jeudi 26 février 2015

Summer Love


Nous avons quitté il y a quelques jours la métropole de Sydney, pour reprendre nos "vieilles" habitudes de campeurs, après avoir passé une semaine en ville.
Laissez-moi vous raconter nos impressions initiales de cette Australie que nous allons parcourir (pas complètement, loin de là !) pendant deux mois.


Évidemment, on se moque des touristes devant la Tour Eiffel, mais on fait un peu pareil !
Premier constat : les Australiens sont à peu près aussi sympas que les Néo-Zélandais, ce qui n'est pas rien ! Du guichetier de la gare à la caissière de supermarché, ils ont souvent pris le temps d'échanger quelques phrases avec nous. Agréable et étonnant, dans un centre ville pratiquement aussi densément peuplé que les grandes capitales auxquelles nous sommes habitués. Cela nous a d'ailleurs changés ! Ce n'est pas en Nouvelle-Zélande, même à Auckland, que nous avions eu l'impression d'être noyés dans la foule...

Autre constat immédiat : ici, c'est l'été ! Je ne dis pas que nous n'avons pas eu un peu chaud, de temps en temps, chez les Kiwis, mais c'était une sensation relativement brève. Que le soleil décline sur l'horizon, que la brise se lève, et nous repassions bien vite une petite polaire. A Sydney, nous avons retrouvé des températures durablement estivales (un jour 28°C, un jour 29°C, en alternance...) Agréable de prendre les petits déjeuners sur la terrasse, et de ne pas avoir à se trimballer les pulls et les coupe-vents dans les sacs à dos !

La ville en elle-même présente plusieurs beaux bâtiments (gare, hôtel de ville, cathédrale, musée, grands magasins "à l'ancienne"), qui ont toutefois tendance à se retrouver noyés au milieu des grands immeubles. La vue sur le "Sydney Harbour" est splendide (le pont, l'opéra... classique, mais c'est sympa de voir cela de ses propres yeux !), et de grands parcs permettent de se mettre au vert. Il est aussi facile de se rendre sur les plages du littoral pacifique. Nous sommes ainsi allés à Manly, plein Est par rapport au centre ville, en ferry. Plages de sables, surfeurs, sentiers dans la nature... Un coin tout à fait recommandable !

Le Queen Victoria building, un centre commercial qui nous dépanna en nous fournissant du WiFi (toujours bienvenu, tant nous dépendons encore, malgré tout, des échanges et recherches d'info sur le Web...)

Le Circular Quay, qui, jour après jour, ne désemplit pas de paquebots
Parmi les dizaines de photos de l'Opéra, il fallait bien en choisir une...
... ou deux,...
... ou même trois ! (je sais, avec celle d'Iris au début de cet article, on en est même à quatre)

Les Barbarr en pleine chasse (aux Géocaches), dans les parcs de Sydney

Entraînement intensif à la navigation pour les filles. Cela pourra servir lorsque nous serons dans le "bush" !



Ces hydravions circulent du matin au soir au-dessus du port, à deux pas du centre ville, cohabitant sans problème avec les vols de l'aéroport. Si seulement la Direction de l'Aviation Civile française avait les idées aussi larges !

Bon alors, ce bateau-là (probablement un ravitailleur de la marine australienne) était moche comme un pou. Mais avec un rayon de soleil couchant, ça change tout !

L'une des criques de Manly : mer transparente, petits voiliers...

Retour au soir vers Sydney



Le Pont.
Avec une majuscule, parce que c'est un sacré bestiau, tout de même. Seul regret : ne pas avoir été plus riche de quelques 700 ou 800 dollars (australiens, certes, mais quand même !) pour une visite guidée des superstructures. Bon en fait, non, pas de regret, car c'était de toute façon interdit aux enfants...

Étonnamment, nous avons eu l'occasion d'observer de nombreux spécimens de la faune australienne, lors de ce séjour en ville. N'allez pas imaginer que les kangourous se baladent dans les rues, ou que les koalas montent aux feux rouges, quand même ! D'abord, nous avons été accueillis par une petite colonie de cafards, dans l'appartement que nous avions loué. Ça, on aurait pu s'en passer. Sur une note beaucoup plus sympathique, les parcs abondent d'oiseaux délicieusement exotiques (perroquets, ibis), et de grands vols de chauve-souris sillonnent le ciel le soir venu. Près de Manly, ce sont les lézards qui nous ont surpris par leur nombre et leur taille !

Les "pigeons coiffés avec du gel"

Les très élégants ibis des parcs de la ville, presque aussi nombreux que nos pigeons, mais autrement plus classe !

Ces petits perroquets blancs, eux aussi très nombreux, avaient un cri surprenant : on aurait le rire de petits singes. En groupe, quel raffut !

