samedi 26 septembre 2015

Bon, et maintenant ?

Deux mois.

Deux mois que nous avons retrouvé notre vie d’avant. D’abord en mode vacanciers de bord de mer, ce qui n’est pas trop désagréable, puis en mode « retour au boulot ». Oui, le temps passe vite aussi lorsque l’on ne voyage plus… Cela explique en partie la durée écoulée depuis l’article précédent. En partie seulement, car, je le sais, cette longue interruption tient aussi à ma réticence à clore, par ce dernier article, ce chapitre de nos vies. A refermer pour de bon la parenthèse et à se dire : « c’est fini »...


Passer de ceci...



... à cela, ce n'est pas forcément évident...


Alors, oui, c’est fini, et j’ai ressenti plus d’une bouffée de nostalgie, depuis la mi-août, au souvenir de cette expérience formidable que fut notre tour du monde. Comment pourrait-il en être autrement, après avoir vécu une année sans autres contraintes que celles que nous nous imposions nous-mêmes ? Sans sonnerie de réveil (ou presque : trop dur, lorsqu’il fallait se lever à 4h00 pour une excursion…), sans stress (à part peut-être celui de l’adaptation à la conduite à gauche, ou de la recherche du prochain hôtel), sans rhume (parce que, franchement, depuis le début de ce mois de septembre, ça n’arrête pas !) Nous étions sans cesse dans la découverte de nouveaux paysages, de nouvelles villes, de nouvelles cultures, de nouveaux modes de vie. Je sais, ça sonne un peu « Star Trek », présenté ainsi, mais à notre modeste échelle, il y avait un peu de ça !

A présent, il s’agit de surmonter ce cap délicat, mais inévitable. Même si le voyage est à présent derrière nous, je me réjouis de ce qu’il nous a apporté à tous les quatre. Ce tour du monde, sur bien des aspects, a largement été à la hauteur de nos espérances. Partager en famille d’aussi nombreuses expériences, et sur une telle durée, aura, je le crois, renforcé nos liens. Les filles ont bien grandi pendant l’aventure, et pas que physiquement. Elles ont mûri et ont gagné (un peu) en autonomie. Elles ont aussi pris goût aux voyages, même si l’éloignement, par sa durée, s’est révélé parfois pesant… Nous en ressortons aussi l’esprit plus ouvert, je l’espère, et plus curieux.

  Les filles avant / après :

Le premier jour, étape n°1 : la station de tram à 400m de la maison...


... les mêmes, quelques jours avant de rentrer, mi-juillet
Autonomes, qu'on vous dit !

Il s’agit à présent de cultiver ces acquis pour enrichir notre vie «normale», en attendant un futur projet… Cette aventure, que nous avions en ligne de mire depuis des années, nous aidait à prendre du recul face aux petites contrariétés du quotidien. A présent qu'elle se trouve derrière nous, il va nous falloir retrouver un but qui mobilise nos énergies. Quel sera-t-il ? Nous verrons dans quelques mois...

Mais revenons à ce périple, et aux souvenirs qu’il nous a laissés. A la question « Qu’avez-vous préféré ? », il est impossible de répondre, tant il y a d'aspects différents qui contribuent à faire de chaque lieu un bon, très bon, ou merveilleux souvenir. Eh oui, désolé, mais on en n’a pas de franchement mauvais ! Même si, c'est vrai, certains moments ont été un peu en retrait au niveau "fun", que ce soit le changement de roue sur la bande d'arrêt d'urgence à côté d'Auckland, le massacre des cochons lors des cérémonies torajas, ou les assauts des mouches australiennes...
Les bons souvenirs, ce sera, dans telle région, la vie sauvage, dans telle autre, les paysages, l’ambiance, ou la richesse culturelle. Difficile dans ces conditions de dégager un « Top 10 »… Mais il est possible de vous dresser une liste de « best-ofs » dans toutes sortes de catégories. Après consultation de l’ensemble de l’équipe, les voici, sans ordre de préséance particulier :


Les plages préférées des Barbarr (vous l'avez vu, on en a fréquenté quelques-unes !) :
  • Copacabana reste dans le top de nos filles
  • Maicolpue, dans le Sud du Chili, et ses criques désertes, quoiqu'un peu fraîches
  • Maupiti, avec son lagon que l'on a traversé à pied, et ses couchers de soleil
  • Broome, pour sa plage immense, et ses dromadaires
Plage +Amérique du Sud = baignade et bronzette (évidemment !)

Plage + Amérique du Sud = course dans le sable pour se réchauffer !


