois ou quatre mois, on réalise que le voyage a quand même été riche de lieux visités, de paysages contemplés, de régions traversées. Autrement dit, je pense que l'on n'a pas trop perdu notre temps, mais qu'il a au contraire été bien employé à remplir notre vie de nouveautés et de différences. Les coups de blues existent, certes, mais j'ai confiance sur notre capacité à continuer sur notre lancée, pour une seconde moitié de tour du monde aussi enthousiasmante que la première.

En ce qui concerne les prochaines étapes, nous avons tracé, dans ses grandes lignes, notre futur itinéraire australien. Que sera-t-il ? Vous verrez... Il devrait combiner du classique et du plus original. Sachez cependant que nous allons reconduire la formule "camping-car", qui nous sied bien, en la combinant avec un vol intérieur, histoire de voir plus de pays. Il faut dire aussi qu'au vu des prix des chambres d'hôtel australiennes, ce type "d'hébergement" reste un bon moyen de rester dans notre budget.

Pour en rester aux aspects matériels, d'ailleurs, où en sommes-nous ? Ma foi, nous ne nous portons pas trop mal. Le dernier décompte montre que nous maîtrisons correctement nos dépenses, même si la faiblesse de l'euro renchérit un peu le coût du voyage. Il faut dire que nous avons renoncé ces dernières semaines à casser la tirelire pour nous offrir le luxe d'une sortie en bateau, ou celui d'un vol en avion, au vu des prix pratiqués...) Je pense que nous nous lâcherons davantage en Indonésie, où le coût de la vie reste bien inférieur. Quant au matériel, j'ai l'impression que notre sélection initiale d'objets à emporter n'était pas trop mal faite. Il faut dire que l'on avait beaucoup lu sur les expériences précédentes de "tour-du-mondistes" ! Il a fallu racheter des chaussures aux filles, et nous devrons probablement aussi changer leurs pantalons (ça pousse, ces enfants, ça pousse !) Mais nous n'avons pas dans notre stock trop d'objets franchement inutiles, si ce n'est la batterie de médicaments qui ne nous ont pas servi à ce stade, heureusement, ni de manque flagrant.

Trêve d'auto-congratulation, j'en viens à présent au récit de ces derniers jours. Je vous avais laissés la dernière fois à mi-chemin de la côte des Catlins, que nous remontions vers le Nord-Est. Nous avons ainsi poursuivi jusqu'à la péninsule d'Otago, nous arrêtant régulièrement pour une petite promenade (au grand plaisir des filles, comme vous l'imaginez), pour admirer les curiosités naturelles de la côte, ou la faune marine (phoques, otaries, oiseaux marins divers). Cela se fit le plus souvent, hélas, sous un ciel bien chargé. Une petite pause urbaine dans la ville de Dunedin nous a permis de visiter le musée d'art local, conformément à nos habitudes. Puis nous avons choisi de remonter vers le massif principal des Alpes du Sud, que nous souhaitions admirer depuis leur versant Sud-Est, cette fois. Nous avons donc longé la Waikiti Valley, très peu peuplée, au réseau hydroélectrique impressionnant (je ne compte plus le nombre de lacs artificiels et de canaux). Au bout, dans la région du mont Cook, nous avons retrouvé du soleil, au moins en partie, et, ô joie, des sommets escarpés, et enneigés, ainsi que des lacs d'une irréelle couleur turquoise. Cette couleur, presque semblable à celle des lagons polynésiens, provient des fines particules de roches érodées par les glaciers, en suspension dans l'eau. Nous avons pu admirer le mont Cook sous sa couronne de neige et ses glaciers qui fondent à un rythme rapide, comme partout,hélas.
Nous nous adaptons au fur et à mesure à des conditions très changeantes (soleil, nuages, pluie, vent, se succèdent à un rythme rapide...), et décidons ainsi au jour le jour de nos activités, en général de courtes marches.

Les Cathedral Caves, sur la côte des Catlins, de spectaculaires grottes creusées par les vagues dans la falaise

Les Nuggets, avec leur colonie de phoques

La côte est belle, mais pas toujours très ensoleillée...

D'étonnantes formations rocheuses au niveaux des Pyramids, dans la péninsule d'Otago

A Otago toujours, une plage d'un sable exquis, et, tout au bout, les mammifères marins (vus), et les pingouins (pas vus, car ils ne rentrent qu'au crépuscule de leur expédition de pêche)

A quelque distance, plusieurs otaries (que je ne suis jamais sûr de savoir distinguer des phoques, ...) ont récompensé notre longue marche sur le sable

Mine de rien, ce n'est pas si pataud, sur la terre ferme, et des panneaux demandent d'ailleurs aux touristes de rester à au moins 20 mètres, distance sur laquelle ces animaux peuvent sprinter de façon étonnante !

La gare de Dunedin

Dunedin, toujours...

Ah ! Les lacs et leur couleur !

A côté d'un de nos lieux de camping, le lac Ohau

L'un des canaux qui relient les principaux lacs, et l'un des gros nuages qui nous ont fait craindre, parfois avec raison, la pluie !

En route vers le mont Cook (appelé Aoraki, en maori), visible au fond, par delà le lac

Le mont Cook, apparaissant "cornu" depuis notre lieu d'observation

Les "twins" devant le lac de Tasman, résultant de la fonte accélérée du glacier du même nom

Les Barbarr au complet, devant le lac Tasman, avec le glacier tout au fond. Il recule de 400 à 500 mètres par an...

Sur le lac, de nombreux "gros glaçons"

Le lieu valait bien un petit panoramique !

Vu de la vallée d'à côté, le mont Cook n'a plus le même aspect

Détail d'un champ de glace sur les pentes du massif montagneux. La neige est blanche en haut, mais devient bleue en bas après avoir été compactée pendant des années.

J'écris ces lignes depuis un camping quasi-désert (on arrive en fin de saison) au bord du lac Benmore, où, exceptionnellement, nous sommes restés 48h sans bouger. Très reposant ! Mais la météo prévoyant deux jours de beau temps en fin de semaine, nous allons sans doute revenir vers le mont Cook et nous lancer dans des marches un peu plus longues.

A bientôt,


Renaud