Oh, génial, une photo d'oiseau mort !
Mais non ! Ils étaient tout un groupe à littéralement bronzer au soleil ! Si, si. Ils se mettaient contre le mur, écartaient les ailes, en plein cagnard, et attendaient que ça se passe !

L'un des lézards de Manly. Difficile à estimer sur la photo, mais je vous jure que c'était là un spécimen d'un fort beau gabarit !

Nous nous trouvions à Sydney en pleines festivités du nouvel an chinois. Et comme la communauté chinois compte ici de très nombreux membres, nous avons eu l'occasion de voir quelques manifestations organisées en cette occasion : danse du dragons avec explosion de pétards (quel bruit ! et quelle fumée !), illumination de lanternes, danse et musique... Dépaysant !
Nous n'avions pas mis la Chine sur notre itinéraire (mais on y avait pensé). Les filles en auront eu un tout petit aperçu culturel...

Sydney la chinoise avait allumé tout une série de lanternes dans le parc situé à côté de Chinatown

Lanternes multiformes et colorées s'il en est !

A dans quelques jours pour un nouvel article plus "nature" !

Renaud


jeudi 19 février 2015

C'est parti, mon kiwi !

Sous ce titre enthousiaste se cachent des sentiments mitigés au sein des Barbarr. Certains, comme notre petite boule d'énergie (vous voyez de qui je parle), sont tout excités à l'idée de découvrir le continent australien. D'autres éprouvent une légère nostalgie à l'idée de quitter la Nouvelle-Zélande, qui nous a si bien accueillis. Pour moi, pas de regrets : les deux mois et demi que nous venons d'y passer nous ont permis, sinon de tout voir, au moins de visiter sans trop de stress la plupart des lieux qui nous faisaient envie.

Revenons-donc un peu sur nos derniers jours dans l'île du Sud. Ayant quitté les Alpes et leurs lacs, nous avons mis le cap sur la région de Christchurch. Aubaine : nous y avons retrouvé des aires de camping gratuites (ça fait du bien au budget), presque totalement absentes dans l'Ouest et le Sud. Profitant de nos derniers jours de location du camping-car, nous nous sommes rendus sur la péninsule de Banks. Cet ancien volcan, fortement érodé, forme de multiples vallées étroites où la mer s'est partiellement engouffrée. Les paysages ainsi formés sont bien évidemment superbes (adjectif que j'ai dû utiliser pratiquement dans tous mes articles sur ce pays !).
Le grand bras de mer d'Akaroa Harbour, s'enfonçant jusqu'au centre de la péninsule

Je vois ma maison !
La plage d'Okains Bay, à côté de notre camping : ça vaut presque celle des Sables d'Olonne !

Une démonstration inhabituelle de danse moderne

Une fois n'est pas coutume : les filles nous avaient pris 300 mètres d'avance à la fin de cette promenade (je précise : c'était en descente !) Au fond, on voit la très étroite bande de terre qui nous reliait au reste de la péninsule...
Ces oiseaux marins, comme beaucoup d'autres dans ce pays, n'étaient pas bien farouches. Pratique pour les photos !
Tout au bout de la route tortueuse qui vient de Christchurch, se trouve Akaroa, petite bourgade qui présente la particularité d'avoir été fondée par des Français. La French touch est ici partout présente, et (trop) largement exploitée par les commerçants locaux...
Le côté français d'Akaroa. Outre "L'essence", il y avait "Le boucher du village", "Chez la mer" (sic), et le poste de police lui-même arborait une pancarte "Gendarmerie" !

A ce moment-là, le 11 février, je me suis mis en quête du camping ayant le meilleur réseau Wifi possible. En effet, au milieu de la nuit,  avait  lieu le lancement (à bien des kilomètres d'ici), et l'amerrissage (à beaucoup de kilomètres aussi, mais un peu moins), de ce formidable engin spatial, mondialement célèbre (!), qu'est l'IXV. Si vous ne connaissez pas, faites semblant, merci, car c'est quand même sur ce projet que j'ai passé pas mal d'années de ma vie professionnelle (les sept dernières, tout de même...). Malgré une nuit quasi-blanche, j'ai eu la grande joie de voir que tout s'est passé pour le mieux. Ouf ! Je pourrais reprendre le boulot sans avoir à trop raser les murs ! Nous avons célébré l'événement comme il se doit (avec des bulles), le soir suivant, qui était aussi notre dernière soirée en camping-car. Les filles ont dû elles aussi être un peu marquées par mes récits de conquête spatiale, car elle ont réalisé une mini-fusée avec les moyen du bord...
La fusée "Cadeau 1", moins chère que l'IXV...

