dimanche 6 juillet 2014

Le départ en ligne de mire

Apprenti tour-du-mondiste, ce n'est pas une sinécure. Mine de rien, et ce n'est pas un scoop, ce genre de petite excursion nécessite un minimum de préparation. Nous sommes entrés depuis quelques semaines dans une phase nettement plus active de ces préparatifs.

Il y a eu d'abord, à Pâques, un petit détour par le Vieux Campeur, à Paris (pourquoi ne pas ouvrir une succursale à Bordeaux ou à Nantes, dites ?), histoire de s'équiper de sacs à dos ad hoc et de quelques autres accessoires. Là, j'ai pris conscience d'une réalité : il allait vraiment falloir voyager léger. Le sac pèse en effet déjà quelques kilos à vide. Normal. Et il va falloir y mettre le nécessaire pour survivre à l'autre bout du monde. Soit. Sauf qu'en plus, j'ai bien vu que la taille des sacs à dos que nous avons achetés pour les filles permettrait à peine de glisser un tube de dentifrice à côté d'une brosse à dent, à condition de pousser fort. Et il va bien falloir que Muriel et moi assumions le transport du reste du matériel de nos chères têtes blondes.

Dans la foulée, nous nous sommes empressés de faire le plein de vêtements et de chaussures adaptés (pantalons modulables en short, sous-vêtements, coupe-vents, etc.), pour compléter notre "check-list" du parfait voyageur.

Puis nous avons enchaîné, quelques semaines plus tard, les examens médicaux. Dentiste, d'abord (j'adore !), puis vaccinss. Je sais, j'ai mis deux "s", mais vu le nombre d’injections, ils sont parfaitement justifiés. Avec les vaccins de la fièvre jaune, de l'hépatite A, de la B, de la typhoïde, de l'encéphalite japonaise, et du BCG (dont les filles avaient été exemptées jusqu'ici), multipliés par 1, 2 ou 3 injections, et à espacer de 1 semaine, ou 3 semaines, ou 28 jours, c'est selon, on se retrouve avec un agenda bien rempli et, au contraire, des trous plein les bras. Franchement, pour la prochaine fois, j'anticiperai un peu plus (4 mois, ou même 6 mois avant le départ).

En parallèle, il a fallu relancer les services départementaux de l'éducation nationale pour la déclaration d'instruction en famille de nos filles, afin qu'ils en accusent réception et, toujours dans le cadre réglementaire, en informer le maire de notre commune. Pour parfaire le parcours du côté éducation, nous avons demandé aux institutrices de l'école primaire de nous conseiller sur l'enseignement du programme de CM1 pour Norah. Elles ont été formidables (et je les en remercie vivement) en nous fournissant quantité de livres et de références de sites internet sur le sujet. Si, avec tout cela, Norah n'a pas le niveau en revenant, c'est vraiment que nous n'avons pas la fibre enseignante et qu'elle aura décidé de devenir mauvaise élève.

Quoi d'autre ? Eh bien il a fallu nous occuper de mettre en location notre logement vendéen. Et puis, nous avons fait le tour des banques, afin qu'elles ne paniquent pas en voyant arriver une série de demandes de paiement depuis l'Amérique du Sud ou l'Océanie, et aussi pour renouveler les cartes bancaires qui arrivaient à échéance pendant le voyage.

A présent, nous allons entamer la série des résiliations d'abonnement (internet, magazines..., mais pas le téléphone, histoire de conserver nos numéros, et de disposer d'un moyen d'appel, certes très onéreux à la minute, mais cependant utile en cas d'urgence). Il y aura également la vente d'une au moins de nos voitures, et des tas d'autres petites choses, telles que finaliser nos achats d'articles de voyage, numériser nos documents, faire une liste à jour des adresses de la famille et des amis,... Encore de quoi largement nous occuper pendant les semaines qui nous restent en France.

En résumé, ça fait pas mal de choses qu'il faut planifier (merci la gestion de projet !), beaucoup de temps pour les mettre en œuvre, un bon paquet d'heures de sommeil perdues à se retourner dans son lit en se demandant ce que l'on a pu oublier.
Oui, mais... jusqu'ici, aucun regret.
A aucun moment, jusqu'ici, je n'ai ressenti de doute. A aucun moment, je ne me suis dit que tout ce voyage, c'était quand même très lourd, et peut-être pas très raisonnable. Au contraire, malgré les aléas du quotidien, qui continuent de se produire au rythme habituel (plus ou moins une catastrophe par semaine au boulot), je me surprends parfois, avec un sourire jusqu'au oreilles, à penser au voyage, complètement euphorique (bon d'accord : peut-être pas sur le fauteuil du dentiste !).

 Allez, on ne relâche pas la pression : départ dans 6 semaines !!