Les rencontres préférées des Barbarr avec la faune :
  • Les BALEINES, expérience "énorme" qui a rallié tous les suffrages de l'équipe
  • Les wombats, au physique de nounours, totalement inconnus de nous avant le départ, et les gracieux kangourous
  • Les minuscules tarsiers de Sulawesi
  • Les requins et les raies manta, très impressionnants
  • Les poissons coralliens, que ce soit en Polynésie, en Australie ou en Indonésie
Ah, les baleines... !


Les kangourous étaient parmi nous !
Je sais : on dirait une photo prise derrière la vitre d'un aquarium. Pourtant...


Les petits plats préférés des Barbarr (eh oui, la nourriture, c'est important pour le moral !) :
  • Les sushis et udons du Japon, pour Iris et Norah
  • Toujours au Japon, la glace au matcha (thé vert), n'a pas eu d'autre afficionado que votre serviteur (tant mieux, ça m'en a fait plus !) 
  • Les glaces argentines, comparables aux gelati d'Italie
  • Les mangues de Maupiti, tombées par centaines sur le chemin qui ceinture l'île
  • Le poisson au lait cru et à la noix de coco de Polynésie
  • Le pastel del choclo au nord de l'Argentine et du Chili, dont je fus là aussi l'unique supporter...
  • Les poissons grillés d'Indonésie (ikan bakar), du moins pour Muriel et moi
Dégustation de glaces à Humahuaca
Un de nos menus australiens typique... pas très gastronomique, tout ça !


Les volcans préférés des Barbarr (car du Chili au Japon, en passant par l'Indonésie, nous avons côtoyé une bonne partie de la "ceinture de feu" du Pacifique !) :
  • Le mont Bromo, à Java, le volcan le plus actif que nous ayons gravi
  • Le massif du Tongariro, avec ses lacs splendides et ses panorama, sans doute notre plus belle balade de l'île du Nord
  • Le volcan Osorno, vu seulement quelques minutes à travers les nuages, mais dont la beauté rappelle le Mont Fuji (qui sera resté pour nous sous un épais voile gris)
Mer de lave au pied du Bromo
Les vainqueurs du Tongariro Alpine Crossing


Les villes préférées des Barbarr :
  • Rio, pour son écrin de montagne et de mer
  • Tokyo, pour l'animation de ses quartiers commerçants
  • Kyoto et ses temples, bien sûr
  • Sydney pour son ambiance et son port
  • Valparaiso pour ses points de vue depuis les collines


Haute en couleurs, c'est Valparaiso

Sydney depuis son pont
Les musées préférés des Barbarr (qui ne les ont jamais autant fréquentés que pendant ce tour du monde, surtout les jours de pluie) :
  • Le musée des sciences de Santiago, qui valait bien La Villette, par son architecture et ses expositions (et puis, ont est plutôt des "physiciens" à la base !)
  • Le musée Te Papa à Wellington,
  • Le musée d'art moderne de Curitiba, avec mention spéciale pour sa vidéo "fessier d'une danseuse de samba au ralenti" (eh non, je n'ai pas d'enregistrement !)
  • Le musée de l'armée de l'air indonésienne (à titre purement personnel, ai-je besoin de le dire?)
Atelier Lego au musée d'art d'Auckland


Toujours dans la partie "culture", les monuments préférés des Barbarr :
  • Le temple de Prambanan, à Java,
  • Le Kinkaku-Ji, de Kyoto, même sous l'averse !
  • Les temples de Myajima, et le tori "flottant"
  • Le château d'Himeji, à la blancheur éblouissante
  • L'Opéra de Sydney à la silhouette inimitable


"Immersion" dans la culture japonaise

Ganesh, entouré de ses vestales (comment ça, je confonds ?)
Les panoramas préférés des Barbarr :
  • La surprenante Montagne aux 14 (?) couleurs (Serranias del Hornocal) 
  • Les paysages de western entre Cafayate et Salta
  • Les chutes d'Iguaçu
  • Les gorges du parc du Karijini, an Australie Occidentale
  • La vue depuis le sommet de Maupiti
  • Les lagons du désert d'Atacama
  • Milford Sound et son fjord
  • La péninsule de Banks, près de Christchurch et son relief extraordinaire
  • Le panorama du parc du Kakadu, à Ubirr
  • Le bush australien, un peu partout, pour ses rochers rouges, son lointain horizon, et ses étoiles
  • Les rizières en terrasse
  • Le lever du soleil depuis le mont Batur

Rouge


Bleu
Vert

Trop long, tout ceci ? Vous voulez vraiment, là, sans réfléchir, un aperçu des meilleurs moments ? OK...
  • Passer des heures à voir les baleines s'ébattre à quelques encablures du rivage
  • Assister tous les jours, sans lassitude, au coucher du soleil sur l'océan, entouré de cocotiers
  • S'arrêter le soir sur une aire de repos australienne, loin de toute habitation, et siroter une bière bien fraîche en contemplant les étoiles
  • Voir défiler devant son masque des myriades de poissons, d'une infinie variété
  • Retrouver, après quelques semaines ou quelques mois, des visages connus (famille ou rencontres de voyage), et passer des heures à se raconter tout ce que l'on a fait depuis la dernière fois !