Ensuite, après une demi-journée de nettoyage et de rangement (c'est qu'on en accumule des choses, lorsque l'on n'a pas à porter nos sacs, et que Noël est passé par là...), nous avons donc rendu notre maison d'acier. Nous avons passé notre dernier week-end néo-zélandais en mode "urbain", pour changer, à Christchurch même. Nous savions que la ville avait été fortement endommagée lors d'une série de tremblements de terre, entre 2010 et 2011. Mais nous avons tout de même été surpris par l'étendue, quatre ans après, des travaux de réparation ou de reconstruction qui continuent...
Derrière le tram, l'un des principaux chantiers de reconstruction encore en cours

Ceci expliquait dans notre esprit pourquoi nous avions eu quelques soucis pour trouver un hébergement, du moins à un prix raisonnable. En fait, l'explication résidait aussi (et surtout) dans le fait qu'un autre grand événement avait lieu ce week-end-là dans la ville : un match de la coupe du monde de cricket ! En bon Français, nous ignorions totalement l'existence et la date de ce genre de manifestation...
Iris s'est mise très rapidement au cricket...

Nous nous sommes promenés surtout dans le grand parc de la ville et avons visité son "musée du Canterbury", un peu fouillis (les expositions vont de l'art asiatique à l'exploration de l'Antarctique, en passant par les graphismes sur T-shirts...) mais plutôt intéressant. Le reste du temps, nous avons profité du confort de la maison de notre hôte (nous avons loué deux chambres à Roy, un Néo-Zélandais d'une gentillesse extrême, qui a fait trois fois le taxi pour nous !).
"Ma sœur est une cloche", semble vouloir nous dire Norah...Sympa !

Ce n'est pas tout a fait le kauri de l'île du Nord, mais il y avait là des arbres de taille très respectable !

Dans le musée du Canterbury, une rue reconstituée permettait de "monter à cheval"...

...et à vélo ! Bon, les pédales sont un peu loin, c'est vrai !

Puis, lundi dernier, réveil avant l'aube. Je suppose que pour avoir les billets "tour-du-monde" les moins chers possibles, nous avons souvent les horaires les moins pratiques. Pas grave, car nous avons le temps de nous remettre de ces nuits écourtés (le temps, c'est le grand luxe de notre voyage) ! Nous avons alors quitté les Kiwis, les kiwis et les kiwis, pour de nouvelles aventures !

A bientôt

Renaud

dimanche 15 février 2015

Une journée en camping-car (par Norah)



Comme tous les jours, je me réveille et je me lève doucement, mais BOUM : je me cogne la tête au plafond ! 

Je descends l'échelle, je dis « bonjour » à papa, maman et Riri. Puis papa replie le lit où moi et Iris dormions. On défait le lit de papa et maman, on met la table et on petit-déjeune. Maman fait la vaisselle pendant que Riri et moi on se brosse les dents. Après soit on fait l'école...

...soit on n'a pas le temps quand on est dans un camping où on doit partir à dix heures. 
Après ? On prend la route. Pour s'occuper avec Iris on écoute de la musique, on joue avec nos marionnettes de doigt, on rêve ou on se dispute. Après une bonne demi-heure de route, on s’arrête et on mange. On reprend la route et on va à la bibliothèque pour que papa puisse avoir internet, heureusement que dans la plupart des bibliothèques il y a un coin pour les enfants. Après ? Je ne vais pas répéter « on reprend la route »mais pourtant c'est ce qu'on fait. On s'arrête au départ d'une balade d'une heure. Tiens ! Il y a une cache pas loin. C'est quoi une cache ? Et bien, c'est une boîte cachée et pour la trouver on utilise sa position GPS, il y en a partout dans le monde. 
Après la balade, on va au camping, on prend le goûter, on joue aux cartes. Papa et maman préparent le repas, on dîne puis on se brosse les dents. Maman nous lit le club des cinq et on va se coucher.

lundi 9 février 2015

Les mystères d'Aoraki

Aoraki, autrement dit le mont Cook, nous aura suffisamment séduits pour que l'on répugne à le quitter trop tôt.

Comme je vous le disais dans mon dernier article, nous nous étions repliés pour deux jours à côté du lac Benmore, à quelques dizaines de kilomètres de là, car les conditions météo sur les sommets étaient exécrables en ce milieu de semaine. Là, nous en avons profité pour... ne rien faire, luxe assez rare au cours de ce voyage. "Rien" signifie ici : faire l'école, jouer aux cartes, se lancer dans les essais en vol d'avions en papier à propulsion électrique (pas concluant !) et prendre un petit bain rapide, en raison de la fraîcheur de l'eau.

Sans moteur, ça vole à peu près bien... Ce ne sera pas mieux avec !

