Ironiquement, nous n'avons pas vraiment mis les pieds sur le continent même, puisque nous n'avons visité que des pays-archipels. Toutefois, les peuples indonésiens, dans leur grande majorité, ont une culture bien plus asiatique qu'océanienne. Quant au Japon, et malgré toutes ses spécificités, il est partie intégrante de l'Asie, cela va sans dire.
Budget :
Bien sûr, l'écart de niveau de vie entre l'Indonésie et le Japon s'est traduit par des niveaux de dépenses très différents.Malgré une certaine inflation ces dernières années, l'Indonésie reste un pays très accessible pour un budget européen. En effet, si pour la partie balinaise de notre séjour, nos dépenses journalières sont restées proches de celles que nous avions connues en Amérique du Sud, pour Sulawesi et Java, elles ont été divisées par deux !
Il est vrai qu'à Bali, ayant été rejoints par Marylène et Jean-Michel qui ont partagé notre voyage pour trois semaines, nous avons peut-être engagé des frais un peu plus élevés en guide, visites, restaurants,... De plus, Bali est la vitrine touristique du pays, et les prix y sont clairement plus élevés qu'ailleurs.
Nous avons été heureux de pouvoir lâcher un peu la bride sur nos dépenses, qu'il avait fallu strictement contrôler en Australie et Nouvelle-Zélande. En Océanie, nous avions presque toujours fait l'impasse sur les "extras" (restos, excursions,...) En Indonésie, malgré 2 vols intérieurs, de nombreux déplacements en train, car ou voiture, 8 plongées (en comptant celles d'Iris), de nombreuses visites de monuments ou de sites naturels (très souvent payants...), la location des services d'un guide pendant 11 jours, et les repas au restaurant tous les jours, nos dépenses ont été moitié moindre qu'en Australie !
Précision importante : je n'éprouve guère de plaisir à marchander les prix. Comme c'est aussi le cas de Muriel, nous avons bien évidemment dépensé davantage que d'autres ne l'auraient fait. Dans certains cas, et je pense en particulier aux sites "phares" de Java, tels que les temples de Borobudur et de Prambanan, ou encore les volcans Bromo et Ijen, même le tarif officiel est directement fixé, pour les étrangers, à 5 ou 10 fois celui pour les locaux. On se console en se disant que le peuple indonésien a davantage besoin de cet argent que nous...
Au Japon, changement de contexte économique ! A l'exception de la nourriture (il existe de nombreux restaurants assez bon marché, et des plats cuisinés très abordables), les transports et l'hébergement auront fait grimper l'addition à des niveaux un peu supérieurs à l'Australie, et à notre budget moyen. Comme en Océanie, donc, nous nous contenterons d'activités gratuites, ou bon marché, comme les visites des temples ou des châteaux (remarquables par ailleurs !)
Transports :
Les transport en Indonésie, c'est tout un poème... Dans les zones densément peuplées (Java, Bali) les routes sont dans un état correct, mais sont largement sous-dimensionnées par rapport au trafic. Beaucoup d'Indonésiens étant désormais à même de se procurer un scooter, la circulation est en plein "boom". Dans les régions plus calmes, le réseau routier est un peu limite, avec de gros besoins de travaux de voirie par endroits. Au final, je n'ai pas osé prendre le volant d'une voiture de location (d'autant que nous avions perdus nos permis internationaux en Australie !), et je m'en félicite. Etant de nature stressée au volant, je crois que j'aurais eu du mal à naviguer en toute sérénité dans le flot de la circulation. Autre point à signaler : l'absence, bien souvent, de tout panneau indicateur... Pas facile pour se repérer !Nous n'avons fait que deux grands trajets en car, à Sulawesi. Le niveau de confort varie entre "très correct", pour les lignes comptant beaucoup de touristes (Makassar - pays toraja, par exemple), à "plutôt insuffisant". Mes genoux, et mon postérieur, se remémorent avec douleur les douze heures de trajet pour parcourir les 300 km entre Rantepao et Tentena... Les temps de parcours, que ce soit à cause du trafic ou de l'état des routes, sont en effet sans commune mesure avec ceux auxquels nous sommes habitués. Lorsqu'il n'existe pas de bus direct, il faut également faire attention aux correspondances, qui sont parfois rares.