Je vous remercie tous pour nous avoir suivi au travers de ce blog, que ce soit assidûment ou pas, et j'espère que nos photos et nos textes vous auront plu. Ils constituent en tous cas pour nous un plaisant journal de voyage. Un grand merci à tous ceux qui nous ont encouragé par leur commentaires et leurs messages : ce fut toujours un plaisir de savoir que vous étiez avec nous, du moins par la pensée. Que ceux qui auront envie de se renseigner plus en détails sur tel ou tel endroit ne se privent pas. Nous continuerons à veiller sur l'adresse mail de ce tour du monde (rubrique "Nous envoyer un petit message"), et nous évoquerons avec grand plaisir ces lointaines contrées que nous avons eu la chance inespérée de sillonner pendant presque une année.




F I N







Renaud

vendredi 7 août 2015

Indonésie et Japon : 3ème bilan d'étape

A présent que nous profitons du calme de nos pénates regagnées (trop calmes, les pénates, après ce que nous avons vécu...), j'ai tout loisir de compléter ce blog avec un bilan "pratique" du troisième continent de notre périple : l'Asie.

Ironiquement, nous n'avons pas vraiment mis les pieds sur le continent même, puisque nous n'avons visité que des pays-archipels. Toutefois, les peuples indonésiens, dans leur grande majorité, ont une culture bien plus asiatique qu'océanienne. Quant au Japon, et malgré toutes ses spécificités, il est partie intégrante de l'Asie, cela va sans dire.

Budget :

Bien sûr, l'écart de niveau de vie entre l'Indonésie et le Japon s'est traduit par des niveaux de dépenses très différents.

Malgré une certaine inflation ces dernières années, l'Indonésie reste un pays très accessible pour un budget européen. En effet, si pour la partie balinaise de notre séjour, nos dépenses journalières sont restées proches de celles que nous avions connues en Amérique du Sud, pour Sulawesi et Java, elles ont été divisées par deux !
Il est vrai qu'à Bali, ayant été rejoints par Marylène et Jean-Michel qui ont partagé notre voyage pour trois semaines, nous avons peut-être engagé des frais un peu plus élevés en guide, visites, restaurants,... De plus, Bali est la vitrine touristique du pays, et les prix y sont clairement plus élevés qu'ailleurs.
Nous avons été heureux de pouvoir lâcher un peu la bride sur nos dépenses, qu'il avait fallu strictement contrôler en Australie et Nouvelle-Zélande. En Océanie, nous avions presque toujours fait l'impasse sur les "extras" (restos, excursions,...) En Indonésie, malgré 2 vols intérieurs, de nombreux déplacements en train, car ou voiture, 8 plongées (en comptant celles d'Iris), de nombreuses visites de monuments ou de sites naturels (très souvent payants...), la location des services d'un guide pendant 11 jours, et les repas au restaurant tous les jours, nos dépenses ont été moitié moindre qu'en Australie !
Précision importante : je n'éprouve guère de plaisir à marchander les prix. Comme c'est aussi le cas de Muriel, nous avons bien évidemment dépensé davantage que d'autres ne l'auraient fait. Dans certains cas, et je pense en particulier aux sites "phares" de Java, tels que les temples de Borobudur et de Prambanan, ou encore les volcans Bromo et Ijen, même le tarif officiel est directement fixé, pour les étrangers, à 5 ou 10 fois celui pour les locaux. On se console en se disant que le peuple indonésien a davantage besoin de cet argent que nous...

Au Japon, changement de contexte économique ! A l'exception de la nourriture (il existe de nombreux restaurants assez bon marché, et des plats cuisinés très abordables), les transports et l'hébergement auront fait grimper l'addition à des niveaux un peu supérieurs à l'Australie, et à notre budget moyen. Comme en Océanie, donc, nous nous contenterons d'activités gratuites, ou bon marché, comme les visites des temples ou des châteaux (remarquables par ailleurs !)