Pendant ce temps-là, Iris fait un peu n'importe quoi
Deux courageux au bain, d'autres seront plus frileux...
Scène de la vie quotidienne vue par Norah. Honnêtement, ça vaut certaines œuvres vues dans les musées d'art contemporain...

Ah, j'oubliais : nous avons aussi visité, ou plutôt contemplé de loin, des ruines romaines ! Qui aurait cru que l'empire se fût un jour étendu jusqu'en Nouvelle-Zélande, avant même l'arrivée des Maoris ? Personne, et à juste titre.
En fait, au sein même de notre camping se trouvent les décors à moitié inachevés d'un film (Sea of Galilee), dont le tournage aurait été arrêté faute de budget. Dommage qu'une clôture (et un gardien !) nous aient empêchés de nous promener entre les temples, les arcs de triomphe et autres palais...

La ville romaine du lac Benmore
 L'éclaircie annoncée semblant se confirmer pour le week-end, nous sommes alors bien vite remontés vers les montagnes, pour nous apercevoir que cette période de beau temps correspondait à un week-end de trois jours pour les Kiwis. Pour la toute première fois du voyage, nous tombons sur un camping complet (si !) et sur un autre qui n'avait plus qu'une paire d'emplacements disponibles. Un frisson d'horreur nous a alors parcouru (comment ça, j'exagère ?) en pensant aux hordes de marcheurs qui allaient arpenter en tout sens la montagne, tels le Tongariro Alpine Crossing un mois plus tôt ! Nous fonçons donc dès le lendemain matin vers le camping du mont Cook, afin de trouver un emplacement au plus vite. Précaution un peu superflue, puisque nous sommes arrivés dans une averse de pluie et de grésil qui en aurait fait fuir plus d'un. Mais au bout de quelques heures, le soleil promis a pointé le bout de son nez ! Nous avons alors pu profiter de ces superbes paysages, depuis le pas de notre porte, pour ainsi dire, et en se promenant le long de sentiers très (trop ?) bien aménagés. Pas totalement seuls, certes, mais sans trop se marcher sur les pieds avec les autres campeurs et randonneurs... Les parois chargées de glace, qui dégringole de temps en temps en faisant entendre un grondement, forment un décor extraordinaire.

Le chaos de glace du mont Sefton

La barbarrmobile au camping du mont Cook...

Les blocs de glace en équilibre précaire... qu'ils finissent par perdre tôt ou tard !

L'air de la montagne a réussi aux filles ! On a même réussi à les faire marcher : elles ont bien évolué sur ce plan-là depuis le début du voyage.

Lac glaciaire (et glacial), devant le mont Cook



Grande balade dans la vallée Hooker
Allez, un petit panorama de plus !

Et là, nous avons pu nous apercevoir qu'Aoraki existe bel et bien. Bien sûr, la montagne était là, nous l'avions déjà aperçue à plusieurs reprises, sous un autre angle. Mais vue d'ici, elle a un visage ! Une déité immense s'est assoupie là pour une durée inimaginable. Nous nous sentons bien petits...
Autre surprise, la nature a gravé un peu plus loin, sur une autre montagne, le visage d'un homme ! Je ne suis pas physionomiste, alors nous supposerons qu'il s'agit de Cook lui-même. Du coup, celui-ci possède bien son propre mont, même s'il ne s'agit pas de la plus haute montagne d'Océanie, que des cartographes anglo-saxons peu scrupuleux lui auront attribuée un peu vite.
Le visage d'Aoraki. Il a l'air moustachu, cornu, et pas commode !

Juste derrière Aoraki, le portrait (craché ?) de James Cook. A moins que ce ne soit Zeus ?
Les rives du lac Pukaki, en quittant, cette fois pour de bon, la région d'Aoraki
Le lac Tekapo (si, si, il n'y a pas de mauvais jeu de mot de ma part, même s'il est vrai que nous étions un peu fatigués !)

Baigneuses dans le lac Tekapo. Pour ma part, j'avais décliné cette fois-là : trop froid !

Le lendemain est un grand jour : nous retrouvons Fanny et Martin, rencontrés à Salta, en Argentine, et dont nous savions que l'itinéraire devait recroiser le nôtre en Nouvelle-Zélande. Quel plaisir que de se raconter nos aventures des quatre derniers mois, au cours de la journée passée ensemble ! Ce fut court, mais nous espérons bien les revoir à Jakarta, ou au pire à Paris.

Le dîner des retrouvailles !

La fine équipe au cours de la longue balade au mont John et le long du lac

A présent, il pleut (et pas qu'un peu !), mais nous espérons que le beau temps reviendra vite, pour notre dernière semaine en Nouvelle-Zélande.

A bientôt,


Renaud