Aussi, à plusieurs reprises, nous avons loué une voiture avec chauffeur pour des trajets de 200 ou 300 km. Si le temps de parcours est un peu raccourci par rapport au bus, le confort est largement supérieur. Evidemment, le prix s'en ressent, mais la différence était amoindrie, dans notre cas, par le fait que nous devions prendre 4 billets plein tarifs pour prendre le bus (pas de réduction enfant).
Pour le train (uniquement à Java), rien de particulier à signaler. Nous sommes à chaque fois partis et arrivés à l'heure, avec un bon niveau de confort (il existe deux ou trois classes différents) même si la vitesse moyenne est loin d'égaler celle d'un TGV (40 km/h pour un Malang - Jogjakarta) ! Nous avons par contre dû chercher un peu pour trouver un site de vente de billets en anglais (le site officiel étant uniquement en indonésien.
Enfin, pour nos trajets en avion, nous avons privilégié la compagnie nationale, Garuda. Elle est un peu plus onéreuse, mais j'avais quelques scrupules à faire voyager ma famille sur une compagnie figurant sur la "liste noire" de l'Union Européenne, ce qui est le cas de 95% des compagnies indonésiennes. Evidemment, lesdites compagnies réalisent chaque jour des centaines de vols sans problème, mais de temps en temps...
Le Japon, quant à lui, n'a pas usurpé sa réputation d'excellence en matière de transports. Certes, il est parfois un peu ardu de se repérer sur la carte du réseau des trains de banlieue de Tokyo, mais la très grande majorité des panneaux est écrite également en caractères latins, ce qui est d'une aide précieuse ! Nous avions pris un Japan Rail Pass, réservé aux étrangers, permettant de se déplacer autant de fois qu'on le souhaite sur tout le réseau (grandes lignes, y compris la plupart des Shinkansen, mais aussi trains de banlieue, et même... certains ferries !) Très pratique, et plus économique qu'une série de billets pris sur place. Nous avons par ailleurs noté, avec bonheur, que les transports étaient gratuits jusqu'à l'âge de 6 ans. Chouette pour Iris, qui n'a atteint ce grand âge qu'après notre retour !
La ponctualité légendaire des trains japonais a presque toujours été au rendez-vous (en tout et pour tout 10 minutes de retard sur un train de banlieue, en l'espace de 15 jours : c'est honorable). Je suis d'ailleurs très impressionné par l'organisation des chemins de fer : faire se succéder, sur un même quai, des trains à grande vitesse toutes les 4 minutes, c'est quelque chose !
Argent :
Les paiements par carte sont peu pratiqués en Indonésie, à part dans certaines structures touristiques pour les étrangers (hôtels, restaurants, centres de plongée,...) Aussi faut-il régulièrement faire le plein de billets aux distributeurs, présents en grand nombre en ville (y compris dans les supérettes). Attention toutefois : certains d'entre eux n'acceptent pas les cartes Visa ou Mastercard, et j'ai noté pour l'ensemble des distributeurs un taux de dysfonctionnement assez élevé. Il vaut donc mieux avoir un peu de réserves...
Et bien sûr, il faut prévoir quelques liasses si l'on se rend dans des destinations plus reculées. Je suis ainsi arrivé multimillionnaire (1 euro = 15 000 roupies...) aux îles Togian, où nous passions une semaine loin de tout distributeur !
Au Japon, bien sûr, il est presque toujours possible de régler par carte bancaire, même si l'utilisation d'espèces est aussi très répandue. Les distributeurs sont, là aussi, presque toujours présents dans les supérettes. Même si je n'ai jamais obtenu que des grosses coupures (10 000 yens), les commerçants m'ont toujours rendu la monnaie avec le sourire (peut-être n'en pensaient-ils pas moins !)
Nourriture :
Après l'Australie, ce fut un vrai plaisir de tester, les uns après les autres, les différents plats de la cuisine indonésienne. Celle-ci est assez variée, en raison de la multitude de cultures qui forment ce pays, mais parfois un peu pimentée (c'est un euphémisme !) C'est cependant moins le cas dans les zones, ou les établissements, les plus touristiques. Il est certain qu'il vaut mieux ne pas avoir une aversion profonde pour le riz, ni s'attendre, le plus souvent, à de larges rations de viande, mais que ce soit les nasi goreng, mie goreng, ikan bakar, sate ayam, gado gado, et j'en passe, nous avons apprécié l'exotisme de nos assiettes. Heureusement, car nos hébergements n'offraient pas, à une ou deux exceptions près, la possibilité de faire notre propre cuisine.Ma parfaite honnêteté me pousse toutefois à avouer qu'à l'approche de la fin de notre séjour, nous avons été heureux de retrouver quelques restaurants d'inspiration européenne (France, Italie,...), plus onéreux que leurs voisins indonésiens, mais bien plus abordables que chez nous !