Transports :

Les transport en Indonésie, c'est tout un poème... Dans les zones densément peuplées (Java, Bali) les routes sont dans un état correct, mais sont largement sous-dimensionnées par rapport au trafic. Beaucoup d'Indonésiens étant désormais à même de se procurer un scooter, la circulation est en plein "boom". Dans les régions plus calmes, le réseau routier est un peu limite, avec de gros besoins de travaux de voirie par endroits. Au final, je n'ai pas osé prendre le volant d'une voiture de location (d'autant que nous avions perdus nos permis internationaux en Australie !), et je m'en félicite. Etant de nature stressée au volant, je crois que j'aurais eu du mal à naviguer en toute sérénité dans le flot de la circulation. Autre point à signaler : l'absence, bien souvent, de tout panneau indicateur... Pas facile pour se repérer !
Nous n'avons fait que deux grands trajets en car, à Sulawesi. Le niveau de confort varie entre "très correct", pour les lignes comptant beaucoup de touristes (Makassar - pays toraja, par exemple), à "plutôt insuffisant". Mes genoux, et mon postérieur, se remémorent avec douleur les douze heures de trajet pour parcourir les 300 km entre Rantepao et Tentena... Les temps de parcours, que ce soit à cause du trafic ou de l'état des routes, sont en effet sans commune mesure avec ceux auxquels nous sommes habitués. Lorsqu'il n'existe pas de bus direct, il faut également faire attention aux correspondances, qui sont parfois rares.
Aussi, à plusieurs reprises, nous avons loué une voiture avec chauffeur pour des trajets de 200 ou 300 km. Si le temps de parcours est un peu raccourci par rapport au bus, le confort est largement supérieur. Evidemment, le prix s'en ressent, mais la différence était amoindrie, dans notre cas, par le fait que nous devions prendre 4 billets plein tarifs pour prendre le bus (pas de réduction enfant).
Pour le train (uniquement à Java), rien de particulier à signaler. Nous sommes à chaque fois partis et arrivés à l'heure, avec un bon niveau de confort (il existe deux ou trois classes différents) même si la vitesse moyenne est loin d'égaler celle d'un TGV (40 km/h pour un Malang - Jogjakarta) ! Nous avons par contre dû chercher un peu pour trouver un site de vente de billets en anglais (le site officiel étant uniquement en indonésien.
Enfin, pour nos trajets en avion, nous avons privilégié la compagnie nationale, Garuda. Elle est un peu plus onéreuse, mais j'avais quelques scrupules à faire voyager ma famille sur une compagnie figurant sur la "liste noire" de l'Union Européenne, ce qui est le cas de 95% des compagnies indonésiennes. Evidemment, lesdites compagnies réalisent chaque jour des centaines de vols sans problème, mais de temps en temps...

Le Japon, quant à lui, n'a pas usurpé sa réputation d'excellence en matière de transports. Certes, il est parfois un peu ardu de se repérer sur la carte du réseau des trains de banlieue de Tokyo, mais la très grande majorité des panneaux est écrite également en caractères latins, ce qui est d'une aide précieuse ! Nous avions pris un Japan Rail Pass, réservé aux étrangers, permettant de se déplacer autant de fois qu'on le souhaite sur tout le réseau (grandes lignes, y compris la plupart des Shinkansen, mais aussi trains de banlieue, et même... certains ferries !) Très pratique, et plus économique qu'une série de billets pris sur place. Nous avons par ailleurs noté, avec bonheur, que les transports étaient gratuits jusqu'à l'âge de 6 ans. Chouette pour Iris, qui n'a atteint ce grand âge qu'après notre retour !
La ponctualité légendaire des trains japonais a presque toujours été au rendez-vous (en tout et pour tout 10 minutes de retard sur un train de banlieue, en l'espace de 15 jours : c'est honorable). Je suis d'ailleurs très impressionné par l'organisation des chemins de fer : faire se succéder, sur un même quai, des trains à grande vitesse toutes les 4 minutes, c'est quelque chose !

Argent :


Les paiements par carte sont peu pratiqués en Indonésie, à part dans certaines structures touristiques pour les étrangers (hôtels, restaurants, centres de plongée,...) Aussi faut-il régulièrement faire le plein de billets aux distributeurs,  présents en grand nombre en ville (y compris dans les supérettes). Attention toutefois : certains d'entre eux n'acceptent pas les cartes Visa ou Mastercard, et j'ai noté pour l'ensemble des distributeurs un taux de dysfonctionnement assez élevé. Il vaut donc mieux avoir un peu de réserves...
Et bien sûr, il faut prévoir quelques liasses si l'on se rend dans des destinations plus reculées. Je suis ainsi arrivé multimillionnaire (1 euro = 15 000 roupies...) aux îles Togian, où nous passions une semaine loin de tout distributeur !

Au Japon, bien sûr, il est presque toujours possible de régler par carte bancaire, même si l'utilisation d'espèces est aussi très répandue. Les distributeurs sont, là aussi, presque toujours présents dans les supérettes. Même si je n'ai jamais obtenu que des grosses coupures (10 000 yens), les commerçants m'ont toujours rendu la monnaie avec le sourire (peut-être n'en pensaient-ils pas moins !)

