Aoraki, autrement dit le mont Cook, nous aura suffisamment séduits pour que l'on répugne à le quitter trop tôt.
Comme je vous le disais dans mon dernier article, nous nous étions repliés pour deux jours à côté du lac Benmore, à quelques dizaines de kilomètres de là, car les conditions météo sur les sommets étaient exécrables en ce milieu de semaine. Là, nous en avons profité pour... ne rien faire, luxe assez rare au cours de ce voyage. "Rien" signifie ici : faire l'école, jouer aux cartes, se lancer dans les essais en vol d'avions en papier à propulsion électrique (pas concluant !) et prendre un petit bain rapide, en raison de la fraîcheur de l'eau.
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Sans moteur, ça vole à peu près bien... Ce ne sera pas mieux avec ! |
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Pendant ce temps-là, Iris fait un peu n'importe quoi |
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Deux courageux au bain, d'autres seront plus frileux... |
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Scène de la vie quotidienne vue par Norah. Honnêtement, ça vaut certaines œuvres vues dans les musées d'art contemporain... |
Ah, j'oubliais : nous avons aussi visité, ou plutôt contemplé de loin, des ruines romaines ! Qui aurait cru que l'empire se fût un jour étendu jusqu'en Nouvelle-Zélande, avant même l'arrivée des Maoris ? Personne, et à juste titre.
En fait, au sein même de notre camping se trouvent les décors à moitié inachevés d'un film (
Sea of Galilee), dont le tournage aurait été arrêté faute de budget. Dommage qu'une clôture (et un gardien !) nous aient empêchés de nous promener entre les temples, les arcs de triomphe et autres palais...
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La ville romaine du lac Benmore |
L'éclaircie annoncée semblant se confirmer pour le week-end, nous sommes alors bien vite remontés vers les montagnes, pour nous apercevoir que cette période de beau temps correspondait à un week-end de trois jours pour les Kiwis. Pour la toute première fois du voyage, nous tombons sur un camping complet (si !) et sur un autre qui n'avait plus qu'une paire d'emplacements disponibles. Un frisson d'horreur nous a alors parcouru (comment ça, j'exagère ?) en pensant aux hordes de marcheurs qui allaient arpenter en tout sens la montagne, tels le Tongariro Alpine Crossing un mois plus tôt ! Nous fonçons donc dès le lendemain matin vers le camping du mont Cook, afin de trouver un emplacement au plus vite. Précaution un peu superflue, puisque nous sommes arrivés dans une averse de pluie et de grésil qui en aurait fait fuir plus d'un. Mais au bout de quelques heures, le soleil promis a pointé le bout de son nez ! Nous avons alors pu profiter de ces superbes paysages, depuis le pas de notre porte, pour ainsi dire, et en se promenant le long de sentiers très (trop ?) bien aménagés. Pas totalement seuls, certes, mais sans trop se marcher sur les pieds avec les autres campeurs et randonneurs... Les parois chargées de glace, qui dégringole de temps en temps en faisant entendre un grondement, forment un décor extraordinaire.
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Le chaos de glace du mont Sefton |
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La barbarrmobile au camping du mont Cook... |
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Les blocs de glace en équilibre précaire... qu'ils finissent par perdre tôt ou tard ! |
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L'air de la montagne a réussi aux filles ! On a même réussi à les faire marcher : elles ont bien évolué sur ce plan-là depuis le début du voyage. |
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Lac glaciaire (et glacial), devant le mont Cook |
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Grande balade dans la vallée Hooker |
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Allez, un petit panorama de plus ! |
Et là, nous avons pu nous apercevoir qu'Aoraki existe bel et bien. Bien sûr, la montagne était là, nous l'avions déjà aperçue à plusieurs reprises, sous un autre angle. Mais vue d'ici, elle a un visage ! Une déité immense s'est assoupie là pour une durée inimaginable. Nous nous sentons bien petits...
Autre surprise, la nature a gravé un peu plus loin, sur une autre montagne, le visage d'un homme ! Je ne suis pas physionomiste, alors nous supposerons qu'il s'agit de Cook lui-même. Du coup, celui-ci possède bien son propre mont, même s'il ne s'agit pas de la plus haute montagne d'Océanie, que des cartographes anglo-saxons peu scrupuleux lui auront attribuée un peu vite.
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Le visage d'Aoraki. Il a l'air moustachu, cornu, et pas commode ! |
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Juste derrière Aoraki, le portrait (craché ?) de James Cook. A moins que ce ne soit Zeus ? |
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Les rives du lac Pukaki, en quittant, cette fois pour de bon, la région d'Aoraki |
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Le lac Tekapo (si, si, il n'y a pas de mauvais jeu de mot de ma part, même s'il est vrai que nous étions un peu fatigués !) |
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Baigneuses dans le lac Tekapo. Pour ma part, j'avais décliné cette fois-là : trop froid ! |
Le lendemain est un grand jour : nous retrouvons Fanny et Martin, rencontrés à Salta, en Argentine, et dont nous savions que l'itinéraire devait recroiser le nôtre en Nouvelle-Zélande. Quel plaisir que de se raconter nos aventures des quatre derniers mois, au cours de la journée passée ensemble ! Ce fut court, mais nous espérons bien les revoir à Jakarta, ou au pire à Paris.
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Le dîner des retrouvailles ! |
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La fine équipe au cours de la longue balade au mont John et le long du lac |
A présent, il pleut (et pas qu'un peu !), mais nous espérons que le beau temps reviendra vite, pour notre dernière semaine en Nouvelle-Zélande.
A bientôt,
Renaud