La nourriture japonaise, aussi exotique, mais moins relevée, a fait la joie de nos filles, qui classent le pays en n°1 de ce tour du monde, culinairement parlant. Il est vrai qu'elles étaient déjà des habituées des sushis... Certains plats sont assez déroutants, mais l'expérience en vaut souvent la peine !
Comme les petits appartements où nous avons le plus souvent logé ne comportaient qu'une cuisine rudimentaire, nous avons souvent dîné de quelques plats cuisinés, le plus souvent très bons, achetés dans les supérettes.
Santé :
Comparée au reste du voyage, c'est la partie asiatique de notre tour du monde qui nous a vu le plus puiser dans nos réserves de médicaments. Ces petits soucis sont restés très relatifs, puisque nous n'avions pratiquement pas connu ce genre de problème jusqu'ici.Il nous est donc arrivé de souffrir de turista, ici ou là, pour une durée de un à trois jours. Curieusement, cela ne s'est pas produit au début de notre séjour en Indonésie, mais plutôt dans les dernières semaines. Une précision importante : à l'exception de l'eau, que nous buvions toujours en bouteille, nous n'avons pas pris de précautions particulières, comme éviter les crudités, les glaçons, etc. Il aurait été difficile de se restreindre de la sorte sur une durée de deux mois...
Si l'on excepte un peu de fièvre / boutons, pour les filles, pendant quelques jours à la fin de l'Indonésie, nous n'aurons souffert d'aucune maladie. Nous avions toujours une petite crainte, car nous n'avions pas pris de traitement anti-paludéen, et il est impossible d'éviter à 100% les piqûres de moustique. Mais le risque avait semblé faible d'après les médecins du voyage que nous avions consultés.
Enfin, j'ai eu droit, pendant ma dernière semaine au Japon, à un pied qui doublait de volume (entorse, tendinite, fracture de fatigue ?), mais tout est rentré progressivement dans l'ordre depuis notre retour.
Sécurité :
L'Indonésie nous a fait bonne impression, même lorsque notre itinéraire nous a fait traverser une des zones répertoriées comme "déconseillée sauf raison impérative" (dixit le ministère des Affaires Etrangères). Même si des risques de vol existent sans doute, il m'ont parus moindres qu'en Amérique du Sud, si bien que nous n'avons pas pris les précautions adoptées au début de notre tour du monde (poche porte-billets sous le pantalon, carte de crédit en sécurité à l'hôtel,...) Le principal risque est celui de se faire "gentiment" arnaquer sur certains prix, plutôt que purement et simplement volé. Quant au risque d'agression, il m'a paru quasi-inexistant.Il ne faut pas négliger, par contre, les risques de catastrophes naturelles, et en premier lieu ceux causés par les éruptions volcaniques, qui ont lieu très régulièrement. Cela dit, si l'on s'en tient aux consignes des autorités et à l'avis des locaux, je pense que ces risques restent faibles.
Au Japon, comme en Australie ou en Nouvelle-Zélande, il n'y a pour ainsi dire pas de problème d'insécurité. Je n'ai pas tenté de laisser mon appareil photo sur un banc pour voir si quelqu'un le récupérerait, mais si cela avait été le cas, je suis convaincu que la personne en question l'aurait amené aux objets trouvés !
Il reste là aussi les possibilités d'éruptions, tsunamis, typhons et autres tremblements de terre, mais le Japon est probablement un des pays les mieux équipés pour y faire face.
Langues :
Gros changement par rapport au reste de notre tour du monde : nous nous trouvions, que ce soit en Indonésie ou au Japon, dans des pays dont nous ne parlions absolument pas la langue. Et non, il ne me restait rien des six mois de cours de japonais par correspondance que j'avais pris lors de notre précédent voyage au Japon !On a donc fait comme les touristes de base que nous étions : baragouiner quelques mots pour être polis, et compenser les lacunes par force gestes et termes anglais. Cela a suffi à nous sortir de presque toutes les situations rencontrées, même s'il était dommage de ne pas avoir davantage la possibilité de converser... Je dit "presque", car j'ai le souvenir, au Japon, de restaurants où l'on devait passer la commande avant d'entrer, au moyen du clavier d'une espèce de machine... en caractères chinois, bien sûr !