Nourriture :

Après l'Australie, ce fut un vrai plaisir de tester, les uns après les autres, les différents plats de la cuisine indonésienne. Celle-ci est assez variée, en raison de la multitude de cultures qui forment ce pays, mais parfois un peu pimentée (c'est un euphémisme !) C'est cependant moins le cas dans les zones, ou les établissements, les plus touristiques. Il est certain qu'il vaut mieux ne pas avoir une aversion profonde pour le riz, ni s'attendre, le plus souvent, à de larges rations de viande, mais que ce soit les nasi goreng, mie goreng, ikan bakar, sate ayam, gado gado, et j'en passe, nous avons apprécié l'exotisme de nos assiettes. Heureusement, car nos hébergements n'offraient pas, à une ou deux exceptions près, la possibilité de faire notre propre cuisine.
Ma parfaite honnêteté me pousse toutefois à avouer qu'à l'approche de la fin de notre séjour, nous avons été heureux de retrouver quelques restaurants d'inspiration européenne (France, Italie,...), plus onéreux que leurs voisins indonésiens, mais bien plus abordables que chez nous !

La nourriture japonaise, aussi exotique, mais moins relevée, a fait la joie de nos filles, qui classent le pays en n°1 de ce tour du monde, culinairement parlant. Il est vrai qu'elles étaient déjà des habituées des sushis... Certains plats sont assez déroutants, mais l'expérience en vaut souvent la peine !
Comme les petits appartements où nous avons le plus souvent logé ne comportaient qu'une cuisine rudimentaire, nous avons souvent dîné de quelques plats cuisinés, le plus souvent très bons, achetés dans les supérettes.

Santé :

Comparée au reste du voyage, c'est la partie asiatique de notre tour du monde qui nous a vu le plus puiser dans nos réserves de médicaments. Ces petits soucis sont restés très relatifs, puisque nous n'avions pratiquement pas connu ce genre de problème jusqu'ici.
Il nous est donc arrivé de souffrir de turista, ici ou là, pour une durée de un à trois jours. Curieusement, cela ne s'est pas produit au début de notre séjour en Indonésie, mais plutôt dans les dernières semaines. Une précision importante : à l'exception de l'eau, que nous buvions toujours en bouteille, nous n'avons pas pris de précautions particulières, comme éviter les crudités, les glaçons, etc. Il aurait été difficile de se restreindre de la sorte sur une durée de deux mois...
Si l'on excepte un peu de fièvre / boutons, pour les filles, pendant quelques jours à la fin de l'Indonésie, nous n'aurons souffert d'aucune maladie. Nous avions toujours une petite crainte, car nous n'avions pas pris de traitement anti-paludéen, et il est impossible d'éviter à 100% les piqûres de moustique. Mais le risque avait semblé faible d'après les médecins du voyage que nous avions consultés.
Enfin, j'ai eu droit, pendant ma dernière semaine au Japon, à un pied qui doublait de volume (entorse, tendinite, fracture de fatigue ?), mais tout est rentré progressivement dans l'ordre depuis notre retour.

Sécurité :

L'Indonésie nous a fait bonne impression, même lorsque notre itinéraire nous a fait traverser une des zones répertoriées comme "déconseillée sauf raison impérative" (dixit le ministère des Affaires Etrangères). Même si des risques de vol existent sans doute, il m'ont parus moindres qu'en Amérique du Sud, si bien que nous n'avons pas pris les précautions adoptées au début de notre tour du monde (poche porte-billets sous le pantalon, carte de crédit en sécurité à l'hôtel,...) Le principal risque est celui de se faire "gentiment" arnaquer sur certains prix, plutôt que purement et simplement volé. Quant au risque d'agression, il m'a paru quasi-inexistant.
Il ne faut pas négliger, par contre, les risques de catastrophes naturelles, et en premier lieu ceux causés par les éruptions volcaniques, qui ont lieu très régulièrement. Cela dit, si l'on s'en tient aux consignes des autorités et à l'avis des locaux, je pense que ces risques restent faibles.

Au Japon, comme en Australie ou en Nouvelle-Zélande, il n'y a pour ainsi dire pas de problème d'insécurité. Je n'ai pas tenté de laisser mon appareil photo sur un banc pour voir si quelqu'un le récupérerait, mais si cela avait été le cas, je suis convaincu que la personne en question l'aurait amené aux objets trouvés !
Il reste là aussi les possibilités d'éruptions, tsunamis, typhons et autres tremblements de terre, mais le Japon est probablement un des pays les mieux équipés pour y faire face.

Langues :

Gros changement par rapport au reste de notre tour du monde : nous nous trouvions, que ce soit en Indonésie ou au Japon, dans des pays dont nous ne parlions absolument pas la langue. Et non, il ne me restait rien des six mois de cours de japonais par correspondance que j'avais pris lors de notre précédent voyage au Japon !
On a donc fait comme les touristes de base que nous étions : baragouiner quelques mots pour être polis, et compenser les lacunes par force gestes et termes anglais. Cela a suffi à nous sortir de presque toutes les situations rencontrées, même s'il était dommage de ne pas avoir davantage la possibilité de converser... Je dit "presque", car j'ai le souvenir, au Japon, de restaurants où l'on devait passer la commande avant d'entrer, au moyen du clavier d'une espèce de machine... en caractères chinois, bien sûr ! 
Assez régulièrement, en Indonésie, nous trouvions dans la rue des gens désireux de parler anglais, par curiosité ou, pour certains étudiants, pour s'entraîner. Au Japon, il nous est arrivé aussi d'être abordés par des personnes parlant l'anglais, mais c'était davantage pour nous venir en aide, si nous paraissions perdus, que pour engager la conversation !

Hébergements :

En Indonésie, nous avons logé uniquement à l'hôtel, depuis des établissement confortables, surtout à Bali et à Java, jusqu'à des pensions beaucoup plus sommaires. J'ai l'impression qu'il n'existe pas vraiment d'auberges de jeunesse, et que ce sont ces pensions bon marché qui en tiennent lieu. Choisissant nos hébergements soit sur les conseils d'un guide, soit en fonction des commentaires sur les sites Internet habituels, nous ne sommes jamais mal tombés. Les chambres, si simples soient-elles, étaient toujours propres, ce qui, après tout, était notre seule exigence... Les salles de bain et toilettes étaient parfois spartiate (ah, la douche indonésienne avec le seau d'eau froide !), mais cela faisait partie du dépaysement recherché, après tout ! Quant au calme, il était souvent très relatif (mosquée adjacente, circulation,...) Les boules Quies sont devenues mes amies !

En raison du coût de l'hébergement au Japon, nous nous sommes orientés, à chaque fois que possible (Tokyo, Kyoto, Osaka), vers la location d'un appartement. Parler d'un petit studio serait plus proche de la vérité, mais grâce à la modularité des intérieurs japonais (peu de meubles, futons pour dormir), c'était suffisant pour quelques jours. A Nagasaki, nous avions cependant pris deux chambres dans une auberge de jeunesse, qui s'est révélée la plus tranquille de notre voyage !

Sites préférés :

Toujours très nombreux :
  • Bali : Munduk, le Tirta Gangga, le Gunung Batur
  • Sulawesi : le pays toraja et les îles Togian
  • Java : le volcan Bromo et le temple de Prambanan
  • Japon : Kyoto et ses temples, l'île de Myajima

Sites où l'on n'est pas allés mais on le regrette (programme d'un prochain tour du monde ?) :

  • Indonésie : Komodo, Sumatra, Bornéo, les îles de la Sonde, les Moluques, etc., etc.
  • Japon : les Alpes japonaises, Hokkaïdo, Okinawa

 

Ecole :

Pour le niveau CM1, nous avons poursuivi les leçons de français, mathématiques, histoire-géo et sciences sur les supports fournis par l'Académie en ligne. Nous avons ainsi bouclé à peu près le programme, même si le syndrome dit "de la mémoire du poisson rouge" frappe un peu trop souvent pour que nous soyons complètement satisfaits de notre prestation d'instituteurs. Au moins l'intérêt pour la lecture s'est-il maintenu chez Norah, ce qui nous laisse espérer à terme des progrès en français...
Quant à Iris, ses cahiers de grande section finis, nous avons improvisés quelques jeux (mots croisés, additions "visuelles"), ou carrément fait une introduction à certains domaines scientifiques, ce qui a eu l'air de l'intéresser ! Elle a également, grâce à la directrice de l'école maternelle, put garder le contact avec sa classe tout au long du voyage, grâce à l'envoi de petits messages réguliers.

Bagages et équipement emporté :

Je n'ai jamais réussi à comprendre comment, malgré les rapatriements successifs de vêtements et autres objets, le poids de nos sacs a pu rester deux à trois kilos au-dessus de ce qu'il était en quittant la France ! Nous n'avons pourtant guère fait d'achats, si ce n'est un ou deux T-shirts, et bien sûr un nouvel appareil photo, suite à la fatigue manifestée par celui que nous avions emporté. Merci le Japon, qui permet ainsi de renouveler ce genre de matériel pour 30% moins cher que le prix affiché chez nous !



Voilà pour ce troisième bilan d'étape.
J'écrirai dans quelque temps un bilan global de ce voyage, moins orienté "aspects pratiques", mais traitant plutôt sur notre ressenti à tous, ainsi que sur notre état d'esprit au moment de reprendre une vie "normale"...