Assez régulièrement, en Indonésie, nous trouvions dans la rue des gens désireux de parler anglais, par curiosité ou, pour certains étudiants, pour s'entraîner. Au Japon, il nous est arrivé aussi d'être abordés par des personnes parlant l'anglais, mais c'était davantage pour nous venir en aide, si nous paraissions perdus, que pour engager la conversation !
Hébergements :
En Indonésie, nous avons logé uniquement à l'hôtel, depuis des établissement confortables, surtout à Bali et à Java, jusqu'à des pensions beaucoup plus sommaires. J'ai l'impression qu'il n'existe pas vraiment d'auberges de jeunesse, et que ce sont ces pensions bon marché qui en tiennent lieu. Choisissant nos hébergements soit sur les conseils d'un guide, soit en fonction des commentaires sur les sites Internet habituels, nous ne sommes jamais mal tombés. Les chambres, si simples soient-elles, étaient toujours propres, ce qui, après tout, était notre seule exigence... Les salles de bain et toilettes étaient parfois spartiate (ah, la douche indonésienne avec le seau d'eau froide !), mais cela faisait partie du dépaysement recherché, après tout ! Quant au calme, il était souvent très relatif (mosquée adjacente, circulation,...) Les boules Quies sont devenues mes amies !En raison du coût de l'hébergement au Japon, nous nous sommes orientés, à chaque fois que possible (Tokyo, Kyoto, Osaka), vers la location d'un appartement. Parler d'un petit studio serait plus proche de la vérité, mais grâce à la modularité des intérieurs japonais (peu de meubles, futons pour dormir), c'était suffisant pour quelques jours. A Nagasaki, nous avions cependant pris deux chambres dans une auberge de jeunesse, qui s'est révélée la plus tranquille de notre voyage !
Sites préférés :
Toujours très nombreux :- Bali : Munduk, le Tirta Gangga, le Gunung Batur
- Sulawesi : le pays toraja et les îles Togian
- Java : le volcan Bromo et le temple de Prambanan
- Japon : Kyoto et ses temples, l'île de Myajima
Sites où l'on n'est pas allés mais on le regrette (programme d'un prochain tour du monde ?) :
- Indonésie : Komodo, Sumatra, Bornéo, les îles de la Sonde, les Moluques, etc., etc.
- Japon : les Alpes japonaises, Hokkaïdo, Okinawa
Ecole :
Pour le niveau CM1, nous avons poursuivi les leçons de français, mathématiques, histoire-géo et sciences sur les supports fournis par l'Académie en ligne. Nous avons ainsi bouclé à peu près le programme, même si le syndrome dit "de la mémoire du poisson rouge" frappe un peu trop souvent pour que nous soyons complètement satisfaits de notre prestation d'instituteurs. Au moins l'intérêt pour la lecture s'est-il maintenu chez Norah, ce qui nous laisse espérer à terme des progrès en français...Quant à Iris, ses cahiers de grande section finis, nous avons improvisés quelques jeux (mots croisés, additions "visuelles"), ou carrément fait une introduction à certains domaines scientifiques, ce qui a eu l'air de l'intéresser ! Elle a également, grâce à la directrice de l'école maternelle, put garder le contact avec sa classe tout au long du voyage, grâce à l'envoi de petits messages réguliers.
Bagages et équipement emporté :
Je n'ai jamais réussi à comprendre comment, malgré les rapatriements successifs de vêtements et autres objets, le poids de nos sacs a pu rester deux à trois kilos au-dessus de ce qu'il était en quittant la France ! Nous n'avons pourtant guère fait d'achats, si ce n'est un ou deux T-shirts, et bien sûr un nouvel appareil photo, suite à la fatigue manifestée par celui que nous avions emporté. Merci le Japon, qui permet ainsi de renouveler ce genre de matériel pour 30% moins cher que le prix affiché chez nous !Voilà pour ce troisième bilan d'étape.
J'écrirai dans quelque temps un bilan global de ce voyage, moins orienté "aspects pratiques", mais traitant plutôt sur notre ressenti à tous, ainsi que sur notre état d'esprit au moment de reprendre une vie "normale"...
Bien à vous,
Renaud