Bien à vous,

Renaud

mardi 21 juillet 2015

Heureux qui, comme Ulysse...

Laissant derrière nous le Japon, où le cyclone 1511 n'aura finalement laissé que beaucoup de pluie, mais peu de vent, nous avons gagné Doha. Dix jours auparavant, nous avions obtenu de l'agence de voyage de pouvoir raccourcir de 24 heures notre séjour qatari. La mi-juillet est en effet la période la plus chaude dans le Golfe Persique, et nous n'étions guère enthousiastes à l'idée de prolonger plus que nécessaire cette escale.

Je n'ai, hélas, pas d'image à vous montrer du tronçon d'autoroute et des quelques rues que nous avons parcourues en taxi. Honte à nous, nous n'avons pas même sorti l'appareil photo du fond du sac à dos où il se trouvait ! Mais où sont donc passés les Barbarr avides de découvertes qui avaient quitté la région bordelaise 11 mois plus tôt ? Rassurez-vous, ce sont (presque) les mêmes, peut-être juste un peu fatigués par le décalage horaire !

Du Qatar, nous retiendrons donc une sensation de chaleur assez extrême, encore que supportable, car sèche. Un peu l'impression de se balader dans un four : le moindre objet métallique, même à l'ombre, est chaud au contact. L'eau du robinet elle-même, malgré la climatisation de l'hôtel, arrivait directement à 40°C. On avait donc le choix entre une douche très chaude, ou alors bouillante ! Par contre, le hall de l'aéroport est consciencieusement refroidi à 20°C, ce qui n'apparaît pas comme très pertinent (euphémisme), puisqu'il fallait alors impérativement sortir les polaires, pour leur ultime utilisation !

Nous sommes donc arrivés, fourbus, à Roissy, où nous avons retrouvé Floriane et François, avant d'attaquer le tout dernier trajet de ce tour du monde : Paris - Les Sables d'Olonne en TGV (ouais, ça fait un peu moins rêver que Papeete - Auckland, je sais)  En nous arrêtant le temps d'un café à la gare Montparnasse, nous avons pu vérifier le cliché sur l'amabilité toute relative de certains serveurs des établissements parisiens : c'est 100% authentique ! Mais pourquoi tant de haine, alors que c'est avec le sourire que nous avons été accueillis partout ailleurs ?

Après un voyage sans histoire (mais animé, grâce à une colonie de vacances qui faisait aussi le trajet jusqu'en Vendée !), nous sommes descendus sur le quai de la petite gare sablaise. Pas beaucoup plus reposés que la veille au soir, en raison d'une horloge biologique qui s'obstine à nous réveiller à quatre ou cinq heures du matin. Et là, ce fut un sacré choc ! Au bout du quai, un comité d'accueil surprise nous attendait, avec force banderoles ! Il ne manquait que la fanfare municipale... La famille s'était déplacée pour nous escorter jusqu'à la maison et fêter dignement ce retour ! Comme quoi, ça a du bon, de rentrer !

L'unique photo de ces deux derniers jours de voyage. Mais pas la moindre !



A bientôt pour faire ensemble le bilan de ce périple.


Renaud

jeudi 16 juillet 2015

Les Barbarr au pas de course




Pour cette seconde semaine au Japon, nous sommes passés en mode "vacanciers normaux". Vous savez, ces "usual tourists" qui, n'ayant qu'une semaine ou deux devant eux, sont contraints de courir d'un bout à l'autre pour en voir le plus possible. Ô, qu'il était doux jusqu'ici de se dire que nous avions le temps !

Mais à l'heure où je vous écris, trois jours à peine nous séparent de notre retour sur le sol métropolitain. Une misère ! Et donc, bravant les intempéries et les handicaps physiques (j'y reviendrai), nous avons employé au mieux les quelques jours dont nous disposions pour visiter les villes de Hiroshima, Nagasaki et Osaka, avec une petite escale sur l'île de Myajima et une visite au château médiéval de Himeji.

Comme je le laissais entendre, le mauvais temps nous a accompagné presque jusqu'au bout. Le soleil nous a fait la grâce de se montrer pendant deux jours, histoire de souligner, avec ironie, combien sa présence enjolivait les photos, un brin grisâtres sans lui... Mais la pluie est revenue, car un cyclone tropical (rien de moins !), doit passer à quelques 150 km à l'ouest, cette nuit ! Nous espérons simplement qu'il ne retardera pas trop le décollage de l'Airbus qui doit nous ramener un bon nombre de fuseaux horaires vers l'Ouest, jusqu'au Qatar.

C'est d'ailleurs en coup de vent que nous avons une première fois traversé Hiroshima, avec cependant une visite incontournable pour les filles au mémorial de la Paix.

Derrière le parc du Mémorial pour la Paix, l'un des seuls bâtiments à être resté partiellement debout, après l'explosion. Un témoignage parlant des souffrances de la ville et de ses habitants.
Notre but était de nous rendre à Nagasaki dès le vendredi soir, afin d'y passer le week-end avec Patrick et sa fille Haru. Ils ont eu la gentillesse de nous promener dans la région, pour nous faire découvrir des lieux que nous n'avions pas visité lors de notre précédent voyage au Japon. Un grand merci d'ailleurs à Patrick pour avoir enchaîné les heures de route, car la perte de nos permis de conduire internationaux en Australie nous interdisait de prendre le volant... Les filles ont eu aussi le bonheur de trouver en Haru une super copine avec qui jouer, même si celle-ci débutait en français, et si la connaissance du japonais par notre progéniture était inexistante... Comme quoi, on peut surmonter la barrière de la langue !

A Nagasaki, ces équipes bariolées se sont prêtées obligeamment à la prise d'une photo. Mais que faisaient-elles là ? Pour nous, cela reste un mystère...

L'imposante structure du temple de ???
(Patrick, au secours ! Rappelle-nous son nom !)

Au moins la pluie ajoute-t-elle quelques jolis reflets sur les tuiles du temple...

Les Barbarettes en compagnie de Patrick et d'Haru

Le château de Kumamoto. Il a fallu faire un peu de route, mais cet édifice le mérite !

Les filles étaient parfois calmes...

... et parfois un peu moins (avec une bonne note artistique pour Iris sur ce cliché) !

Tout autour du château, la ville de Kumamoto contraste avec l'élégante forteresse !

Puis nous avons pris le chemin du retour, en retournant passer deux nuits à Hiroshima. Cela donna à Muriel et aux filles l'occasion de visiter un autre château, et à nous tous de prendre le ferry pour l'île de Myajima, très photogénique avec son torii flottant, ses multiples temples, et ses pentes escarpées.

Le château d'Hiroshima

Plusieurs des symboles de Myajima : le torii, la lanterne, le daim... et l'Iris !

Chance : les filles ont pu apercevoir un mariage au temple d'Itsukushima

Impressionnante pagode à cinq étages, non loin du temple

Iris a eu l'occasion "d'enfiler" les habits traditionnels d'une Japonaise.
Comment ? D'un Japonais ? Mais le chignon ? Ah bon, d'accord...

Avec un peu de soleil, Myajima devient magique !

Version japonaise de Blanche-Neige, avec Bouddha dans le rôle du prince endormi...

...et ces petits personnages dans celui des sept nains (il y en a un peu plus, c'est vrai) !

 Sur le chemin d'Osaka, nous avons aussi pris le temps d'un arrêt de quelques heures à Himeji, petite ville qui héberge l'un des plus célèbres châteaux du pays (eh oui, encore un !) Celui-ci, qui a réouvert au printemps après quelques années de travaux de rénovation, était éclatant sous le soleil !

Le château d'Himeji, resplendissant sous un ciel d'azur...

... et la désormais traditionnelle pose "Zéro-G" !

La vue depuis le donjon : pas mal, non ?

Un grand merci au Shinkansen, qui nous aura permis de parcourir en un temps record tous ces kilomètres, avec une ponctualité qui laisserait rêveurs bien des planificateurs de la SNCF !

Dernière escale japonaise, Osaka est une ville très active, et peuplée ! Si l'on n'y trouve que peu de  constructions traditionnelles (il faut pour cela se rendre à Kyoto ou à Nara, toutes deux situées à proximité), il semble que déambuler dans les rues et les grands magasins offre un spectacle réjouissant, si j'en crois le récit des filles. En effet, des différents lieux décrits dans cet article, il en est une bonne moitié que je n'ai pas pu visiter par moi-même, en raison d'une méga-tendinite qui a eu la bonne idée de s'installer dans mon pied gauche ! Vous saisissez j'espère l'ironie du titre...
Pas trop de regrets quand même, car j'avais pu voir la plupart de ces lieux lors de notre voyage précédent. Mais il n'en reste pas moins que cette dernière semaine de voyage a, pour moi, un peu la saveur douce-amère des glaces au macha (le thé vert, très bon dès qu'on lui adjoint une bonne quantité de sucre... ce que les Japonais ne font pas !)


Les rues d'Osaka, aux enseignes aussi discrètes que stylées...

Le King Kong local, en pleine ascension de gratte-ciel...


Quel dommage qu'elles n'aient pas jugé bon d'acheter ce masque ! Ah, si j'avais pu les accompagner !


Prochain et dernier rendez-vous dans quelques jours, pour faire le bilan de ce qui fut pour nous une aventure extraordinaire...

A bientôt


Renaud